Jane Corbin, l’auteure de Rwanda:Untold Story, chercher une célébrité par une délibérée malhonnêteté intellectuelle
Rwanda Untold story pourrait être qualifié d’une réalisation pseudo scientifique malheureuse qui choisit soigneusement ses acteurs. Seuls ceux qui accablent et accusent le régime de Kigali sont triés sur le volet, qu’ils soient politiciens dissidents ou ceux de l’ancien régime ségrégationniste hutu, qu’ils soient criminels de génocide ou des experts-chercheurs négationnistes allant jusqu’à dire que lors du génocide des Tutsi d’Avril-Juin 1994, tout compte fait, seul 200.000 Tutsi ont été massacrés que le reste étaient des Hutus.
Voici une production de la BBC qui montre qu’elle est pilotée par des agents viscéralement négationnistes et mauvais journalistes d’investigation car la dame productrice du brulot, Jane Corbin, y va à bouche-que-veux-tu et trempe dans une logique accusatrice.
Elle cherche et trouve des poux dans le régime rwandais actuel ; ce baudet par qui « tout le mal rwandais, le génocide des Tutsi de 1994, est arrivé, un mal qui s’est prolongé avec 5 millions de morts du coté de l’Est de la RDC », tente-t-elle de mettre dans la conscience de celui qui visite son documentaire d’environ 60 minutes.
Pourtant, un autre angle plus rationnel et proche de la vérité aurait dû être adopté et donner un sens plus proche de la vérité.
Fresque photographique montrant images des victimes tutsies du génocide de 1994
D’entrée de jeu, l’auteur montre un colonel belge Luc Marchall qui commandait les troupes belges de la MINUAR en avril 1994. Lui aussi reconnaît qu’il ne fallait pas laisser les pauvres Tutsi aux mains des Interahamwe génocidaires.
Au lieu d’assumer ses responsabilités, lui qui a ordonné de lever le QG de Kicukiro après que 10 de ses Casques Bleus ont été fusillés par les Interahamwe de la Garde Républicaine, il reprend un refrain usagé, celui de l’élément déclencheur du génocide qu’est l’explosion de l’Avion présidentiel, le Falcon 50. Et la logique du documentaire emprunte la piste de l’auteur de ce crime : le FPR.
Déclarations de Nyamwasa, Occasion rêvée de la journaliste
Le documentaire se construit autour des déclarations du dissident rwandais, le général Kayumba Nyamwasa. La journaliste le retrouvera avec peine et une interview est arrangée en Afrique du Sud. Le général reste un bon militaire. Il ne sait pas trop mentir quoiqu’apparemment les questions suggestives de l’intervieweuse l’y poussent.
« Sans contredit, les extrêmistes hutus avaient planifié l’extermination des Tutsi. Il n’y a aucun doute là-dessus ». Mais en tant qu’opposant… « Kagame devrait aussi accepter quand quand ce plan d’extermination était en marche, il avait lui aussi ses propres plans qui ont contribué à ce qui a eu lieu… le génocide (des Tutsi) », confie le général à la journaliste.
Tout au long de ce documentaire, il est question de noyer le chien avant de l’avoir accusé de rage. Or les accusations sont mal étayées, peu convaincantes. En lieu et place,
« Il faut chercher une autre version des faits à part celle avancée par le régime en place à Kigali », intervient le chercheur Christian Davenport de l’Université de Michigan convoqué par la réalisatrice du documentaire avec l’incontournable universitaire belge Filip Reyntgens et le prof. Allam Stam.
Un discours négationniste nauséabond
« D’après nos recherches, le chiffre de 800.000 victimes tutsi du génocide est tout à fait déplacé. Ils ne sont que 200.000. Le reste, ce sont des Hutu », a avancé Allan Stam sans sourciller. Pour lui, comme contrairement au génocide juif, il n’y a pas un consensus international pour punir les négationnistes du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994, il peut pousser à bout l’insulte et la démesure.
