Publié par Jovin Ndayishimiye

Deux politiciens rwandais dirigeant les partis de l’opposition rwandaise, Faustin Twagiramungu, ancien Premier Ministre et dirigeant une formation dite RDI-Rwanda Rwiza (Rwanda Dream Initiative) vivant à Bruxelles/Belgique et Gérard Karangwa Semushi vice-président du PDP-Imanzi (Parti Démocratique du Peuple) résidant en Hollande ont déclaré à Jeune Afrique de ce 28 mars 2013 qu’ils vont rentrer au Rwanda avec fin Juin prochain.

Ils sont décidés, disent-ils, de rapatrier leurs activités politiques vers le Rwanda.

« Après dix ans passés en exil en Belgique, l’opposant hutu rwandais Faustin Twagiramungu veut désormais rentrer au Rwanda. Le fondateur de la Rwanda dream initiative (Initiative pour le rêve rwandais, RDI-Rwanda Rwiza) a prévu de l’annoncer officiellement lors d’une conférence de presse, jeudi 28 mars à Bruxelles », rapporte Jeune Afrique ajoutant que Gérard Karangwa Semushi doit venir des Pays-Bas, où il réside, pour se joindre à cette annonce.

Semushi Karangwa, Vice-Président du Pacte Démocratique du Peuple

Il est le vice-président du Pacte de défense du peuple (PDP-Imanzi, une autre formation d’opposition non reconnue par Kigali) dont le chef, Déo Mushayidi, purge une peine de prison à perpétuité au Rwanda après avoir été reconnu coupable, en 2010, de recrutement d’une armée pour agresser le pouvoir en place.

Les deux hommes ont prévu d’arriver à Kigali aux alentours de la mi-juin et « en tout cas avant fin juin », assurent-ils.

Malheureusement, indique Jeune Afrique, le discours de Faustin Twagiramungu ne s’est pas assagi avec l’âge, que le long séjour dans l’école de la démocratie rationnelle occidentale ne lui a pas donné de nouveaux outils de tolérance, de bon choix d’analyses dialectiques et de profonde compréhension de sa société rwandaise.

Faustin Twagiramungu, Fondateur du RDI (Initiative du Rêve Rwandais)- tout un programme dans le titre ?

« Twagiramungu tient un discours tout aussi polémique sur l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana, qui a marqué le début du génocide. Selon lui, c’est le FPR qui en est responsable. Et peu importe si cette thèse, autrefois privilégiée par le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, est aujourd’hui remise en cause par les expertises menées par le successeur de ce dernier, Marc Trévidic », rapporte Jeune Afrique.

Dans tous les cas leurs objectifs peuvent être louables s’ils sont à même d’ apporter un plus dans l’éducation populaire aux principes démocratiques et dans l’arène politique rwandaise en veillant à dérouler un discours politique plein de gentlemenship :

« L’objectif de ces deux opposants est pour l’instant modeste : obtenir l’enregistrement officiel de leur parti au Rwanda et faire entendre leur voix.

Mais celle-ci risque bien de détonner dans un pays où l’évocation publique des ’’ethnies’’ hutu et tutsi reste, 19 ans après le génocide, un tabou qui tombe parfois sous le coup de la loi sur ‘‘l’idéologie du génocide’’ », rapporte Jeune Afrique comme dans un effort de rappeler aux deux politiciens rwandais de la diaspora l’importance de savoir jouer dans la fragilité de la conscience des Rwandais qui se remettent mal des séquelles du génocide des Tutsi de 1994.

Apportent-ils un plus au panier idéologique des citoyens rwandais ?

Le discours virulent de ces politiciens montre que la dimension idéologique est extrêmement pauvre.

Ce n’est pas de ce côté qu’ils viennent lutter politiquement contre le régime en place. Ils n’apportent rien de ce côté-là.

Par contre, pour la citoyenneté rwandaise qui est la leur, ils trouvent qu’ils doivent avoir droit aux privilèges politiques qu’offre le pouvoir. Normale ambition, n’est-ce pas ?

Mais ils oublient que, pour ce faire, ils doivent avoir un programme politique clair différent de celui de leur adversaire, le FPR au pouvoir, pour convaincre avec fair play leur potentiel électorat qui, seul doit les plébisciter et les consacrer dans leurs ambitions.

A droite, à droite !

Le FPR ne cache pas qu’il promeut le secteur privé et beaucoup d’investissements privés tant locaux qu’étrangers pour la grande expansion du capitalisme rwandais ? Oui ! et quelle est alors l’idéologie affichée de ces formations qui font un tapage creux ? Aucune !

Le politicien ne mérite sa renommée que quand il fait entendre l’idéal de sa lutte. Il ne doit pas épier les erreurs de son adversaire pour construire une idée de lutte qui doit nécessairement être superficielle.

Le FPR clame-t-il également tout haut qu’il va à droite, et en toute indépendance ; que les aides ne viendront que comme une alternative secondaire après que les Rwandais, toujours selon l’idéologie FPrienne, auront tenté leur autodétermination idéologique et leur autosuffisance économique ?

Avouez que cette idéologie est bien pensée, que sa mise en application peut être questionnable mais noble tout de même contrairement à l’idéologie de la mendicité et de la dépendance que certains politiciens veulent prôner en la cachant dans un manteau ethnisant très choyé par de gros lobbies occidentaux ?

 

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Posté par rwandaises.com