Un journal camerounais CAMEROONVOICE de ce lundi 15 décembre 2014 suit de très près le cheminement de Kagame dès sa montée au pouvoir en 2000 jusqu’à ce jour pour lui prêter des intentions de tripatouillage la constitution lui donnant droit au troisième mandat ou, en cas de force majeure, d’emprunter le scénario russe Poutine-Medvedev pour s’éterniser au pouvoir.
Le journal fait son effort de comprendre la situation rwandaise pour montrer que jamais Kagame ne lâchera le pouvoir en 2017. Malheureusement, le journal manque d’outils d’analyse de la situation politico sécuritaire de la région des Grands Lacs et les défis qui s’imposent aux démarches de gouvernance de l’arène politique rwandaise.
Sous le titre, ‘‘Rwanda : ne pas se laisser duper par le « départ annoncé » de Paul KAGAME en 2017’’, le journal croit que Kagame ne respectera pas sa parole donnée.
« … les configurations politiques dans les puissants pays occidentaux qui le placèrent au pouvoir sur les ‘‘cendres du génocide interrwandais de 1994’’, et le tenaient encore il y a peu à bras-le-corps, ont certes beaucoup changé au cours de ces dernières années. Et que par ailleurs, la contestation au plan intérieur – comme à l’extérieur – avec un nombre d’opposants à son régime toujours aussi croissant, n’a cessé par les temps qui courent d’influer sur le cours des événements socio-politiques du Rwanda, et d’en rendre l’issue de plus en plus incertaine… », lit-on dans cet article d’opinion.
Le journal ne montre pas que ces opposants n’ont pas peur de promettre au régime actuel de Kagame de recourir à l’usage des armes. Il oublie également délibérément de montrer que sa principale opposition armée, les FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, est plutôt choyée par une certaine Communauté internationale qui a cru à un certain moment que ce mouvement armé pouvait garantir son existence dans l’Est de la RDC ou qu’il était un bon et malléable partenaire s’il pouvait reprendre le pouvoir à Kigali.
N’est-il pas chapeauté par d’anciens hauts gradés militaires sous le règne de feu le Général Président Juvénal Habyarimana(1973-1994) période au cours de laquelle toutes les stratégies de mise en route du génocide des Tutsi ont été pensées, conçues, organisées et exécutées ?
Pour le pauvre journal le fait que, au cours des travaux du récent Sommet de la Francophonie de Dakar, le Français François Hollande ait tapé sur les doigts des Présidents, ses pairs africains, comme s’il tapait sur les écoliers leur signifiant qu’ils n’ont pas le droit de tripatouiller les Constitutions afin de se faire réélire pour un troisième mandat illégal, le fait que la ministre rwandaise des Affaires Etrangères présentes aux travaux ait critiqué durement ces propos du Président français qu’elle a jugés ‘inélégants et discourtois’, ce sont des crimes de lèse-majesté de la part du régime de Kigali qui, d’après lui cache un projet de séjourner davantage au pouvoir.
CameroonVoice confond le séjour au pouvoir, la qualité des élections et la démocratie. Pour lui donc démocratie rime avec l’alternance au pouvoir de la classe politique des pays du Tiers-monde. Peu importe si tel ou tel autre politicien est un opportuniste et qu’il n’apporte aucune valeur ajoutée à couleur locale à la démocratie universelle.
CameroonVoice s’acharne sur un Président Paul Kagame qui n’a jamais connu tout au long de son séjour au pouvoir aucune année de paix et de tranquillité du moment que les opposants à son régime ont toujours montré des préférences du jeu politique musclé. Le journal s’acharne sur lui au moment où il ne comprend pas comment l’Occident, ses services secrets et ONGs ont agi dès la chute du régime Habyarimana à préparer les stratégies de son retour en fonctions tout en sapant le moral des nouvelles hautes autorités du pays (Ministres, députés, diplomates, hauts gradés militaires les plus en vue).
