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Il faut beaucoup de lucidité pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui au Burundi. Les politiciens usent de plusieurs techniques et outils pour gagner du terrain afin de se positionner pour les négociations à venir.

Que négocier ? Il y a deux options. La première, c’est le départ direct de NKURUNZIZA. Pour négocier ce départ de l’oligarchie de Bujumbura aujourd’hui, il faut impérativement avoir une force militaire en face de celle de Nkurunziza. La deuxième, c’est le partage du pouvoir. C’est le plus facile à faire puisqu’il ne demande que la mise en place des partenaires intérieurs et extérieurs pour faire la pression sur l’une des parties en conflit. Mais au juste à quoi rime ces négociations attendues à Kampala ?

Que cherche Museveni ?

Le Burundi est en guerre même si personne ne veut le dire. Les affrontements que l’on observent dans la capitale burundaise sont des scènes de guérilla urbaine très organisés. Les services de sécurité de Nkurunziza font face à une résistance armée bien organisé depuis environ trois mois.

A Kampala, on se bat actuellement pour trouver les vrais belligérants à la crise burundaise. Ce qui serait facile c’est de prendre directement comme belligérants le gouvernement de Nkurunziza et l’opposition en exil connu sous le nom de CNARED. Mais cela relève d’une méconnaissance de la situation politique au Burundi.

Il faut savoir séparer les choses. Aujourd’hui les manifestations sont terminées. Nous faisons face à la guerre, à une crise qui n’a plus rien à voir avec les organisateurs des manifestions. Même si les partisans de Nkurunziza continu à faire croire que derrière les affrontements d’aujourd’hui se cachent les organisateurs des manifestations d’hier, elle veut tromper l’opinion tout simplement. Nkurunziza sait très bien que ce n’est pas vrai.

C’est dans cette optique que Kampala veut faire des listes pour savoir qui doit négocier avec qui en définitive. Le but est de faire sortir les vrais leaders de cette organisation qui affrontent les hommes de Nkurunziza.

Est-ce le CNARED qui doit négocier ?

Le CNARED ne connait ni les raisons ni les aboutissements des affrontements armés sur le territoire burundais. Il faut noter que le CNARED est né à partir des manifestations contre la candidature de Nkurunziza. D’ailleurs les postes ont été distribué suivant les mérites de ceux qui ont contribué pendant les manifestations. Celui qui a le plus contribué financièrement, physiquement ou moralement a reçu le poste le plus important. C’est aussi banal que ça.

La contestation a fait place à la guerre. Les deux n’ont rien à voir. Le CNARED n’y est pour rien. Si Kampala juge qu’il faut négocier avec Nkuruziza directement, ce n’est pas le CNARED qui est le plus indiqué mais plutôt les jeunes qui affrontent chaque jour les forces de Nkurunziza.

Qui doit alors négocier ?

Les négociations doivent se faire entre les vrais belligérants c’est à dire la clique des généraux de Nkurunziza et l’opposition armée. Pour la clique de Nkurunziza c’est facile, il devra négocier lui même directement. Pour les révolutionnaires en armes, ils doivent se choisir rapidement une équipe qui devra négocier avec Nkurunziza en personne sur son départ. Car pour l’instant les burundais veulent le départ, le plus rapidement possible, du despote burundais.

Personne ne peut plus accepter un partage de pouvoir qui maintiendra Nkurunziza en place encore, au grand minimum, deux ans au pouvoir. Ce serait une manière de le légaliser et de le renforcer. Le CNARED ne peut faire que cela puisqu’il n’a pas la force militaire.

Des militaires, des policiers et des civils se sont organisés pour défendre le pays contre une oligachie qui ne fait que tuer et piller les biens du peuple. C’est à eux seul que doit revenir le droit de négocier directement l’avenir du pays. Aucune personne n’a le droit d’usurper les efforts en négociant à leur place.

Museveni attend donc de savoir qui réellement est derrière les jeunes qui affrontent les forces de Nkurunziza. Mais pour l’instant, il devra se contenter du silence de ces derniers car ils projettent encore attendre un peu afin d’avoir suffisamment de force pour faire valoir leurs droits.

Kampala devra alors éviter aux burundais et au monde qui nous observe une mascarade de négociations qui n’aura que la finalité d’un partage du pouvoir et qui ne résoudra en rien la crise burundaise actuelle.

NGOMA Karori

Comment éviter le piège de KAMPALA ?

Posté le 24/10/2015 par rwandaises.com