Il est triste de constater un jeu bizzare qui se joue entre le Gouvernement congolais et la Monusco sur la question du désarmement forcé des Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).

S’agit-il du tapage médiatique comme effet escompté ?

« La Monusco est en contact avec les autorités de la RDC pour solliciter du chef de l’Etat Joseph Kabila de revenir sur sa décision de renoncer à l’aide de la Monusco dans la traque lancée par les FARDC contre les rebelles rwandais des FDLR dans l’Est du pays », rapporte Radio Okapi rapportant une conférence de presse hebdomadaire du représentant spécial-adjoint du secrétaire général de l’Onu chargé des opérations dans l’Est de la RDC, Abdallah Wafy, de ce mercredi 25 février à Kinshasa.

Cette gigantesque force des nations Unies en RDC, plus de 20.000 Casques Bleus, qui a mission de stabilisation des institutions démocratiques de la RDC, ne sait pas opérer seule contre un mouvement armé étranger au Congo mais qui y fait la loi, les FDLR rwandaises.

Pourquoi doit-elle chercher à entrer en partenariat avec les FARDC pour traquer ce mouvement rwandais alors qu’elle est suffisamment équipée pour mener à bien cette tache ?

Comme si elle cherche à se faire octroyer carte blanche par le Gouvernement congolais,

« Sur l’opération contre les FDLR, nous sommes en contact avec les autorités politiques pour créer les conditions d’une reprise du dialogue politique et pourquoi pas, pour solliciter auprès du président de la République qu’il puisse reconsidérer sa position », rapporte Radio Okapi citant le général Wafy qui, sans sourciller se lamente :

« Nous avons un peu de frustrations, c’est notre mandat de les appuyer [les FARDC], que du fait de quelques divergences que nous espérons pouvoir vite aplanir que nous ne soyons pas associé à ses opérations contre les FDLR. Nous le regrettons, nous en sommes désolés. Nous ne désespérons pas que dans les jours à venir, grâce au dialogue politique que nous avons noué, que nous puissions non seulement nous féliciter des progrès des FARDC, des victoires des FARDC, mais que ces victoires-là soient aussi avec la contribution et le soutien de la Monusco. »

Des observateurs militaires intéressés trouvent que les déclarations de ce général commandant les troupes de la Monusco sont extrêmement légères du moment que la Monusco appuyée par une FIN/Force Internationale Neutre stationnée dans l’Est de la RDC est autorisée à agir sous le régime du Chapitre 7, qu’elle peut faire usage de sa force pour détruire tout mouvement armé qu’elle juge nocif et destabilisant la société et les institutions congolaises.

« Fin Novembre 2013, sans la Monusco appuyées par la FIN, les Fardc appuyées par les Fdlr n’auraient pas pu bouter dehors les M23 (les Mutins congolais rwandophones des FARDC qui se sont constitués en un Mouvement du 23 mars exigeant le respect des accords négociés de cessation des hostilités d’une autre rébellion, celle du CNDP/Congrès National de Défense du Peuple de Laurent Nkunda). Peu après cette victoire, les éléments des M23 étant chassés hors du territoire congolais, et la Monusco et les Fardc et les troupes de la Force Internationale Neutre, tous ont pactisé avec les Fdlr. Les éléments des Fdlr sont acceptés et pris pour des pairs de ces autres corps. Voici la raison pour laquelle est impossible la nécessité de désarmer ce mouvement, telle que décidée dans les fora de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Sécurité de la Région des Grands Lacs) ou de la SADC (Southern Africa Development Community) », a déclaré sous le sceau de l’anonymat un observateur militaire de la région suivant de près le jeu auquel se livrent les différents intervenants dans la crise sécuritaire de l’Est de la RDC.

Un autre observateur ne manque pas de montrer que le tapage médiatique des FARDC sur le fait qu’elles tirent en l’air et se disent qu’elles ont fait fuir les Fdlr dans les Hauts Plateaux de Minembwe, « cette fanfaronnade, on en est familier avec les FARDC. Elles sont même incapables de blesser ne fut-ce que légèrement un élément des Fdlr. Elles veulent sauver la face pour montrer qu’elles ne pactisent pas avec ces fdlr. Pourtant dans les faits, beaucoup d’éléments Fdlr sont incorporés dans les Fardc ».

D’autres analystes de la région craignent une situation explosive mise en veilleuse. Pour eux, à voir plus de la moitié des Casques bleus de la Monusco, soit dix mille hommes de troupes, à voir des contingents de la combative FIN (Force Internationale Neutre) faits de tanzaniens, sud africains, malawites avec une logistique française ; toute cette armada tapie dans l’Est de la RDC ; d’aucuns trouvent que leur présence prolongée est inquiétante pour les voisins de l’Est de la RDC principalement le Rwanda.

La Rwanda n’a-t-il pas à sérieusement s’inquiéter de cette concentration de forces apparemment dormantes au vu des complicités qu’elles entretiennent avec les Fardc et les menançantes Fdlr rwandaises ?


Publié le 26-02-2015 -par Jovin Ndayishimiye

http://fr.igihe.com/politique/fardc-font-semblant-de-traquer-les-fdlr-la.html

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