Un titre qui fait peur, un titre accrocheur !
L’article, au titre racoleur, paru dans le quotidien flamand, HET BELANG VAN LIMBURG, a été relayé par l’ensemble de la presse francophone.
Mais qu’en est-il réellement de ces « escadrons de la mort », envoyés par le Rwanda et qui seraient actifs en Belgique ? Info ou Intox ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que si ces « escadrons de la mort » devaient exister, ils seraient d’une inefficacité, à faire pleurer les plus insensibles d’entre nous. Imaginez un peu, l’article nous parle d’un seul cas, sans citer aucun nom, qui évoque la mort de Juvénal UWILIGYIMANA, il y a plus de dix ans. On ne donne aucune précision, on reste dans le flou, et on fait tout un article avec des informations dignes des conversations de bistrots.
L’article parle bien de « commandos de la mort », actifs en Belgique, …mais ils sont où les morts ?
Philippe BREWAEYS est un journaliste belge d’investigation depuis plus d’un quart de siècle, qui a suivi de près de nombreux grands dossiers judiciaires en Belgique. Durant cette dernière décennie, il a sillonné, à de nombreuses reprises, l’Afrique des Grands Lacs. Depuis cinq ans, il étudie en profondeur le dossier de l’attentat de l’avion du Président Juvénal Habyarimana, élément déclencheur du génocide du Rwanda. Il est également l’auteur d’un livre intitulé : « Noirs et blancs menteurs ».
Après avoir vu cet article, Monsieur BREWAEYS a voulu réagir sur le net. Voici en quelques lignes l’opinion d’un journaliste investigateur averti :
« Voici des informations qui permettent de lutter contre la désinformation:
Incroyable! Quand l’intox remplace l’information. Combien d’opposants tués dans notre pays? L’article évoque une seule mort, celle de Juvénal Uwilingyimana, il y a dix ans, sans citer son nom. Et pour cause: « Selon certaines sources judiciaires belges, le médecin légiste aurait conclu à un suicide. La justice a quant à elle prononcé un non-lieu ».
Pourquoi le FPR (Front Patriotique Rwandais) l’aurait assassiné?
Au moment de sa mort, il collaborait avec les enquêteurs du TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda) et « balançait » les génocidaires. Il avait tellement peur des milieux extrémistes hutu, qui vivent en toute impunité en Belgique, que les rendez-vous avaient lieu en toute discrétion dans un hôtel à Lille, le TPIR lui ayant fourni un abonnement de train pour se rendre à ses rendez-vous.
Si le corps a été retrouvé déchiqueté, c’est parce qu’il avait séjourné pendant plusieurs jours dans le canal qui traverse Bruxelles, à un endroit où passaient 25 péniches en moyenne par jour.
Cet article, c’est du grand n’importe quoi.
Je reviens d’ailleurs dans le détail sur ce qui s’est passé avec Juvénal Uwilingyimana dans mon prochain bouquin (avec Albert TOCH) « Traqueurs de génocidaires »(*). J’y décris aussi deux cas de menaces (et la protection qui s’en est suivi) qui se sont produits dans la prison même d’Arusha, à l’encontre de deux condamnés qui avaient avoué et qui balançaient « leurs petits camarades ». J’y montre aussi l’exploitation de la mort de Juvénal Uwilingyimana, par les génocidaires jusque dans la prison d’Arusha… »
En réalité, des articles diffamants comme celui qui vient de paraître, il va y en avoir de plus en plus à l’approche de 2017, date à laquelle auront lieu au RWANDA, les élections Présidentielles. Le lobbying, organisé par les opposants au pouvoir de Kigali, va leur permettre de grappiller par-ci, par-là, quelques victoires médiatiques via une certaine presse, parfois complaisante, parfois naïve. Mais que peut ce lobbying face à la volonté réelle de tout un peuple qui, unanimement, plébiscite son Président ?