Le documentaire donne effectivement la parole à tout un tant de dissidents politiques rwandais. Le général Kayumba Nyamwasa y occupe une place centrale suivi de près par le Major Théogène Rudasingwa et un autre lieutenant Paul Ruyenzi. Ces deux derniers ne font que verser leur rage sur la façon dont ils ont été exclus du régime. Des accusations sur le clash de l’avion de Habyarimana par le FPR ? Niet !
Le documentaire donne également la libre expression aux génocidaires dont un certain Grégoire Nyirimanzi que la journaliste rencontre dans la Prison Centrale de Kigali dite 1930. A la question de savoir s’il n’est pas injustement accusé de tuer les Tutsi, ce dernier lui lance sur le front avec tout un calme parfait :
« J’ai distribué des armes au commencement du génocide : des pangas et des fusils… Le pouvoir rend ivre tu sais. J’étais fier de le faire car je sentais que j’allais être gratifié d’un haut poste à la fin du génocide… ».
Le documentaire montre la journaliste qui a une chair de poule en entendant ces paroles décrivant un crime de génocide bien conçu et planifié de longue date qui devait nécessairement être consommé.
Un cheminement tendancieux
Le documentaire a tenté tout pour mobiliser les opinions diverses des négationnistes. Il y a réussi. Il a également accusé indirectement ces négationnistes de brandir dans l’air la thèse de l’explosion de l’avion présidentiel comme élément déclencheur du génocide des Tutsi de 1994.
Le documentaire montre un sursaut d’honnêteté intellectuel de la réalisatrice qui, par le biais du Col Luc Marshall, montre que le génocide des Tutsi aurait été arrêté si la Belgique n’avait pas décidé de rapatrier son contingent de Casques Bleus de la Minuar. Mais ce documentaire n’ose pas aller loin sur les motivations profondes de ce geste criminel belge et de l’ONU en général qui a coûté la vie à plus d’un million de Tutsi.
Les deux chercheurs américains qui trempent sans aucune honte dans le négationnisme du génocide des tutsi sont bousculés par certains média les alertant sur le fait qu’en avançant la thèse de double génocide avec 200.000 victimes Tutsi et 600.000 Hutus, ils glissent dangereusement dans une malhonnêteté intellectuelle qui frise la démence au point que même les grands pourfendeurs du régime de Kigali dont le français Gérard Prunier, l’américaine disparue Alison Desforges et autres Marijke Verpooten n’ont pas pu atteindre cette démesure.
« Il est surprenant de voir qu’aucune mention n’est faite dans le documentaire du très recent, indépendant et méticuleux rapport d’investigation de 2012 du juge antiterrorist français Marc Trévidic qui a montré que le missile qui a frappé le Falcon 50 de Feu le president Juvénal Habyarimana venait d’un espace strictement contrôlé par des unités militaires d’extrémistes Hutus », écrit Wallis sur son blog opendemocracy.net du 6 octobre.
Cet auteur montre le dangereux côté tendancieux de la réalisatrice du documentaire. Celle-ci sait choisir son monde scientifique pour absoudre son travail, ce qui n’est pas pour le rendre persuasif ou potable. Poursuivant sa logique de montrer les errements de la réalisatrice qui n’a ni tenu en considération les travaux objectifs du juge terroriste français Marc Trévidic, qui au contraire s’est acharnée à tirer les vers du nez de témoins dont Lt Ruyenzi de l’autre juge antiterroriste Jean Louis Bruguière à la retraite,
la réalisatrice de Rwanda : Untold Story « n’a pas non plus donné un coin d’œil aux travaux de recherche effectués en 2008 par l’Université britannique de Cranfield qui est également arrivée aux mêmes conclusions que Trévidic.
Andrew Wallis sur son blog opendemocracy.net
Au contraire, elle donne libre champ à un autre chercheur belge, viscéral opposant de Paul Kagame, le Prof. Filip Reyntjens. La réalisatrice passe sous silence le fait que ce dernier a été un conseiller de longue date du Président Habyarimana », écrit Wallis avant de qualifier le travail de la journaliste :
« Ce travail est une moquerie d’un supposé journalisme d’investigation ».
http://fr.igihe.com/politique/rwanda-untold-story-un-documentaire-de-la-bbc-aux.html
Posté par rwandaises.com