N’ayant pas atteint ses objectifs de sape, cet Occident a alors préféré déplacer le centre de sa lutte contre le régime Kagame pour la SADC et la FIN (Force Internationale Neutre près la MONUSCO) avec l’Est de la RDC comme centre des opérations et les restes des FDLR comme acteurs principaux. Des tentatives de déstabilisation du Rwanda n’ont jamais cessé. On recense jusqu’à plus de 60 bombes lancées sur le Rwanda venant des FDLR et des FARDC (Forces armées congolaises) dans leurs positions et tranchées militaires de l’Est de la RDC frontalier avec le Rwanda.
Moi si j’étais un journaliste soucieux de construire le monde, je me demanderai si un pays constamment menacé sur ses frontières ne subit pas continuellement un sérieux sabotage qui nécessairement l’empêche de s’engager dans la culture de la démocratie avec pour conséquence des exercices électoraux qui, logiquement, doivent être entachés de ce climat belliqueux.
Vers la fin, le journal CameroonVoice tombe dans la logique du nombre ethnique et démocratie électoraliste qu’il lie aux craintes selon lesquelles la « minorité tutsie au pouvoir » perdrait à jamais les rennes au cas où les élections « Un homme Une voix » étaient organisées dans un pays comptant plus de « 86.6% de Hutus ».
Jusqu’ici on ne comprenait pas pourquoi le journal insistait sur les échéances électorales et le départ de Kagame pour 2017. Pour le journal, il faut que les changements et mutations politiques en cours dans le pays ne continuent pas du tout leur évolution positive jusqu’à l’avènement d’un nouveau citoyen rwandais ayant dépassé ces bassesses qui sont ressassées à longueur de journée par les médias proches de la diaspora rwandaise de l’Occident belgo française et canadienne, ceux-là mêmes qui, en tant qu’ « héritiers des deux anciens régimes Kayibanda (1962-1973) et Habyarimana (1973-1994) » ayant promu à n’en plus pouvoir les idéologies ethnocentriste hutu et régionaliste Kiga-nduga.
CameroonVoice peut attendre la suite des transformations idéologiques et sociales du Rwanda. Sous la houlette de ce président Kagame qu’on force à la porte se basant sur les stéréotypes de penser occidentaux, des stratégies mises en place pour les changements sociaux profonds sont des grands chantiers qui sont exécutés en même temps. 12YBE (Enseignement obligatoire du cycle primaire et celui des Humanités) fait ses résultats.
WDA (Workforce Development Agency) qui se promet de former professionnellement des jeunes aux métiers compétitifs sur le marché du travail donne un large éventail de formation parfois gratuite à nombre de jeunes qui sont versés sur le marché du travail. Les fruits ne tarderont pas à se faire voir grâce à une politique d’électrification rurale où il est promis qu’à l’orée de 2020, plus de 70% des ménages rwandais devront être raccordés à l’électricité. On évalue un impact économique attendu.
Le jeune formé professionnellement aura à sa portée toutes les infrastructures socio économiques de base pour s’épanouir et se développer. Un autre programme gouvernemental actuel vient se greffer dans cet éventail qui se tient. Il s’agit du Programme HANGA UMURIMO qui, quand le bénéficiaire aura conçu son propre Plan de Développement de son Entreprise (Business Plan), verra un crédit bancaire y relatif qu’il aura demandé couvert jusqu’à 75% par le Ministère du Commerce.
Ici, il est attendu des millions d’emplois créés. Il est attendu également une certaine émulation dans la créativité et l’inventivité. L’assiette fiscale se sera elle aussi étendue au point que l’Office Rwandais des recettes risque de ne plus être ressenti comme un poids mais plutôt comme un outil de collecte des taxes et impôts pour l’indépendance économique du pays et pour des infrastructures socio économiques sans cesse améliorées.
Dites-moi si ceci peut se réaliser dans une situation où l’opposition rwandaise menace toujours de recourir à un jeu anti démocratique où il y a promesse de faire tonner les armes ? Au cas où ces programmes et bien d’autres aboutissaient, ce développement et ces transformations sociales auront-ils un cachet ethnique ? Il faut dire que les intellectuels africains ne se sèvrent pas des clichés idéologiques dépassés depuis longtemps par les Occidentaux, ceux-là même qui les ont inculqués dans leur conscience.
Publié le 16-12-2014 – par Jovin Ndayishimiye
Posté par rwandaises.com