KIGALI — Le Rwanda a éloigné de sa frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) les centaines de rebelles congolais du M23 réfugiés sur son territoire, a indiqué mardi la ministre rwandaise chargée des Réfugiés à l’AFP.
Ces 682 rebelles ont été envoyés à une centaine de km à l’est de la capitale Kigali.
« La décision de les délocaliser émane de l’application des conventions internationales (…) qui disent que les réfugiés doivent être à plus de 50 km de la frontière » de leur pays d’origine, a affirmé la ministre, Séraphine Mukantabana. Les membres du M23 sont, selon elle, désormais dans un « centre d’internement » dans le district de Ngoma.
Ces hommes du M23, un mouvement de mutins congolais qui combat depuis un an l’armée de RDC dans la riche province minière congolaise du Nord-Kivu et que Kigali est accusée de soutenir, s’étaient réfugiés au Rwanda mi-mars après avoir été défaits par une faction rivale et se trouvaient jusqu’à lundi à une quinzaine de km de la frontière congolaise.
Leur chef présumé, Bosco Ntaganda, avait lui aussi passé la frontière le week-end du 16 au 17 mars, avant de rejoindre, dans des circonstances non éclaircies, l’ambassade américaine à Kigali puis d’être transféré devant la Cour pénale internationale à La Haye, qui le recherchait pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
L’accueil réservé par Kigali à ces centaines d’hommes du M23 ont, pour des analystes, alimenté les soupçons de soutien à la rébellion. Mais selon Mme Mukantabana, le Rwanda a simplement répondu à un principe humanitaire. A leur arrivée, les militaires ont été désarmés et soumis à une procédure d' »internement », a-t-elle assuré, estimant même que cet accueil et ce désarmement étaient « une preuve tangible que le Rwanda n’a rien à voir avec le M23 ».
« Ce ne sont pas des prisonniers, ce sont des gens qui sont entrés dans un territoire en quête d’asile (…) ils ont une restriction de mouvements, mais à l’intérieur de leur camps d' »internement ils ont leur liberté », a-t-elle précisé, ajoutant qu’ils pouvaient recevoir des visites et allaient obtenir un soutien psychologique.
Toujours selon la ministre, il est désormais demandé à ces soldats s’ils veulent ou non renoncer à leur statut militaire « de manière définitive et volontaire ». S’ils y renoncent, une procédure débutera pour qu’éventuellement le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) leur accorde le statut de réfugié.
Si certains refusent, ils n’auront en revanche « pas droit à l’asile dans notre pays », a assuré la ministre. « Dans ce cas, la procédure d' »internement continuera » et le Rwanda avisera de la procédure à suivre.
Interrogée sur le sort qui serait plus particulièrement réservé aux membres du M23 sous le coup de sanctions de l’ONU, comme l’ex-responsable politique du mouvement Jean-Marie Runiga et l’un de ses chefs militaires Baudouin Ngaruye, la ministre a estimé qu’il était « prématuré » de se prononcer tant que ne serait pas tranchée la question, pour eux aussi, d’un éventuel statut de réfugié.
En attendant que les rebelles soient éventuellement pris en charge par le HCR, le Rwanda n’exclut pas de lancer un appel à la communauté internationale pour obtenir une aide matérielle et financière, a-t-elle encore dit.
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Posté par rwandaises.com