Bonjour chers amis,
J’ai suivi avec attention les réactions de la communauté et de l’Ambassade après la désinformation de Damien Thévenot lors de l’émission TELE MATIN du 31 janvier 2014 avec son invité Olivier Royant, directeur de la rédaction du magazine PARIS-MATCH.
Je partage l’opinion que ceci n’est pas le fruit du hasard. Nous avons affaire à des « journalistes » cyniques et démagogues qui vont au plus pressé vers l’émotionnel. Il s’agit pour eux non pas de rechercher et transcrire la vérité, mais de choisir une bonne photo et la « légende photo » qui va avec. Le public, qu’ils méprisent, ne doit être nourri que de références sommaires et le côté « biblique » d’une masse de Hutu pitoyables traqués par leurs exterminateurs, de leur point de vue, est supposé faire « pleurer Margot ». On voit bien que Damien Thévenot et Olivier Royant ont en tête le mythe de la fuite d’Egypte du peuple juif. C’est ainsi que fonctionne l’équipe du magazine PARIS-MATCH, semaine après semaine. Elle ne cherche qu’à bricoler des récits légendaires.
Le communiqué a bien raison de pointer « un manque particulier de sérieux et de repères historiques ».
Compte tenu des mœurs journalistiques françaises, ce ne sera sans doute pas la dernière affaire de ce genre qui s’achèverait par une « correction en catimini ». Ces navrantes stupidités, qui s’apparentent à de la désinformation, ont commencé dès 1994.
LE MONDE du 21 janvier 1995 avait ainsi mis en cause « Les errements du Petit Robert » et écrivait :

Dans son édition 1995, le Petit Robert des noms propres conclut son article « Rwanda » sur cette phrase : « … en avril 1994, le FPR abattit [le président] Habyarimana à bord de son avion et lança une vaste offensive marquée par des massacres et la fuite de millions de personnes ». Or la responsabilité de l’assassinat du chef de l’Etat est loin d’être établie. Quant aux « massacres », une commission de juristes les a qualifiés, dans un rapport aux Nations unies, de génocide à l’encontre de la communauté tutsie et des opposants hutus.

Le Front patriotique rwandais, aujourd’hui au pouvoir à Kigali, a intenté une action en diffamation contre l’éditeur malgré la publication d’une édition remaniée du Robert. La paternité de l’assassinat du président Habyarimana n’est plus attribuée et le terme de « génocide » est employé, même si les groupes qui en ont été victimes ne sont pas désignés.

L’éditeur fait valoir que l’article incriminé a été rédigé en juin 1994, alors que la guerre civile n’était pas terminée, et reconnaît que le rédacteur « aurait dû être plus prudent » tout en faisant remarquer que la correction a été introduite avant que le FPR n’intente son action en justice. Le FPR souligne qu’une « correction en catimini » n’est pas réparable. Il demande donc, outre un franc symbolique de dommages et intérêts, le retrait de la vente des exemplaires de la première édition toujours en circulation, la publication de rectificatifs dans la presse et l’échange des exemplaires incriminés, notamment ceux disponibles dans les bibliothèques publiques. »

J’ignore si la procédure intentée à l’époque avait abouti. La « correction en catimini » est encore une habitude de médias français qui détestent reconnaître une erreur

Bonne journée

Jean-François

Posté par rwandaises.com