IBUKA-France vient de réagir contre une émission de la chaîne publique française, France 2, qui outrage la mémoire des victimes tutsies génocidées en 1994 en les transformant en bourreaux.
Dans une lettre adressée à France 2, IBUKA-France épingle le programme télédiffusé par France 2 au 31 janvier 2015 matin où le journaliste, Damien Thevenot interroge le Directeur de Paris Match sur le livre « Le choc des photos » publié par ce Magazine.

La séquence visée est brève et concise. Le journaliste Damien Thevenot tourne les pages de la publication, marque un arrêt sur une image puis lance à son invité : « Autre photo choc 94, le génocide des Hutu par les Tutsi ». Et enfin cette question : « Cette photo, pourquoi vous l’avez choisie ? »

Olivier Royant qui prend la parole raconte des hérésies. Les négationnistes du génocide des Tutsi doivent jubiler :

« (…) 94 (…) se passe cet incroyable événement sous les yeux de la communauté internationale, le génocide rwandais où la communauté hutu va être entièrement massacrée par les Tutsi. Et là, les photographes vont s’installer au Zaïre, là où ont émigré les Hutu, la communauté hutu. Ils sont installés dans les camps de réfugiés. Et les Zaïrois vont leur demander de regagner leur pays. Et là (…) on va assister à une scène absolument extraordinaire, on croirait un cortège absolument biblique des Hutu qui regagnent leur pays avec les seules possessions qu’ils ont réussi à garder, qu’ils portent sur la tête et on a ce grand cortège qui a été immortalisé par notre photographe Benoît Gysembergh qui se trouvait là. »

La scène que M. Olivier Royant raconte se passe en 1996, soit deux ans après que le véritable génocide de tous les temps, celui des Tutsi du Rwanda d’avril-juin 1994, s’est déroulé. Ce génocide des Tutsi se passe sur toutes les collines du Rwanda. Les Tutsi cohabitent depuis très longtemps avec leurs voisins hutu. L’idéologie ethnocentriste hutu est inculquée dans les massesw rurales rwandaises depuis l’an 1959, date de l’édit dit Manifeste des Bahutu de l’administrant belge qui tant et si bien l’inculque dans la petite pauvre élite hutue d’alors en mal de place au soleil de la gouvernance.

 

Ce rescapé du génocide Tutsi du Rwanda de 1994 montre à quel point les génocidaires Interahamwe affinait leur art diabolique d’administrer les pangas sur leurs victimes.

L’auteur de cette triste transposition de rôles n’a pas de problème de qualifier de génocidaire l’armée Patriotique Rwandaise qui vient de rappatrier des masses de Rwandais qui campaient aux frontières du Rwanda de 1994 à 1996, de Kamanyola, Bukavu à Goma un bon matin de 1996. Va-t-il illustrer ses propos de photos montrant ce retour massif vers le Rwanda ? Un corridor humanitaire a été dressé dans le trict secret avant de poursuivre les génocidaires hutu

« Ainsi, sur les antennes d’une chaîne publique, au lendemain de la de la 70ème commémoration de la libération d’Auschwitz et de la journée de la mémoire des génocides, deux journalistes se sont livrés à la réversion de celui qui a clos le XXème siècle, blessant les survivants et outrageant la mémoire des victimes en les transformant en persécuteurs et bourreaux de ceux qui les ont pourchassés ou de ceux qui les ont tués. Ce faisant, ils ont lourdement trompé les auditeurs », écrit M. Marcel Kabanda, Président d’IBUKA-France.

Marcel Kabanda reconnaît dans sa lettre de protestation que France 2 a reconnu avoir commis une erreur de transposer le génocide commis contre les tutsi pour l’attribuer aux Hutus. Cependant, il croit que cette erreur a été délibérée.

