Dans la salle des pièces à convictions du Tribunal pénal international pour le Rwanda, à Arusha.

C’est en 1996 que les pionniers du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ont déposé leurs valises et leurs codes pénaux à Arusha (Tanzanie) pour juger, dix-huit années durant, les responsables du génocide rwandais de 1994. Sur l’avenue défoncée menant au tribunal, les lépreux qui tendaient leurs mains rongées à ces richissimes Muzungu (« Blancs », en swahili), sous les fleurs pourpres des jacarandas, ont désormais déserté. Les derniers juges et procureurs du TPIR quitteront eux aussi les lieux fin décembre, après avoir clos 65 dossiers.

« Pour la première comparution de l’histoire de ce tribunal, il avait fallu mettre des seaux dans la salle d’audience pour contenir les fuites pendant la saison des pluies », se rappelle une juriste. Face au juge sénégalais Laïty Kama, Georges Rutaganda, ex-chef des Interahamwe, une milice qui tranchait à coups de machette le sort des Tutsi du Rwanda, plaidait « non coupable », et dans la salle d’audience du quatrième « procès de Nuremberg » de l’Histoire, les gouttes donnaient le tempo des débats. Après le tribunal chargé de juger les chefs nazis, celui de Tokyo pour les criminels de guerre japonais puis celui consacré aux guerres yougoslaves du début des années 1990, le Rwanda marquait l’histoire de la justice internationale

|Par Stéphanie Maupas

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/11/08/arusha-reve-de-devenir-la-geneve-africaine_4520618_3212.html

Posté par rwandaises.com