Les retrouvailles rwandaises d’Atlanta de ce samedi 20 septembre se sont chaleureusement déroulées autant qu’elles ont été préparées avec éclat et brillance.

Par cet intérêt et volonté politique à revaloriser ses citoyens de la diaspora, le Gouvernement rwandais entend créer un nouveau forum démocratique basé sur la participation citoyenne à la reconstruction de la société rwandaise et, par là, à vaincre toutes les idéologies rétrogrades qui l’ont toujours miné durant les deux récents régimes.

Les retrouvailles des rwandais d’Atlanta se sont déroulées en trois phases. D’entrée de jeu, un panel de hautes personnalités rwandaises et américaines dont les ambassadeurs Andrew Young et Jendayi Frazer, les ministres Louise Mushikiwabo (Affaires Etrangères ) et Francis Gatare (RDB), Dr. Bernice King, CEO, The King Center et John Hope Bryant, Chairman Operation HOPE et l’amb. Mukantabana en poste aux USA.

Dans un deuxième temps, dirigés par le Ministre des Infrastructures, James Musoni,flanqué de prof Anastase Shyaka, CEO de l’Institut de la Bonne Gouvernance (Rwanda Governance Board RGB) et de la Ministre à la Présidence Vénantie Tugireyezu ; les débats ont focalisé sur les différentes opportunités d’affaires juteuses offertes aux Rwandais de la diaspora avec toutes les facilités possibles pour s’épanouir dans ses affaires.

L’américaine Ambassadeur Jendayi Frazer, modératrice de la première session de cette longue journée l’a placée sous le signe de « Equal rights – equal opportunity- Agaciro ». Cette session de débat d’environ une heure a permis aux Rwandais de la diaspora d’Amérique du Nord, au gros contingent qui a fait de voyage depuis Kigali avec le Président Paul Kagame de s’exprimer sur ce triple thème introduit par l’ambassadeur.

Les Rwandais qui participaient aux débats ont donné plusieurs interprétations de la notion de Agaciro mais toutes revenaient au fait que Agaciro tourne autour de la reconquête de la dignité dont les Rwandais ont été privés durant plusieurs décennies à cause du mauvais leadership des régimes rwandais révolus dits à tort républicains depuis la période des indépendance du siècle écoulé.

« Pour moi, ‘‘Agaciro’’ je tiens la définition de mon père qui, en 1959, j’avais à peine 7 ans, avant d’être massacré par les forces génocidaires d’alors, a demandé une petite grâce à ses bourreaux pour confier à ses deux filles qui étaient un peu plus grandes que nous un message qu’elles devaient nous transmettre, moi et mon petit frère au moment où nous allions atteindre l’âge de la raison. Les deux sœurs se sont fait recommander de nous dire :

‘Partout où vous irez. Soyez des hommes car morts vous n’êtes rien. La vengeance contre ces bourreaux que vous m’aurez témoigné est que vous vous revalorisiez et soyez des hommes fermes », ainsi John, un résidant américain, a-t-il tenté de comprendre le sens de ‘Agaciro’ (la valeur) partant des événements sanglants qui ont émaillé son itinéraire historique.

La fête de la rwandité d’Atlanta est décidément une occasion pour le Président Paul Kagame de rasséréner ses sujets, de leur dire que le Rwanda a traversé les frontières physiques pour recommander du grand travail et de la grande prospérité partout, aux quatre coins du monde, où se trouvent les Rwandais.

La démocratie rwandaise vécue de façon particulière

La dimension de la démocratie rwandaise a été décrite par les participants. La plupart d’entre eux soulignaient que cette démocratie devrait aller de pair avec une grande création de richesses sociales par le biais de l’épanouissement des affaires et du secteur privé rwandais et des investisseurs divers dans le pays.

Néanmoins, il a été pressenti que cette démocratie rwandaise est menacée par des adversaires et autres ambitieux politiques rwandais qui n’éviteraient pas le recours à la violence pour stopper ce mouvement de l’expansion du capitalisme rwandais exempt, d’après eux, de toute discrimination négative autant que cela s’est constaté de par le passé avec les deux régimes qui ont précédé l’actuel.

Un participant à la fête, l’ancien Premier ministre P.Célestin Rwigema, a tenté de montrer cette menace et dissuader les mauvais ambitieux qui torpillent les efforts fournis par le régime Kagame pour une reconstruction de plus en plus grande de la société rwandaise. Il n’a pas caché le fait qu’après avoir démissionné de ses fonctions officielles de Premier ministre (31 août 1995 au 8 mars 2000), il s’est lui aussi fourvoyé dans l’exil pendant onze ans pour revenir en 2011 et être gratifié de poste de parlementaire de l’EALA (East African Legislative Assembly) :

« Je voudrais m’adresser à l’opposition rwandaise de la diaspora pour l’encourager à faire un examen de conscience et d’éviter de tomber dans la propagande mensongère. Je conseille aux rwandais qui sont manipulés ou aux manipulateurs qui croient qu’ils ont des mouvements armés qu’à l’étape actuelle du développement de capacité du Rwanda, toute attaque armée contre lui relève du rêve irréalisable. C’est tout simplement impossible. Quiconque l’entreprendrait serait battu à plate couture », a déclaré P.C. Rwigema provoquant des applaudissements nourris des participants.