 » Une correction a été apportée et des excuses ont été présentées. Il est surprenant que la même erreur réapparaisse dans un service du secteur public. Nous nous interrogeons sur l’existence de visées révisionnistes dans ce secteur, à moins de croire qu’il est servi par des femmes et des hommes incapables de se concentrer pour ne pas dire ou écrire des contrevérités notamment lorsque les sujets sont d’une exceptionnelle gravité », écrit-il montrant que les milieux révisionnistes ou négationnistes déploient un énorme travail de falsification de l’histoire du génocide collinaire des Tutsi au moment où IBUKA-France et autre IBUKA national rwandais semblent oublier leur travail, celui de mobiliser des fonds pour permettre à tous les survivants de ce génocide de triste mémoire d’écrire et publier leurs témoignages et d’être médiatiquement visibles en permanence.

 

Ces images scandaleuses sont fréquentes et montrent l’innommable qui s’est passé dans les églises catholiques essentiellement du Rwanda. Les églises et presbytères étaient devenues des abattoirs de la folie des Interahamwe génocidaires, ceux-là même qui ont été poursuivis deux ans après dans les forêts congolaises, de Goma à Tingi Tingi puis Mbandaka…

Dit-il que IBUKA s’est joint au mouvement de solidarité avec les journalistes de Charlie Hebdo massacrés pour leur liberté d’opinion ? Soit ! Pourtant quand des intellectuels rwandais porte-étendard de l’idéologie génocidaire vivant en France, en Belgique et ailleurs en Occident publient des livres aux relents négationnistes, IBUKA France, Belgique ou ceux d’ailleurs n’ameutent pas le public pour leur montrer que ces gens-là ont viscéralement le sang sur leur conscience et qu’ils ne visent qu’à rééditer leur triste forfait.

Même s’il faut dépasser les sentiments plats, une lutte contre les idées négationistes menant sur le double génocide et toute la cohorte d’idées connexes que sont le révisionnisme, le double génocide, la guerre intertribale… pour ce qui concerne le génocide des Tutsi du Rwanda, qu’il puisse être ou pas récupéré par le politique, il est bel et bien une chique plantée dans la conscience de l’humanité.

 

Choc des photos plus que celui-ci qui montre des Tutsi génocidés sur chacune des Mille collines rwandaises en 1994 où les cerveaux de ce génocide promettait à chaque hutu qui tuait et rasait la famille tutsie voisine devait prendre tous ses biens ? « génocide collinaire »

IBUKA-Rwanda, IBUKA-France ou Belgique ou ceux d’ailleurs devraient lutter pour de un la mobilisation des ressources financières afin de permettre aux survivants de bien circonscrire ce génocide collinaire ou chaque voisin hutu du tutsi a été encouragé à tuer complètement son frère. Ce fonds pourra permettre aux intellectuels rwandais de continuer un débat pour montrer les pires conséquences survenus après ce génocide où les leaders d’opinion du temps où il se préparait y compris l’omniprésent clergé catholique se complaisait à épouser les vues d’un gouvernement Habyarimana qui avait échafaudé les infrastructures culturelles et idéologiques permettant la faisabilité de ce projet criminel. Ce gouvernement n’avait-il pas instauré la loi de l’équilibre ethnique et régional au Rwanda filtrant et empêchant l’épanouissement des femmes et des hommes, citoyens rwandais ? Une loi qui faisait naître inégalement les rwandais ?

 

Marcel Kabanda, Président IBUKA-France. Pourra-t-il mobiliser les fonds pour lancer une campagne de soutien aux écrivains et autres témoins de l’histoire de ce triste et rocambolesque génocide du siècle dernier finissant ? Seule façon de contrer efficacement les actifs et créateurs négationnistes et révisionnistes de tous bords.

Un tel fonds, si IBUKA rwandais ou international en avait à cœur, ne viendrait pas privilégier les rescapés Tutsi de ce génocide de triste mémoire, il viendrait épauler la difficile entreprise officielle rwandaise de l’unité et de la réconciliation dans un pays où pour parfaire l’épanouissement intellectuel du citoyen rwandais, il faut que celui-ci dépasse et émerge du seuil de pauvreté.

IBUKA-France contre la falsification de l’histoire du génocide des Tutsi sur France2
Publié le 7-02-2015 – par Jovin Ndayishimiye

http://fr.igihe.com/tourisme/ibuka-france-contre-la-falsification-de-l.html

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