La justice suédoise a confirmé jeudi 19 juin en appel la peine de perpétuité prononcée contre un Rwandais naturalisé suédois pour son rôle dans le génocide de 1994.
L’accusé, Stanislas Mbanenande, 55 ans, a été reconnu coupable d’avoir « eu un rôle de commandement à un bas niveau et, en collaboration avec d’autres, pris part à des assassinats, des tentatives d’assassinats, des appels au meurtre et des enlèvements ». Pour ces crimes, M. Mbanenande encourt la peine la plus lourde prévue par le droit suédois.
UN HUTU ARRÊTÉ EN SUÈDE EN 2011
Ce Hutu, arrivé en Suède grâce au regroupement familial en 2007, avait obtenu la nationalité suédoise en 2008, puis il avait été condamné à perpétuité par contumace en 2009 par le Rwanda. Devant l’impossibilité de l’extrader, la Suède l’avait arrêté en 2011 puis lancé les premières poursuites pour génocide de son histoire, aboutissant à une condamnation en première instance en juin 2013.
L’acte d’accusation citait cinq massacres et un meurtre de Tutsis commis dans la préfecture de Kibuye (ouest) entre le 12 avril et le 30 juin 1994. Les victimes des massacres sont à chaque fois entre « plusieurs centaines » et « plusieurs dizaines de milliers ».
L’INCULPÉ AURAIT ÉTÉ UN CHEF DE MILICE
L’enquête repose sur des témoins qui ont désigné M. Mbanenande comme une sorte de chef de milice armé et portant des tenues militaires. La cour d’appel a rappelé dans son jugement que l’enquête « montre que Stanislas Mbanenande a (…) [mené des attaques] par exemple en commandant et en organisant des groupes criminels et en les exhortant à s’en prendre aux Tutsis. » Les cours de première et deuxième instance suédoises se sont rendues sur place au Rwanda pour prendre connaissance des preuves, a rapporté la radio suédoise citant l’agence de presse TT.
L’avocat de M. Mbanenande, Tomas Nilsson, a de son côté critiqué la fragilité des témoignages et l’absence d’autres preuves, et déploré que le doute n’ait pas bénéficié à la défense.