Le premier Premier Ministre du Gouvernement rwandais d’après génocide,1994-1995, Faustin Twagiramungu, leader historique de l’opposition rwandaise. Il est capable de s’opposer à lui-même
Un certain Semakweli tient à relancer le débat sur l’idée selon laquelle l’existence des ethnies hutus, tutsi et twa au Rwanda n’est pas en soi une mauvaise chose, que l’appropriation de quota ethniques tout en visant des intérêts égoïstes faussement au nom de son ethnie, c’est cela qui crée des extrémismes politiques intolérables allant jusqu’à être le fondement de crimes de génocide et crimes contre l’humanité.
Halte à l’intolérance ethnique
S’adressant un certain Rudahunga, Semakweli montre que parmi les Bahutus autant que chez les Batutsi, des Rwandais intègres et justes ont toujours existé même au cours des pogroms contre les Tutsi de 1959, 1961, 1963, 1973, 1992 (pogrom de Bugesera), 1993 (pogrom des Bagogwe) ou au cours de la solution finale, le génocide des Tutsi de 1994 et bien même l’après-génocide avec l’esprit de vengeance survenu brièvement en 1994.
Un tel débat, cela s’entend, scrute la société dans son mode d’occupation de postes professionnels et de responsabilité publique dans l’appareil étatique. Semakweli introduit des principes de l’éthique de l’honnête homme dans toute décision de remplissage de ces postes pour qu’il règne l’équité dans la société rwandaise.
« À n’importe quelle période, on trouve des Hutu et des Tutsi de Valeur. Être juste, courageux ou humain ne nécessite pas un diplôme. Quant à la compétence, c’est dans un domaine donné et faire des peers review », rappelle-t-il à son interlocuteur pour lui signifier que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Aussi veut-il que « si entre deux agronomes il faut faire un choix, les points de compétence seront additionnés aux points de Valeurs universelles du candidat. Ces critères peuvent être appliqués au sein de tout parti politique. Et en faisant concourir les meilleurs de chaque formation, on trouvera une classe politique moins médiocre ».
Le Monsieur insiste sérieusement sur la fonction politique qui président aux destinées de toute une nation et bien entendu sur l’éthique du politicien. C’est l’arène politique rwandaise qu’il veut réformer. Cette arène, politiciens de l’intérieur autant que ceux de la diaspora, il souhaite qu’elle soit peuplée d’hommes et de femmes,altruistes capables, créatifs, humanistes pour un Rwanda où toutes les démarches démocratiques sont à réapprendre avec un cachet local et des garde-fou historiques sombres que sont les tristes événements du génocide des Tutsi de 1994.
Manifestation pacifique au Koweit
Dans sa conscience, il a parfaitement dépassé les déclinaisons ethnicistes, contrairement à ses compatriotes intervenant sur le forum avec leurs litanies de hutu-tutsi, de kiga-nduga.
Les différences doivent construire
« Dans toutes les ethnies on trouve des meilleurs. Le problème ethnique est ravivé par ceux qui savent pêcher dans des eaux troubles. Mais aussi ceux qui dans leur tête, s’est ancré un racisme, une intolérance, un ethnisme pour de raisons diverses :
1. Le vécu : uwiciwe cg uwishe
2. Un complexe de supériorité ou d’ infériorité
3. Ruminer toujours le passé sans pouvoir regarder droit devant.
4. Les échecs personnels ou mis sur le compte de l’ethnisme. Ou se réfugier dans l’ethnisme.
5. Les injonctions paradoxales ou humiliations publiques par quelqu’ un de l’ethnie opposée et globalisation.
6. Le langage toxique ( ibitutsi, incyuro, …) par quelqu’un de l’ethnie opposée et globalisation .
7. Les attitudes toxiques ( Agasuzuguro, ubwirasi, Gukengera, gupyinagazwa en public ) par ethnie opposée.
8. Les injustices faites par un individu à grande échelle et réaction de dépit de l’autre ethnie en général.
9. Cacher sa maladie incurable et se réfugier dans l’ethnisme comme un refouloir.
10. Échec de ménage mixte et globalisation, échec de la vie et prendre l’autre ethnie comme exutoire.
