Ambassadeur de France au Rwanda, à Kigali de Mai 1993 à Avril 1994, Jean-Michel Marlaud abrita à l’ambassade de France, les organisateurs des Massacres dés le début du génocide.

Le 7 avril 1994, le capitaine Paul Baril réside à l’ambassade de France. C’est ce mercenaire qui sera par la suite chargé par le Gouvernement intérimaire rwandais (GIR), d’une mission intitulée « insecticide », dans un contexte de projet annoncé et largement amorcé, d’extermination totale des tutsi, alors qualifiés de « cafards ».

Le 9 avril 1994, C’est à l’ambassade de France et au ministère de la Défense, sous la houlette de l’ambassadeur Jean Michel Marlaud et celle du colonel Bagosora, que fut constitué le Gouvernement intérimaire rwandais(GIR). Ce GIR est formé par, et constitué de, membres du Hutu Power, parti extrémiste partisan de l’extermination totale des tutsi et de tous ceux qui n’adhérent pas à ce projet. Le Hutu Power dirige alors la garde présidentielle qui, dés le lendemain de l’attentat fatal au président Habyarimana, assassine Mme le premier ministre Uwilingiyimana ainsi que plusieurs autres ministres et responsables hutu démocrates, héritiers légitimes du gouvernement de transition, selon la constitution rwandaise de l’époque.

Le même jour, Jean Michel Marlaud fit détruire précipitamment toutes les archives de l’ambassade de France puis, dans le cadre de l’opération Amaryllis, il organisa le retrait des ressortissants français et refusa d’évacuer le personnel tutsi de l’ambassade et des services culturels français, voués à une mort certaine imminente. « On n’évacue pas les rwandais » répondait madame Marlaud aux familles qui la suppliaient(1).Agathe Habyarimana, épouse du défunt président, dont la famille est au cœur du dispositif génocidaire, ainsi que plusieurs autres personnages centraux du Hutu Power ont pourtant été évacués sur Paris et pris en charge par le gouvernement français.

Les faits qui pourraient lui être reprochés :

Adhésion et soutien à une idéologie raciale ou ethniste qui a favorisé le génocide. Connaissance de l’intention et de la préparation d’un génocide. Reconnaissance du gouvernement rwandais issu du coup d’État du 7 avril 1994 (GIR) et organisateur du génocide. Non-assistance à personne en danger lors de l’opération Amaryllis en avril 1994. Évacuation vers la France de concepteurs du génocide durant l’opération Amaryllis. Connivence avec les auteurs de massacres durant l’opération Amaryllis. Entente en vue de commettre le génocide , complicité dans le génocide, selon l’article 3 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

Parcours

Né le 3 novembre 1953.

Formation :

- Licence en droit ;
- Diplôme de l’Institut d’études politiques ;
- Ancien élève de l’École nationale d’administration, promotion "Pierre Mendès France" (1978).

Carrière :

- Deuxième secrétaire, puis Premier secrétaire à Jakarta, 1978-1981 ;
- Ministère des Affaires étrangères, Direction de l’Afrique du Nord et Moyen-Orient, 1981-1983 ;
- Conseiller technique au cabinet du ministre du commerce extérieur, 1983-1986 ;
- Conseiller culturel, scientifique et de coopération à Séoul, 1986-1988 ;
- Ministère des Affaires étrangères, Direction des Affaires économiques et financières, 1988-1993 ;
- Ambassadeur à Kigali, 1993-1994 ;
- Ambassadeur à La Paz, 1994-1998 ;
- Ministère des Affaires étrangères, Directeur des ressources humaines, 1998-2003 ;
- Ambassadeur à Wellington, septembre 2003 ;
- Ambassadeur à Bogota, mai 2007.

Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’ordre national du mérite.

(1)témoignage de Josephe Ngarambe, recueilli par la journaliste Anne Crignon et reproduit dans Le génocide franco-rwandais de Pascal Krop, éd. J-C. Lattès, 1994 ; témoignage de Pierre Gakumba, recueilli par Colette Breakman, Rwanda:Histoire d’un génocide, Fayard,1994.