Le Président Kagame a suivi cet orateur avec impatience tout en affichant un visage inexpressif. Pour lui qui se prêtait aux questions de ses compatriotes et autres étrangers qui promettaient venir participer à la transformation économique du Rwanda, la dimension sécuritaire du régime rwandais est sa chasse gardée. Il y veille au jour le jour. Il sait que c’est la condition sine quoi none d’attraction des investissements des Rwandais de la diaspora mais aussi des étrangers, amis du Rwanda, qui ont hâte de venir entreprendre dans le pays :

« Je profite de cette occasion pour savoir gré aux amis du Rwanda participant à cette fonction. Je suis reconnaissant aussi au Gouvernement des USA qui vous a accueillis et vous a donné les moyens de votre épanouissement avec des emplois divers, des formations professionnelles plurielles… Vous tous, résidants des USA, ayez à l’esprit que vous êtes venus ici en quête de richesses et de savoir-faire au service de votre patrie », a-t-il lancé à son audience provoquant des ovations prolongées.

Activité intense des agents de RDB

La suite a été réservée aux interventions de participants qui voulaient savoir par où commencer afin de créer un partenariat d’affaires avec les hommes d’affaires évoluant dans le pays.

Cette fête de la Rwandité sous l’égide du Président Paul Kagame est décidément une tactique politique positive qui tente de réveiller les rwandais de la diaspora pour leur montrer que leur patrie a des opportunités immenses de profits, que tout jeune qui ambitionne de créer un réseau d’affaires doit inévitablement récolter de confortables profits que ce soit dans le domaine des services (transport, construction immobilière, commerce, applications ICT ), dans le secteur agro industrie et bien d’autre.

« Cette stratégie dame le pion à une opposition politique de la diaspora tournée vers les intérêts mesquins et téléguidée par de puissants lobbies occidentaux qui ne sont pas contents de voir le Rwanda réclamer des mécanismes commerciaux nord-sud équitables », dit un analyste local sous le sceau de l’anonymat.

D’autres analystes trouvent carrément qu’au fur et à mesure la tradition annuelle de Rwanda Day s’installe, « il se dégage une ligne de forces positives. Quand un président organise régulièrement une rencontre avec ses citoyens résidant dans la diaspora, il galvanise les rangs de ses sujets qui investissent beaucoup de confiance dans les possibilités de participer au développement de leur pays sécurisé tout en choisissant des secteurs d’activités économiques où investir. Dans le domaine des libertés politiques, le foisonnement des activités économiques influe sur la transparence du jeu politique car il y a un mouvement attirant les indécis qui se décident à revenir dans l’arène politique nationale sur base de pratiques politiques pacifistes. L’intéressement du Chef de l’Etat d’un pays comme Kagame à sa diaspora à travers ces journées citoyennes affaiblit l’acuité d’une opposition politique négativiste. Les bailleurs de celle-ci perdent le sens de leurs stratégies de déconstruction de ce que le régime planifie. Cette démobilisation d’une opposition creuse fait que le régime gagne en stabilité de mieux en mieux durable », a confié le Dr Vénuste Karambizi, politologue enseignant à l’Université libre de Kigali invitant, à l’instar de la sortie de l’ex-Premier Pierre Célestin Rwigema, d’autres noms qui se sont désolidarisés de cette mauvaise diaspora politique comme un certain Evode Nizeyimana, d’élever haut leurs voix pour appeler d’autres citoyens rwandais à rentrer dans le bon chemin.

Tout au long de son discours et de ses réponses aux questions des invités à la fête, le Président Paul Kagame n’a eu de cesse de clamer :

« Nous faisons en sorte que nos citoyens croient en eux-mêmes, qu’ils peuvent renforcer leur capacité à changer leurs vies, à se faire un objectif dans leurs vies. Nous contribuons à les rendre forts à toute épreuve, leur donnons des outils pour que tous les défis qui surviennent, si grands soient-ils, ils doivent les affronter et les résoudre vaillamment”, a-t-il lance à une question d’un participant qui voulait savoir comment le Rwanda politique et social gère les problèmes qui surgissent au quotidien.
http://fr.igihe.com/politique/rwanda-day-atlanta-2014-le-rwanda-recupere-ses.html
Posté par rwandaises.com