Se réfugier dans l’ethnisme, car désœuvré ou ruminant la revanche,….. Bref des vécus malheureux individuels qui font basculer dans l’ethnisme …Alors que ceux qui s’occupent, n’ont aucun temps à perdre n’ont pas non plus le temps d’être raciste », écrit Semakweli montrant le mal de l’opposition politique rwandaise de la diaspora.
fresque montrant le choc des idées dans la non violence
Apparemment, il entend dire qu’une opposition si frontale quelle qu’elle soit, devrait partir de bases rationnelles de lutte politicienne.
Au fond, une opposition politique dans nos républiques bananières devrait servir de modèle et de ne pas prêter le flanc aux pouvoirs publics en s’écartant des normes d’un langage critique acceptable, de pratiques politiciennes dont des coalitions tout en se désolidarisant de mouvements politiques armés.
Ici l’on sait bien que quand une arme tonne ou une bombe explose, les petites avancées démocratiques longuement acquises fuient pour ne réapparaître que plus de 20 ans plus tard. Ici, en Afrique, le capitalisme de monopole fonctionne à merveille que quand les stakeholders politiciens divergent fondamentalement sur des questions de style de gouvernance. L’opposition politique qui est la société civile par excellence ne sait plus montrer les dérapages de ce capitalisme qui pèse lourd dans le panier de la ménagère au quotidien.
Une façon de dire que tout en poursuivant outre mesure la quête du pouvoir, en usant de moyens peu démocratiques, elle, cette opposition politique abdique de ses responsabilités et condamne le peuple qui subit les durs prix des produits et services plus élevés. Le possesseur d’investissements ne veut-il gagner autant que possible ? Qui va le ramener à la raison si ce n’est une société civile qui bataille en ordre et loin de toute violence physique ?
C’est le cas du Rwanda politique actuel où l’opposition politique de la diaspora croit qu’elle doit vouer à tous les diables l’actuel establishment rwandais. Le mauvais jeu de cette opposition ne fait que lui jouer de mauvais tours. Quand elle pense devoir s’allier aux Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) armées comme le lui imposent ses bailleurs de fonds occidentaux, ces derniers ne veulent pas nécessairement du bien aux citoyens rwandais à qui ils promettent tout un torrent de malheurs.
Des alliances qui détournent l’attention de l’opposition
Si réellement les politiciens rwandais de la diaspora s’armaient d’une éthique de leur profession, ils comprendraient que les intérêts de leurs bailleurs de fonds occidentaux qui ont pu constituer une Force Internationale Neutre tanzano-sud africaine campant sur la frontière ouest du Rwanda en RDC, laquelle force ne cache pas sa sympathie avec ces Fdlr, la société civile rwando congolaise y compris cette opposition rwandaise, devrait faire une analyse rationnelle et lucide de ce qui se trame dans cet Est de la RDC et comment cela risque de réembraser la région. Qui sont les perdants ? Les bailleurs ou plutôt les politiciens rwandais qui n’auront pas fait un bon choix de stratégies de lutte politique loin des armes qui tonnent ?
Frank Habineza du Parti écologiste rwandais agréé au sein du Forum des partis politiques rwandais. Il promet une opposition intérieure pacifique
Entretemps, sous le régime imposé de gestion de la société rwandais à régime démocratique très réduit, les possesseurs de capitaux auront fructifié ces derniers au centuple. Des richesses sociales seront créées. Une autre classe de Rwandais apparaîtra mue par une nouvelle philosophie d’existence et un mode de pensée dialectique.
Il est vrai que la liberté d’expression suivra le mode de pensée monolithique imposé par cette situation nouvelle où l’opposition politique tourne le dos contre les réalités rwandaises pour comploter avec des intérêts des lobbies et autres gouvernements occidentaux peu soucieux ou contraires à la quête de l’indépendance économique et autodétermination des Rwandais.
23-02-2015 par Jovin ndayishimye
http://fr.igihe.com/opinions-reactions/les-intellectuels-rwandais-semakweli-et-cie-font.html
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