Ainsi décrète-t-il le belgorwandais Semakweli dans un débat avec un certain Zac Biampa. Dans le débat de ce samedi 18 juillet 2015 sur le Forum DHR, cet analyste politique humaniste s’apitoye sur le sort malheureux que l’Union Européenne réserve à une Grèce, « berceau de la Démocratie … au bord du gouffre (économique) ».
Selon lui, si les précautions ne sont pas prises cette Grèce « risque de précipiter (cette) Union européenne et l’euro en mer méditerranée ». Il soulève ainsi un questionnement sur le sens de la démocratie capitaliste individualisante et froide en terme d’intérêts surtout quant il en vient à montrer ses applications désastreuses sur le Rwanda et sur l’Afrique entière.
Démocratie occidentale au forceps
L’analyste va plus loin et montre que l’Occident capitaliste est pingre inutilement et cause aux pays pauvres de la périphérie des catastrophes sociales et humaines si cruelles qu’il ne doit pas croire qu’il est à l’abri des conséquences néfastes d
e ses sévices qu’il cause à ces peuples de la périphérie. En contre exemple, il évoque le cas de la Chine populaire qui est loin de faire le chantre de la chère démocratie occidentale.
Ici tout se ramène à réfléchir sur l’opportunité du Président rwandais Paul Kagame à se présenter au troisième mandat autant que le souhaitent la plupart des Rwandais. Pour bien construire son argumentation, les modèles de création de richesses sociales chinois opaque et Occident et sa façade démocratique sont évoqués :
« Malgré cette démocratie, la Chine a des excédents de devises et d’Epargne sans démocratie », dit-il montrant que la Chine s’attelle à la tâche en tout calme. Elle produit toute une gamme de produits manufacturés et crée davantage de richesses sociales au moment où l’Occident force les peuples à se rebeller à cause de sa démocratie au forceps :
« Qu’est ce que voulez vous que l’Occident dise après la destruction de la Lybie et l’assassinat de Kadhafi avec les conséquences dans la sous région y compris le Mali, Boko Haram et j’en passe. Ce fut comme une poudrière qui a éclaté devant l’Occident dont on ne connaît plus ni mesurer les retombées.
Effets contraires non attendus
Que voulez- vous que l’Occident dise après la destruction de l’Irak et l’assassinat de Saddam Hussein et l’émergence des états islamistes incontrôlables ? La peur de ces états a poussé l’Occident à trouver un accord dare dare avec l IRAN qui seul peut contenir la menace islamique », écrit-il circonscrivant son sujet pour mieux en venir à la situation des Grands Lacs dont le Rwanda est l’épicentre.
Il montre que cet Occident choisit toujours le côté politique négatif, que rarement il adopte des stratégies aboutissant au win-win avec ses partenaires en développement. Pour l’Afrique des Grands Lacs, « qu’attendez de l’Occident alors que l’essaimage des ex FAR et Interahamwe rwandais au Congo et dans les pays interlacustres après le génocide au Rwanda (en 1994) a dû mobiliser des milliers de soldats de la Monusco et que ces FDLR sont toujours debout 21 ans après ? Imaginez tout ce qui pourrait entraîner le retour au maquis (congolais ?) ou l’essaimage des inkotanyi cent fois plus puissant et plus nombreux ? Les conséquences sont inestimables ».
Immobilisme de l’Occident face aux nuisances aux institutions démocratiques
La critique, à travers la Monusco, contre le mode d’opération de l’Occident est très claire. Apparemment, cet Occident n’est pas pressé de régler définitivement la question de ces Fdlr qui déstabilisaient hier la RDC, aujourd’hui étant utilisées comme des hommes de main dans une situation explosive du Burundi.
La personnalité du Président Paul Kagame se présente au monde entier qui qualifie ce dernier d’ ‘Homme fort de Kigali’ depuis 1994 avec l’arrêt du génocide des Batutsi et la tentative réussie dans des conditions difficiles à relever l’économie et la société rwandaises en faillite totale.
Cet Occident s’en fiche de savoir si ce Rwanda est venu de nulle part, si les pourfendeurs de l’actuel régime posés en Occident sont ceux-là qui servaient fidèlement les régimes qui ont causé cette catastrophe humaine qui, tôt au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale et de la Shoah, la chanson en vogue était « PLUS JAMAIS CA ».
