Ces derniers jours, il se manifeste une certaine turbulence et insécurité caractérisée côté Est de la RDC. Banditisme et vol à main armée, harcèlement et violence sur les onusiens et, curieusement, un enlèvement sur ces Casques Bleus. Un autre événement que la plupart des média croient qu’il n’est pas en liaison ou corrélation avec ce premier est une assertion accusation congolaise selon laquelle les troupes rwandaises seraient entrées dans l’espace RDC de l’autre côté de la frontière.
Les griefs congolais vont plus loin pour accuser le m23 défait par les troupes onusiennes appuyées par les fdlr en novembre 2013 de revenir à la charge et de refaire peau neuve sous une autre appellation Mouvement Chrétien pour la Reconstruction du Congo. Et les sempiternelles accusations contre le Rwanda et l’Uganda vont resurgir.

De premier abord, un observateur superficiel ne verrait aucun lien entre ces incidents. “Deux Congolais et un Zimbabwéen, membres de l’unité de la Monusco chargée du déminage et de la neutralisation des munitions non explosées, ont été enlevés jeudi au Nord-Kivu. (Ils faisaient route) vers Rutshuru, à plus de 60 km au nord de Goma, quand ils ont été enlevés, jeudi 23 avril, vers 17h30 (15h30 GMT) à Kibumba, à une trentaine de kilomètres au nord de Goma”.

Un autre incident raconté par… “ le gouverneur du Nord Kivu, Julien Paluku, a déclaré jeudi à la presse avoir été informé de « l’infiltration d’une centaine de militaires rwandais » en territoire congolais du côté de Kibumba, localité frontalière du Rwanda… cette incursion … ne serait que le point de départ d’une nouvelle rébellion, fomentée de l’extérieur, qui serait composée d’ex-combattants du M23 et de ceux du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, groupe armé jadis dirigé par le général « déchu » Laurent Nkunda)”.

 

Lambert Mende, parfait orchestreur d’une machination provocatrice contre le Rwanda ?

Un autre événement concerne les navettes des envoyés du Gouvernement congolais dans les camps d’exilés m23 retour des réfugiés congolais dont 100.000 au Rwanda, et rapatriement des éléments m23 dans les normes de droit international avec éléments valides qui réintègrent les FARDC et ceux qui sont inaptes devant recevoir des packages et des formations leur permettant de se réinsérer dans la vie civile.

Une condition sine qua none ; les Fdlr rwandaises doivent quitter les espaces et propriétés de leurs parents qui rentrent au pays venant de leur exil rwandais, ugandais et burundais.

Or l’opération contre les Fdlr menée par les Fardc a échoué. On n’en parle même pas. Conclusion partielle : Kabila, en ordonnant une telle opération sans y associer les Casques Bleus onusiens comme conçu préalablement, visait l’inefficacité de l’opération et obéissait à un plan visant à maintenir ces Fdlr dans cet espace Est de la RDC jusqu’au moins la prochaine élection présidentielle de 2016.

Une telle force qui secoue tout le monde peut lui servir en semant l’insécurité comme une digression nécessaire pour éloigner la société civile congolaise des vrais défis électoraux.

 

Paluku Kahongya, ment-il autant qu’il respire tout en voulant incriminer le Rwanda ?

“L’incursion des militaires rwandais ? Pur mensonge ! Tout ceci, ce mensonge est politiquement motivé. C’est toute une longue campagne que Kabila commence pour créer une violence dans cet Est de la RDC. Il en a besoin face à des challengers comme Vital Kamerhe qui deviennent de plus en plus populaires dans cet Est de la RDC au point que pour remporter les élections dans un climat sain, cela ne lui sera pas difficile”, ont confié plusieurs sources de Goma, Bukavu et Kigali proches de la société civile du Nord et Sud Kivus.

Cependant, une autre question se pose. Kabila a délibérément passé outre le plan de Nairobi portant rapatriement et réinsertion des réfugiés congolais rwandophones dans leurs propriété, puis rapatriement et reintegration…

“La région des Grands-lacs est maintenant une zone de turbulence. Voyez l’insécurité qui y règne, regardez ce qui se passé au Burundi. Paluku Kahongya a toujours menti pour que les protecteurs belgo français du Congo vole à son secours.

Cette démarche du Gouverneur de province Nord Kivu opère par une sorte de dédouanement des militaires congolais qui ont été incapables de traquer les Fdlr. Or, le désarmement et le rapatriement au Rwanda de ces dernières ; c’est bien cela qui sonnera le retour de la paix dans la région. Il se fait que cette paix, aucun official congolais actuel ne la veut pour le moment. Et puis, les citoyens sur leurs collines se satisfont à la jouissance des propriétés de leurs voisins réfugiés et laissées en déshérence”, raconte un certain Déo Ntarugera, consultant et dirigeant de la Fondation Rufari international de droit congolais.

D’autres observateurs ne sont pas non plus sûrs que les militaires rwandais aient traversé la frontière congolaise. Le mutisme du Mécanisme Conjoint de Patrouille sur les frontières communes rwando congolaises n’est pas non plus pour faciliter la tâche.

 

Extended Joint Verification Force à la frontière rwando congolaise

Pour nombre d’observateurs, la guerre psychologique est déjà lancée.

“Refuser ses droits à un jeune homme du M23, un jeune homme qui sait bien que ce n’est pas toi qui l’a battu, cet état de fait est difficilement gérable par la personne. Si aujourd’hui, Paluku ou le Ministre Mende mentent à propos de ce soit disant mouvement chrétien, Kabila sait bien qu’il travaille sur une corde sensible où tôt ou tard, il se constituera une véritable guérilla de Congolais qui seront désabusés par Kabila qui prépare un climat d’insécurité généralisé afin de pouvoir tricher aisément au cours de l’élection présidentielle de l’an prochain au cas où il parvient à déjouer la société civile congolaise qui s’oppose héroïquement à son troisième mandate”, a déclaré un autre autre analyste politique de la région qui a requis l’anonymat.


Publié le 24-04-2015 -par Jovin Ndayishimiye

http://fr.igihe.com/arts/justice/des-troupes-rwandaises-en-rdc-resurgence-du-m23-a.html

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