On avait présenté le fonctionnement de la cartographie tactique mise en place par l’organisation Human Rights Watch financée par Soros.   Il s’agit pour cette ONG spécialisée dans les levées de fonds, de créer une émotion intense auprès du public à partir d’un concept  simple et choc.  Pour cela on on redessine la réalité et on la simplifie jusqu’à la caricature. A partir d’une situation complexe, on crée une épure très visuelle sur laquelle on plaque un slogan facile à mémoriser. L’effet est garanti.

zone sous controle du M23 selon HRWOn prend par exemple la minuscule région contrôlée par le M23  (quelques dizaines de kms à l’échelle d’un pays grand comme l’Europe) puis on la marquète sous forme d’une carte simplissime totalement hachurée sur les 3/4 d’une surface dépourvue de repère, pour créer l’effet d’une énorme invasion.

On martèle  ensuite quelques mots clés à très forte charge affective comme « enfants soldats » (sans dire bien sûr que les rebelles ne sont que quelques centaines, sur un pays de 70 millions d’habitants et que les enfants soldats sont en fait une poignée d’ados costauds déjà dans la vie active).

Le designer de Human Rights Watch se vante d’avoir testé ce concept génial avec  Al Gore à propos du réchauffement climatique.  Un succès planétaire.  Le génie de HRW est donc d’avoir lancé le  M23 comme une lessive,  avec un refrain repris par tous les médias (a déclamer sur l’air de Paris brisé ! Paris martyrisé !):  « Le M23 outrage, le M23 brise, le M23 martyrise, au prétexte de se libérer, de se libérer non seulement par lui même mais avec le concours de l’armée du Rwanda ».  C’est bien sûr faux mais  tout le monde est hypnotisé par ce message subliminal, le public comme les sponsors.

Complètement à l’opposé des techniques de communication révolutionnaires de HRW, le think tank International Crisis Group adopte une approche très vieille école avec des tête d’épingles plantées sur une carte d’état-major.  Chaque tête représente un accrochage violent. Le problème c’est qu’il y en a  beaucoup et qu’on ne voit pas la chronologie.  Les têtes d’épingles se chevauchent donc très vite en un amas confus et inextricable.  Avec un peu de patience on finit tout de même par comprendre que la très grande majorité des épisodes concernent des dizaines de groupes terroristes notamment les sinistres FDLR génocidaires, et que le M23 n’est présent que sur une zone minuscule après son retrait pacifique de la grande ville de Goma.  Le think tank Crisis Group accomplit donc le tour de force d’injecter une couche de confusion sur la complexité  et de rendre  la situation totalement opaque et parfaitement incompréhensible. Une démarche qui n’est pas forcément dénuée d’arrière-pensées là encore (ici).

A suivre

http://nanojv.wordpress.com/2012/12/21/crisis-group-kivu/

Posté par rwandaises.com

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