En amont du colloque Foccart organisé par les Archives nationales les 26 et 27 mars à Paris, « Le Monde Afrique » publie des articles autour de la question des archives en Afrique, donc de la mémoire. Retour sur les archives du génocide rwandais avec le chercheur Rémi Korman.
A l’occasion de la vingtième commémoration du génocide des Tutsi en avril 2014, plusieurs pétitions d’associations militantes ou de chercheurs demandaient l’ouverture totale des archives civiles et militaires relatives au rôle de la France au Rwanda.
De l’enjeu de la déclassification des archives françaises…
La déclassification d’archives françaises sur le Rwanda n’est pas nouvelle. Dès 1998, la mission d’information sur le Rwanda dirigée par Paul Quilès avait obtenu l’accès à plus de 3 500 documents classés « confidentiel défense ». Depuis, de nombreuses requêtes en déclassification ont été émises par des juges d’instruction du Tribunal aux armées de Paris (TAP). Ces requêtes entraient dans le cadre d’informations judiciaires pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « complicité de génocide » visant le rôle de l’armée française lors de l’opération Turquoise.
Depuis 2001, les dix-sept demandes traitées par la Commission consultative du secret de la défense nationale ont reçu majoritairement des réponses favorables, permettant la déclassification totale ou partielle de documents émanant du ministère de la défense, documents principalement relatifs à l’opération Turquoise.