François Hollande a annoncé ce dimanche que la France avait mené ses premières attaques aériennes contre le groupe État islamique en Syrie. Des frappes qui visaient « un camp d’entrainement» dans l’est du pays, a précisé le chef de l’État.

Six appareils, dont cinq Rafale, de l’armée française ont bombardé et détruit en totalité ce dimanche matin un camp d’entraînement de l’Etat islamique à Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, a déclaré François Hollande. La France «a frappé en Syrie», sur la base des renseignements collectés lors des vols de reconnaissance aérienne engagés depuis plus de deux semaines, précise encore un communiqué de l’Elysée.

«Nos forces ont atteint leurs objectifs: le camp a été en totalité détruit. Six avions ont été utilisés, dont cinq Rafale», a dit le président lors d’une déclaration en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. «Les cibles ont pu être identifiées grâce à des vols de reconnaissance mais aussi grâce à la coalition qui nous a fourni également des informations», a-t-il également indiqué.

Le premier ministre Manuel Valls avait déja précisé dimanche en fin de matinée, lors d’un déplacement dans la Drôme, que ces frappes visaient «ces sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France», ajoutant que cette action serait poursuivie «autant que nécessaire».

«Nous sommes intégrés à la sécurisation du ciel syrien faite par les Américains, mais nous avons notre liberté d’appréciation, de nos cibles de renseignement et de nos actions», a déclaré le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian au Monde.

Le président de la République n’exclut pas de nouvelles frappes «dans les prochaine semaines.» «Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu», indique encore la présidence.

«Le chaos syrien doit trouver une réponse»

François Hollande avait ouvert la voie à des frappes françaises en Syrie contre le groupe Etat islamique le 7 septembre, tout en excluant une intervention terrestre. Considérant cependant que «le chaos syrien doit trouver une réponse globale» et que «les populations civiles doivent être protégées contre toutes les formes de violences, celles de Daech et des autres groupes terroristes, mais aussi contre les bombardements meurtriers de Bachar el Assad», l’Elysée estime que «plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique».

La réalisation de cette transition, qui associerait «des éléments du régime et de l’opposition modérée», la France «y est engagée» et y travaillera activement, avec l’ensemble des acteurs impliqués, en soutien de l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, selon le communiqué.

Ce gouvernement de transition inclurait des «éléments du régime et de l’opposition modérée». Bachar al-Assad ne peut pas diriger éternellement la Syrie mais l’essentiel pour le moment est d’engager une négociation sur une transition politique, a estimé samedi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius lors d’une conférence de presse à New York.

L’annonce de ces premières frappes intervient alors que le président François Hollande se trouve lui aussi à New York pour la 70e Assemblée générale de l’ONU. Le président français a appelé mercredi à Bruxelles à l’organisation d’une nouvelle conférence de l’Onu sur la Syrie, à la suite de celles de juin 2012 et février 2014, dites de «Genève I et II».

30.000 djihadistes ont rejoint la Syrie et l’Irak

Les services de renseignement américains estiment que près de 30.000 djihadistes étrangers se sont rendus en Syrie et en Irak depuis 2011, soit le double de la précédente estimation faite il y a un an, rapporte hier soir le New York Times.

La plupart de ces djihadistes étrangers, venus de 100 pays, ont rejoint les rangs du groupe État islamique (EI) qui contrôle depuis plus d’un an des pans entiers de la Syrie et de l’Irak. Les responsables américains qui ont parlé au New York Times évaluaient il y a un an ce nombre à 15.000 combattants islamistes étrangers, originaires de 80 pays.

Le président américain Barack Obama doit présider mardi à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à une réunion internationale sur la lutte contre l’EI.

Des frappes inutiles?

Depuis un an, et au 22 septembre, la coalition internationale menée par les Etats Unis a bombardé près de 7.000 fois (4.444 frappes sur l’Irak, et 2.558 sur la Syrie), selon les chiffres du commandement américain. Près de 80% de ces frappes ont été menées par l’aviation américaine.

Jusqu’à présent, cette campagne aérienne de la coalition est loin d’avoir donné les résultats escomptés. En Irak, aucune ville d’importance n’a été reprise par les forces progouvernementales. En Syrie, si l’EI a été contenu en zone kurde, le long de la frontière turque, les djihadistes se sont emparés de Palmyre en mai et ont progressé récemment dans la région d’Alep, menaçant dangereusement les voies d’approvisionnement vers la Turquie d’autres groupes rebelles.

Quatre ans et demi de conflit en Syrie ont fait plus de 240.000 morts et chassé des millions de Syriens.

http://www.lefigaro.fr/international/2015/09/27/01003-20150927ARTFIG00019-la-france-a-mene-ses-premieres-frappes-aeriennes-en-syrie.php

Posté le 27/09/2015 par rwandaises.com