Ma modeste contribution est relative à la saisine éventuelle de l’Assemblée Nationale du Rwanda pour l’examen de la Constitution devant permettre au Président Paul Kagamé de briguer un 3eme mandat si tant est que le peuple en exprime la volonté. Cette information reprise en boucle par certains médias et qui est déjà condamné par certains Etats qui pensent que d’autres sont encore assujettis. Au préalable il est important que l’on s’attardât sur l’accession de nos Etats à l’indépendance et un résumé succinct des drames post indépendance de certains Etats dont les séquelles et souvenirs restent encore vivaces. Je suis malien d’origine et sénégalais d’adoption et fier de l’être. Je suis septuagénaire ce qui explique que j’ai vu l’indépendance de la quasi-totalité de nos Etats et a fait de moi un panafricaniste convaincu. Notre continent à cause de la colonisation a toujours été le réceptacle de différents courants de pensée philosophique, politique et économique attisés par des guerres hégémoniques d’intérêt, sans qu’il n’eût lui-même les moyens ou la volonté de définir ses propres concepts selon ses sensibilités socioculturelles s’exposant de facto au diktat extérieur qui a charrié ; Capitalisme – Communisme – Socialisme et Libéralisme et aujourd’hui démocratie. Tous ces facteurs au lieu de l’épanouir l’ont abruti plus que jamais. Nos Etats ont accédé à l’indépendance par différents moyens avec des fortunes diverses et le prix payé pendant la période post indépendance pour certains a été exorbitant en terme de vies humaines, de misère et de désolation. Une fois l’indépendance acquise l’exercice du pouvoir devint difficile faute de cadres formés à suffisance encore moins d’experts. Certains Etats ont adopté jusqu’à la virgule la Constitution de l’ex colonisateur et d’autres y ont apporté quelques retouches pour un semblant de souveraineté. Aujourd’hui sur le Continent foisonnent des Docteurs, des professeurs, des experts et d’éminents constitutionnalistes, etc., et certains occupent des responsabilités à des niveaux élevés qui déterminent la marche et l’avenir de ce monde hostile des hommes et dans lequel leur présence n’est plus considérée comme une intrusion. C’est l’occasion pour moi de leur suggérer de prendre à bras le corps la problématique de la révision de nos Constitutions quant au nombre de mandats ou à leur durée. La récurrence de ce phénomène offre parfois le spectacle frisant le ridicule mais malheureusement se transforme parfois en charnier. Une Constitution peut être amendée selon les exigences du moment en conformité avec la loi qui en régit le processus, mais surtout au bénéfice du seul peuple dont elle a la charge Ils doivent par des initiatives et des réformes d’envergure en approche avec l’UA notre organisation commune un traitement approprié à ce problème, car là où il y’a une Cour des droits de l’homme, une Chambre africaine il peut y avoir une Cour Constitutionnelle Africaine par des mécanismes qu’eux seuls connaissent et nous sortir de cet imbroglio juridique soit par un organe consultatif ou dé régulation peu importe la dénomination afin d’éloigner de nous ce spectacle dégradant de républiques bananières au nom de la démocratie avec des ingérences tout azimut dans nos affaires intérieures. Ce n’est certes pas facile comme chantier, mais c’est parce que c’est difficile qu’ils sont là. La charte du Mandé à KURUGANFUGA peut être une source d’inspiration et d’expression de cette volonté. Là où des hommes de tous les horizons et de différentes nationalités du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est animés du seul désir de s’unir et par la seule volonté de penser par eux-mêmes et pour eux-mêmes. La finalité fut la Charte du MANDE avec des lois et recommandations régissant la vie sociale, économique et culturelle ; les droits et les devoirs comme si l’Europe moyenâgeuse à l’époque s’en était inspirée des siècles plus tard pour sa déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen. A vous juristes de dire trop c’est trop maintenant ça suffit et entreprendre des mesures d’envergure. Ceux dont le Continent s’inspire le plus souvent et à citer constamment procèdent à l’amendement de leur constitution de façon apaisée (quinquennat à septennat vice versa) et du nombre de mandat sans que personne ne s’étonne ou ne s’en offusque. A ces experts du droit une relecture de la démocratie à nous imposer telle qu’elle est perçue mérite que l’on s’attardât sur son contenu, son champ d’application et surtout son adaptabilité à nos valeurs et réalités socioculturelles. En ayant à l’esprit ce que disait Pascal je cite « Vérité au deçà des Pyrénées et erreur au-delà ». Le démocratie nous dit-on est la norme référentielle de notre civilisation, civilisation qui n’est rien d’autre que le passage vers un Etat social plus évolué, dans l’ordre moral, intellectuel ou considéré comme tel avec finalité un espace apaisé le bien être de la population et un environnement sûr où il fait bon vivre. Le socle de cette démocratie est l’élection qui détermine le choix du peuple de ceux qui auront la lourde charge de le gouverner. Ces paramètres combinés doivent aboutir à l’épanouissement de l’homme. Mais souvenez-vous déjà qu’à la Conférence de la BAULE en France, cette démocratie a été imposée comme l’un des critères d’aide au développement. Et comment comprendre qu’au nom de cette démocratie qu’une coalition internationale détruise un pays où la gratuité des soins, de l’éducation, du logement était garantie. Comment comprendre que des dirigeants, ayant gagné les élections libres, démocratiques et transparentes selon l’expression consacrée, puissent être écartés parce que leurs actions programmatiques sont à connotation religieuse. Ces pays détruits ne retrouveront jamais leur lustre d’antan et les rancœurs drainées demeureront difficilement cicatrisables. Mais comme l’histoire a horreur du mensonge et des duperies les instigateurs sont entrain de payer leur forfaiture par une immigration massive aux conséquences dramatiques. Ils boiront le calice jusqu’à la lie. Un constat s’impose dès lors à notre conscience et qui veut que partout où des coalitions se sont formées pour l’imposer il s’est agi pour la plupart du temps d’endroits à fortes potentialités de richesse naturelles ou géostratégiques de premier plan. On n’est pas dans la conjecture mais dans le réel. Ceci m’amène à citer Mme Rolland montant sur l’échafaud en 1783 qui s’écria « Oh liberté que de crimes on commet en ton nom ! ». Je dirais quant à moi « « Oh démocratie que de crimes on commet en ton nom ! » » Les pères fondateurs de notre Continent avaient la volonté mais pas de ressources humaines de haut niveau, alors qu’actuellement nous avons des ressources humaines de qualité mais sans volonté conséquente. Quant à vous, frères Rwandais Vous êtes un Îlot de paix entouré de volcans au propre comme au figuré. Au départ de la sagesse il y’a la folie des hommes. Souvenez-vous que ceux qui nous ont amené la démocratie sous cette forme ont fait la honte de l’humanité dans votre pays en dépassant le comble de l’ignominie dressant les uns contre les autres, les fils d’un même peuple, d’une même nation, attisant la haine tribale. Par cet acte ignoble il eut des milliers de victimes innocentes sous leur regard complice et indifférent dont les ossements sont gardés en lieu sûr en souvenir de cette période trouble et décadente afin que l’humanité se souvienne. Un homme a sorti tout un peuple des profondeurs abyssales du chaos en lui restituant sa dignité « AGACIRO » et son honneur faisant sien de ce que disait José Marti je cite « la grandeur des chefs n’est pas dans la personne mais dans la mesure où ils servent la grandeur de leur peuple ». Paul Kagamé force admiration et respect en transformant son pays en havre de paix, de chantier. Votre pays figure parmi les trois premiers en Afrique selon l’indice de développement avec une croissance positive et parmi les cinq premiers au monde selon l’indice de sécurité après les affres de la mort et de l’incertitude que vous avez connues dans une Afrique transformée en volcan en ébullition. Encore une fois on n’est pas dans la conjecture mais dans le réel. D’aucuns me diront que les cimetières sont remplis d’indispensable, je répondrai que faute d’un juste, Sodome et GOMORE furent détruits. Chers frères Rwandais n’écoutez pas les chants de sirène et faites vôtre cet adage de nos vieux sages qui dit « Ne laisse jamais le poisson que tu as dans la main pour celui que tu as sous les pieds ». Je ne saurais terminer cette modeste contribution sans citer avec euphémisme un éminent professeur de droit qui me disait que « s’il pouvait exister des usines pour produire des chefs d’Etats africains pour nos peuples, vite et très vite celle de Paul KAGAME serait à l’arrêt pour rupture de stock ». Que Dieu bénisse et protège le Rwanda.
Publié le 18-06-2015 – par Fousseyni DIARRA
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