Des observateurs avertis de la scène burundaise commencent à comprendre pourquoi il y a un durcissement de la situation de coup d’Etat burundais. Ils remontent plus loin, au début de l’année, époque où un mouvement de troupes des Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) a commencé à se faire voir, mouvement en deux axes : axe Plaine Ruzizi- Forêt de Rukoko-Bujumbura et axe Cibitoke-Bubanza (Musigati)-Kibira.
« Les gens ne comprenaient pas pourquoi les troupes des Fdlr faisaient route vers le Burundi. Certains pensaient qu’ils voulaient s’y constituer une arrière-base pour attaquer le Rwanda or il n’en est rien pour le moment. Cela peut être une étape finale après avoir faite leurs preuves en sauvegardant le Régime Nkurunziza. Ce dernier les a invitées pour le cas où il éprouverait des difficultés de faire entendre l’idée de son troisième mandat », a confié, sous couvert d’anonymat, un jeune burundais qui vient des manifestations organisées par le Collectif burundais anti Troisième Mandat.Selon ce témoin vivant, les éléments Fdlr peuvent maintenant opérer. Mais le Général Godefroid Niyombaré avec son coup d’Etat a fait foirer leurs plans. »Cependant il faut dire que je ne serais pas surpris d’entendre qu’ils sont derrière les loyalistes qui tiennent tête aux puchistes burundais. De mémoire de Burundais, on n’a jamais vu les militaires se diviser. On ne comprend pas ce qui se passe. Ils auraient dû s’être entendus. Ils doivent renforcer les lignes des loyalistes y compris ceux de la Garde républicaine », ajoute-t-il.Selon un témoin vivant qui vient à peine d’arriver venant de la Commune Gihanga dont il est originaire,dans un quartier près l’aéroport international de Bujumbura,

« De mes propres yeux, j’ai vu neuf commandants des Fdlr. Ils sont logés par un certain Dombolo qui a 4 villas dans le village de regroupement de Buringa près le Cimetière de Mpanda au nord ouest de Bujumbura. Là ce ne sont ue ceux que j’ai vus de mes propres yeux. Tout ce qui est sûr c’est que les troupes Fdlr, elles sont nombreuses sont massées dans la réserve Naturelle de la Rukoko bordant la rivière Ruzizi », a dit ce jeune homme qui dit qu’il les a vus en compagnie d’un jeune Imbonerakure qui venait de les rencontrer dans le cadre de leurs activités communes.

« Le général Adolphe Nshimirimana les rencontre souvent », s’est-il fait dire par son ami qui lui avoue avec dépit qu’il s’est engagé dans une aventure des Imbonerakure d’où il ne sait pas se soustraire.

Ce jeune burundais qui se confie au journal raconte qu’une autre colonne des Fdlr est stationnée en petits groupes en province de Bubanza.

On comprend dès lors pourquoi les Fdlr encouragées au désarmement volontaire par la Communauté internationale entre juin et décembre 2014 n’ont pas été convaincues par cette option. Au cours de cette période, Dar-Es-Salaam/Tanzanie a-t-elle été à un certain moment la plaque tournante entre l’opposition politique rwandaise de la diaspora et le groupe d’officiers fdlr ?

Cela peut avoir été une manoeuvre de diversion pour détourner l’attention de l’arène politique rwandaise et des services militaires de renseignement extérieur sur le ’deal’ ui se jouait entre les Fdlr et Nkurunziza. D’aucuns soupçonnent que certains éléments de ce qui était sa garde rapprochée sont des Fdlr.

Mais toute proportion gardée, le voisin du Nord doit être au courant de la présence de ses ’frères ennemis’ guerroyeurs chez Nkurunziza. Ceci était-il parfaitement visible pour les analystes qui se demandaient pourquoi ce dernier avait une grande confiance en soi alors que toute la Communauté internationale le priait en vain de se désister de son appetit exagéré du troisième mandat.


Publié le 14-05-2015 –  par Jovin Ndayishimiye

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