Alors que l’Érythréen Mekseb Debesay a remporté sa deuxième étape ce samedi, l’équipe inexpérimentée du Burundi s’accrochait avec courage.

L’entraîneur national Faustin Ndenzako donne les consignes avant le départ. (D.R)

L'entraîneur national Faustin Ndenzako donne les consignes avant le départ.  (D.R)

Ils ont mis presque deux jours pour arriver à Kigali depuis Bujumbura la capitale de leur pays, le Burundi. En guise d’entraînement, l’entraîneur national Faustin Ndenzako avait décidé de faire le déplacement à vélo. «Ce n’est pas grand-chose, 280 km, ça prépare bien à la course», sourit-il quand on s’interroge sur cet entraînement particulier. Pour les cyclistes burundais, le Rwanda voisin fait figure de modèle, c’est là que ce sport s’est développé le plus en Afrique durant ces dernières années, et ils ont parfois l’impression d’avoir raté le bon wagon.
Le vélo de Chris Froome en porte-bonheurL’engagement de l’état auprès de ses sportifs n’est pas le même qu’au Rwanda et les coureurs s’en sont une nouvelle fois aperçus au moment de passer la frontière. Ordre avait été donné par le ministère des sports de leur interdire le passage. Le ministre des sports, lui-même ancien cycliste qui voulait placer l’un de ses proches à la tête de la fédération de cyclisme du Burundi s’est vu opposer une fin de non-recevoir de la part de l’UCI qui ne reconnaît que les dirigeants élus. Les palabres à la frontière ont duré près une journée et les coureurs ont dû patienter sur le bord de la route durant tout ce temps en attendant que les autorités des deux pays s’accordent pour les laisser passer.

Une 31e place qui a de la valeur

C’est dans la nuit de Kigali que les coureurs avaient rejoint leur hôtel à vingt-quatre heures du départ du Tour du Rwanda, avec ce calme et cette sérénité qui ne les quittent jamais. «On est habitué à vivre ce genre de situation, raconte l’entraîneur. Nous, ce qu’on veut c’est montrer qu’on a aussi notre place dans le cyclisme africain.» Sur le vélo de Ezechiel Niyoyitungira, on aperçoit un sticker avec le logo du centre mondial du cyclisme (qui forme certains coureures de «petites» fédérations) et le prénom de Christopher. C’est celui qu’utilisait Chris Froome quand il était au centre à Aigle en Suisse en 2006. «Ces vélos nous ont été offerts par l’UCI, explique Désiré Nsenguyumva le secrétaire général de la Fédération burundaise, c’est grâce à ce genre de geste qu’on peut tenter de se développer un peu
Le Burundi invité à rejoindre la toute nouvelle fédération cycliste des pays francophonesDernièrement ils ont été invités par David Lappartient, le président de la FFC pour rejoindre la toute nouvelle fédération cycliste des pays francophones. «Ça nous a fait au chaud au cœur qu’on pense à nous, ça nous motive pour continuer à croire qu’un jour nos coureurs joueront avec les meilleurs.»  Avant la dernière étape du Tour du Rwanda ce dimanche, ils sont toujours trois en course sur les cinq engagés. Leur leader, Didace Ukwigomba  pointe à la 31e place du classement général à moins d’une demi-heure du leader.Une place qui passe peut-être inaperçue mais qui a de la valeur pour ses dirigeants. «On ne court pas beaucoup durant l’année, explique Désiré Nsenguyumva, et on est quand même un peu présents dans le classement.» Ce lundi, ils reprendront la route du Burundi à vélo par Huye, dans le sud du Rwanda. Cette fois, ils seront un peu moins pressés par le temps et il se pourrait qu’ils restent dormir avant de franchir la frontière.

6e étape (Huye-Kigali) :
1.       Debesay (ERI, Bike Aid), les 125,7km en 3h14’6’’ (moy.: 38,86km/h)
2.       Dawit (ERI, Equipe nationale d’Erythrée), à 2’’
3.       Nsengimana (RWA, Karisimbi), m.t.Classement général :
1.       Ndayisenga (RWA, Karisimbi), 22h13’16’’
2.       Nsengimana (RWA, Karisimbi), à 53’’
3.       Debretsion (ERI, AS.BE.CO), à 1’27’’

http://www.lequipe.fr/Cyclisme-sur-route/Actualites/Le-burundi-garde-le-sourire/516898

Posté par rwandaises.com