Ce mouvement intempestif suscite la perplexité des analystes dans la mesure où la brigade d’intervention de l’ONU n’est pas encore opérationnelle. En effet si les tanzaniens sont arrivés avec armes et bagages (voir ici) les sud-africains traînent les pieds et se font tirer l’oreille pour se mettre en ordre de bataille. Des persifleurs estiment que Pretoria est froissé d’avoir été dessaisi du commandement de la brigade au profit du concurrent tanzanien.   Certains voient également dans  la nomination d’un brésilien à la tête des forces armées de la Monusco (ONU au Congo) une manœuvre politique subtile pour contenir l’influence sud-africaine dans la région des Grands Lacs. Dans le cas des forces d’appui venant du Malawi, le retard serait du à des problèmes  de logistique et de (dés)organisation.

L’ accrochage de ce matin entre les FARDC, leurs supplétifs (*), et le M23 intervient a deux jours d’une tournée du Secrétaire Général de l’ONU dans la région (Kinshasa, Kigali, Kampala).  L’incident se déroule 12 km au nord de Goma la capitale du Nord Kivu. La source de Mutaho au pied du volcan Nyiragongo se situe en territoire contrôlé par le M23 et constitue un point stratégique d’approvisionnement en eau. Les forces du M23, pilonnées (ce qui signe la provocation) par les FARDC n’ont pas répliqué en vertu du cessez le feu et pratiqué la retenue. Jusqu’ici.

La première salve d’attaque contre le M23 a commencé ce matin non loin de la zone de Kanyarucinya où des profanations avaient été signalées l’an dernier, dans l’indifférence générale (ici).

L’accrochage aurait fait 10 victimes au sein des FARDC/FDLR selon un site d’information sud-africain qui associe les 2 entités.

(*) Les FARDC (armée congolaise)  s’appuient ostensiblement sur plusieurs mouvements de rebellion (commel’APCLS ou les terroristes des FDLR) pour mener des actions de contre-guerrillas.  La chose ne semble pas bouleverser les hiérarques de l’ONU ni la plupart des médias. On avait ainsi relevé l’an dernier l’utilisation ubuesque par certains journalistes du terme: « rebelles pro-gouvernement de Kinshasa« .  Ce n’était pas une erreur de syntaxe.

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NanoJV

http://nanojv.wordpress.com/2013/05/20/mutaho/

Posté par rwandaises.com