Gabriel Gatehouse correspondant de la BBC était à Goma le jour où les rebelles sont entrés dans la ville. Son caméraman filmait. Les images sont connues, les rebelles investissent la ville dans le  calme, sans combat.  Un détail cependant, après quelques minutes le bruit d’un moteur s’incruste sur la bande-son. Celui d’un moteur d’hélicoptère. On repasse la vidéo et l’on aperçoit en haut à droite de l’écran un appareil en vol stationnaire au dessus de la ville. Les rebelles n’ont aucun hélicoptère. Il s’agit d’un aéronef de la Monusco (voir l’inventaire ici) qui effectue un vol de surveillance et enregistre des images.  La frontière avec le Rwanda est juste en dessous. Les villes de Goma en RDC et de Gisenyi au Rwanda sont accolées l’une à l’autre. 

La situation est tellement incontrôlable que la veille un char T55 congolais des FARDC (voir ici) a tiré intempestivement plusieurs obus sur un quartier résidentiel de Gisenyi faisant plusieurs victimes civiles rwandaises à proximité d’une école (voir ici). Alors que les experts de l’ONU répètent en boucle depuis des mois sur la foi de témoignages biaisés (déserteurs, renégats, simples quidams) que les soldats rwandais prêtent main-forte au M23 il est difficile de croire que les observateurs de l’ONU (la Monusco dispose de plus de 17000 hommes au Congo!!!) n’ont pas ce jour là scruté la frontière avec la plus grande attention. A fortiori depuis le ciel, avec des hélicoptères équipés de dispositifs optroniques et infrarouges permettant de détecter de  jour comme de nuit tout mouvement de véhicule ou de troupes à des distances de plusieurs kilomètres. La journaliste Colette Braeckman avait d’ailleurs commis une boulette (de plus) en révélant que des hélicoptères de l’ONU avaient quelques jours plus tôt photographiés des chars rwandais en territoire congolais (voir ici).  La star du journalisme belge apparemment manipulée par ses sources n’est jamais revenue sur ces affabulations irresponsables.

A l’heure où le débat sur l’introduction de drones au sein de la Monusco (à plusieurs dizaines de millions d’euros le système) fait rage, il semblerait judicieux de s’interroger sur le rôle exact imparti aux nombreux hélicoptères de la Monusco.  Font-ils ou non de la surveillance ? Qui est destinataire des images recueillies ? Ont-ils à force de survoler de jour comme de nuit, les zones frontières et le Nord Kivu recueillis des preuves quelconque d’une implication du Rwanda? On a pas souvenir d’avoir vu  le moindre document de ce type produit par les soi-disant experts de l’ONU au Congo (qui de manière surprenante on cessé toute investigation de terrain depuis le mois de septembre 2012!!!).  Les seules images vues du ciel mentionnées dans le rapport des « experts » (certains n’ont aucune expérience dans leur domaine d’affectation) sont des images recueillies sur…Google Earth (ce n’est pas une blague). De qui se moque-t-on? Par ailleurs l’ancien coordinateur de l’ONU s’est vanté en diverses circonstances d’avoir eu des échanges avec des services de renseignements occidentaux. Il a cité 3 pays en omettant d’ailleurs la Belgique.  Plusieurs journalistes ont aussi fait des sous-entendus en ce sens. Pour couper court aux rumeurs,  Louise Mushikiwabo, la ministre des affaires étrangères du Rwanda, avait lancé avec panache « Je pense que si les États-Unis ou d’autres pays ont des preuves de l’implication du Rwanda alors il faudrait amener ces preuves là » (voir ici). On attend toujours…

 

 

nanojv.wordpress.com/2013/01/18/goma-helicoptere/

 

Posté par rwandaises.com

 

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