Evoquant la quantité d’idéologie ethnocentriste hutue et le régionalisme Kiga-Nduga tels qu’instillée à petites doses durant plus de trente ans qu’ont duré les deux régimes rwandais de Grégoire Kayibanda (1962-1973) et du Gén. Juvénal Habyarimana (1973-1994), l’artiste burkinabé Etienne Minoungou de passage à Kigali en juin dernier avec son spectacle ‘M’appelle Mohamed Ali’, montre que quand un peuple enfante un fils parfaitement engagé à sa cause, pour la reconstruction d’institutions fortes pouvant parer à tout délire destructeur il faut prendre le nombre d’années qu’aura durée l’inculcation de l’idéologie ségrégationniste et le multiplier par 1.5 de fois pour trouver la date de stabilisation des institutions démocratiques souveraines.
Des institutions fortes et des hommes forts ; une nécessité pour cette Afrique-ci
« La Communauté internationale ne doit pas prendre le Rwanda pour un pays normal. Il lui faut quarante cinq ans à compter de 1994 d’efforts inlassablement soutenus et assistés pour parvenir à construire des institutions vraiment démocratiques inattaquables et indestructibles par des idéologies ethnocentristes Bahutu et régionalistes de tous bords qui ont été lentement et sûrement instillées dans la conscience sociale durant les trois décades. Pour déconstruire ses schèmes idéologiques négatifs, cela rentre également dans l’esprit d’un développement durable du Rwanda. Il faut que le peuple enfante un fils ou une fille engagé dans cette lutte », a confié à la presse Minoungou, homme de lettres par excellence qui sait se mettre dans la peau des peuples partout où il passe pour ses représentations théâtrales.
Sans le dire, Semakweli appui l’analyse de Minoungou. Il l’enrichit d’une sorte de théorisation selon quoi il faut à l’Afrique « des hommes forts et des institutions fortes » contrairement à ce que l’Occident pense « des personnalités faibles et des institutions républicaines fortes ».
« Obama est l’exemple de l’homme faible dans un pays aux institutions fortes. Qu’ a -t -il fait pour l’Afrique ? On a assassiné Kadhafi qui avait une vision pour l’Afrique devant ses yeux. Le pauvre Obama ne pourra même pas s’incliner devant la tombe de son paternel lors de sa visite prochaine au Kenyà. L’on pourra énumérer les humiliations d’Obama l’homme faible devant la puissance des lobbies », écrit Semakweli au sceptique Biampa. Il construit son discours pour mieux attaquer et affaiblir les arguments de son interlocuteur. Où tend-il ? Au changement de constitution tant réclamé par des millions de pétitionistes rwandais pour permettre Kagame de se représenter au troisième mandat.
Son idée reste le fait que tout devra se faire dans l’intérêt de la construction de fortes institutions et que…
« Quand bien même le Référendum dont naît la possibilité à HE (Paul Kagame) de se représenter, il n’est pas dit qu’il se portera candidat. Il demande à être convaincu. Quand bien même il se présenterait tout challenger peut gupiganwa nawe (se mesurer à lui). Ntawe abujije (le champ est libre). Alors que peut dire l’Occident ? »
Alternance entre hommes forts ou femmes fortes en termes d intelligence de vision
Semakweli est un chantre du courage, de l’intelligence. Pour lui, le leadership du Rwanda ne doit appartenir qu’aux hommes intègres, habités par l’obsession du changement de bout en bout de la société rwandaise.
« Si vous analysez bien la liste récente des pays les plus performants, ce sont les pays aux institutions fortes mais aussi aux hommes forts. Tout ce qu’on peut souhaiter au Rwanda, c’est que l’alternance se fasse entre hommes forts ou femmes fortes en termes d intelligence de vision et de Courage.
Trois facteurs distinguent les Rwandais par rapport aux autres peuples africains. On trouve dans toutes les ethnies rwandaises des hommes et des femmes qui ont le COURAGE qui les pousse à passer ou à casser ; l’ASSERTIVITE ou la capacité de se prendre en charge selon l’adage » umuntu niwe wigira yakwibura agapfa » (l’homme ne compte que sur lui-même sans quoi il meurt). Et enfin la RÉSILIENCE, c’est à dire la capacité de rebondir. Car les épreuves (échecs) fortifient les Forts ».
Semakweli semble ici décrire les sentiments qui animent Paul Kagame, sentiments qu’il voudrait voir porter par tous les Rwandais pour ne plus subir le mépris, un affront lui jeté très dernièrement par la Grande Bretagne qui a fait arrêter un général rwandais chef des services de renseignement nationaux, Karenzi Karake, en mission officiel, par un simple caporal de la Police de ce pays.
Publié le 21-07-2015 – par ndj
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