mediaLa braderie de Lille en 2011.PHILIPPE HUGUEN / AFP

Après trois événements annulés à Paris, pour des raisons de sécurité, ou encore la Fête des lumières l’hiver dernier à Lyon, c’est au tour de l’évènement le plus populaire de Lille, la braderie, d’être annulé. Menace terroriste oblige, ce vaste marché aux puces, organisé tous les ans le premier week-end de septembre, n’aura pas lieu cette année, a annoncé ce vendredi 5 août 2016 Martine Aubry.

Une décision « extrêmement douloureuse », « dure à prendre », « effrayante », même. Visiblement émue, la maire de Lille a fait le choix de l’annulation. La braderie de Lille réunit chaque année des millions de visiteurs. Quelque 10 000 exposants et 2,5 millions de personnes y ont participé l’année dernière, déambulant dans les rues étroites de la grande métropole du Nord sur une surface de près de 100 kilomètres.

Difficile, dans ces conditions, d’assurer la sécurité des lieux. Pourtant, la maire et le préfet du Nord s’étaient concertés plusieurs fois depuis les attentats de Nice, essayant de maintenir cet événement qui fait entièrement partie du patrimoine de la région. « Nous avons vraiment tout fait pour, mais il y a des risques que nous n’arrivons pas à réduire », explique Martine Aubry.

« Je dirais que c’est ma responsabilité, une responsabilité d’abord morale, d’éviter qu’il puisse y avoir des blessés, voire des morts, lors de cette braderie », précise l’ancienne première secrétaire du Parti socialiste.

Coup dur pour la région

Maigre consolation, le préfet a annoncé un nouveau modèle « refondé ». Mais il faudra attendre 2017. En attendant, annuler cette braderie, considérée comme « le plus grand marché aux puces d’Europe », est une décision presque inédite. La dernière fois que les Lillois en ont été privés, c’était lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette annulation, totalement inédite, représente aussi un coup dur pour la ville et la région, et suscite des grincements de dents du côté des commerçants. « Nous n’avons pas eu notre mot à dire pour l’annulation, nous avons été prévenus la veille pour le lendemain, explique Thierry Grégoire, président de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH) pour la région Hauts-de-France. Il y avait toujours le temps de configurer autre chose. Nous ne nions pas la question de la sécurité mais le risque zéro n’existera jamais ».

Thierry Grégoire estime par ailleurs que cette annulation, une « catastrophe », aura un impact social très fort car beaucoup d’emplois sont en jeu : 3000 salariés sont en effet engagés « en extra » à cette occasion. « Au-delà de la polémique et de l’émotion, ce qui m’inquiète, c’est l’image que ça renvoie auprès des touristes et des clients potentiels, poursuit-il. En annulant un évènement comme la braderie, notre liberté s’en trouve un peu amoindrie aussi ».

Annulation en cascade

Certains maires ne veulent prendre aucun risque. Juste après l’attentat du 14 juillet, c’est d’abord dans le sud qu’ils ont annulé à tour de bras. D’abrod à Nice bien entendu. La Prom’Party, censée transformer en immense piste de danse la Promenade des Anglais a ainsi été nnulée.

Mais la vague d’annulations touche également à Marseille. Prévu pour le 13 août, le meeting aérien de la patrouille de France n’aura pas lieu. Tout comme le festival de cinéma en plein air, qui aurait dû commencer ce 5 août pour se terminer le 19 août. A quelques encablures, toujours en Provence, la Fête du jasmin dans la petite bourgade de Grasse a été suspendu.Sur la côte ouest, à la Baule, la configuration du front de mer, semblable à celle de Nice, a poussé le maire à annuler le feu d’artifice du 15 août.

Ces évènements reviendront l’année prochaine, assurent les maires. Certains seront redimensionnés pour une meilleure sécurisation. Malgré ces exceptions, la majorité des évènements sont maintenus, comme le festival du théatre de rue à Aurillac, dans le Cantal, où 30 000 personnes sont attendues cette année.

Par RFI

Posté le 05/08/2016 par rwandaises.com