Les médias internationaux le savent, les rwandais reconnaissent en la personne de leur Président, un excellent Chef d’État qui a réussi à faire du Rwanda une étoile qui brille aujourd’hui sur l’Afrique. Vingt ans après ce terrible génocide qui a coûté la mort à près d’un millions de Tutsi, Paul KAGAME a su rassembler tous les rwandais, leur a offert une sécurité absolue enviée par bien des états occidentaux, a exigé et obtenu une propreté exemplaire dans tout le pays avec notamment l’interdiction des sacs plastiques, possède un Parlement composé de 64% de femmes (1er au niveau mondial), a mis en place une sécurité sociale ainsi qu’un congé de maternité payé (6 mois), a développé une scolarité gratuite et obligatoire, a sorti plusieurs millions de rwandais de l’extrême pauvreté en mettant en place des aides gouvernementales, a relevé l’économie du pays à tel point que le Rwanda est classé parmi les meilleurs au monde (7ième) pour sa bonne gouvernance, etc…
Tout ce qui précède relève des études et statistiques établies par des organisations neutres, internationales et reconnues. Tout le monde sait cela, alors comment voudriez-vous que le rwandais, vivant dans son pays, étant témoin et bénéficiant des progrès incroyables réalisés en si peu d’années, ne soutienne pas celui qui a tout fait pour améliorer sensiblement la vie de ses citoyens ?
Tout n’est sans doute pas parfait, il y a encore un long chemin à entreprendre dans plusieurs domaines, mais chaque chose en son temps. Alors qu’il a fallu à l’Europe plusieurs siècles et combien de massacres pour passer du « Moyen-Âge » à l’actuelle « imparfaite démocratie », comment peut-on ne pas reconnaître l’énorme progrès du Rwanda qui, il y a vingt ans seulement vivait, « son Moyen-Âge » ?
Pour ceux qui douterait encore, allez faire un tour dans le pays voisin, le pays « frère » de par son histoire, le BURUNDI. Même un sourd, aveugle et muet repassera la frontière, les jambes à son cou, pour retrouver l’apaisant Rwanda.
Les dirigeants des pays occidentaux qui, sous le couvert d’imposer partout leur « imparfaite démocratie », quitte à créer le chaos comme ce fut le cas en Irak, Lybie où autres régions du globe, et qui seraient tenter d’intervenir dans les affaires intérieures du Rwanda, où règne la paix et la croissance, ces mêmes dirigeants devraient avoir le courage de regarder en face le bilan de leurs actes passés, guidés non pas par une idéologie « démocratique », mais bien « économique ».
Le temps des colonies est révolu et les rwandais, quant à eux, ont suffisamment prouvé, depuis plus de vingt ans, qu’ils sont totalement capables, mieux que quiconque, de prendre leur propre destinée en mains. Ils n’ont pas oublié que durant les pires moments de l’histoire de leur pays, la Communauté Internationale a failli à son rôle en laissant se dérouler, sous leurs yeux, le dernier génocide du 20ième siècle. Elle était où la Communauté Internationale à l’époque ?
Le rwandais ne va jamais accepter de se voir aujourd’hui dicter certains principes par ceux qui hier ont, au mieux, « laissé faire », ou au pire, « soutenu » d’une manière ou d’une autre, le pouvoir génocidaire. Après avoir attendu vainement une aide de la Communauté Internationale alors qu’ils étaient dans le chaos le plus total, ils savent, par expérience, qu’ils ne peuvent compter, aujourd’hui, que sur eux-mêmes.
Pour terminer, il faut souligner que l’auteur du présent édito, un « immigré européen » vivant au RWANDA, a déjà été menacé par ces « opposants » pour délit d’opinion, suite à d’autres articles parus précédemment…pas de quoi ameuter toute la presse, mais bien menacé quand même ! Évidemment, contrairement à cette brave journaliste canadienne qui se sentait en insécurité en Belgique, il faut souligner que l’auteur vit dans un pays où règne la sécurité… il n’a donc pas eu besoin d’une garde rapprochée et d’une Mercedes blindée pour se déplacer dans Kigali.
(*) « Traqueurs de génocidaires » (Philippe BREWAEYS – Albert TOCH) – sortie prévue fin septembre 2015
Alain BILLEN est un observateur de l’Afrique centrale. Fin connaisseur du Rwanda, il partage son temps entre Bruxelles et Kigali où il réside. Alain BILLEN –abillen2@gmail.com
http://www.newspress.fr/Communique_FR_290848_6304.aspx
Posté le 26/08/2015 par rwandaises.com