En Côte d’Ivoire, 6,3 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes pour l’élection présidentielle, la première depuis 2010 et les violences meurtrières qui avaient suivi le duel entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Ce dimanche, cinq ans plus tard, sept candidats étaient en lice dont le président sortant. Et le vote s’est déroulé dans le calme.
Très tôt ce dimanche matin à Koumassi, quartier populaire du sud d’Abidjan, au bureau de vote de Mondo dans la zone Remblais 1, il y avait des électeurs avant même l’arrivée des assesseurs de la Commission électorale indépendante (CEI) qui supervise cette élection. Pas de soucis pour voter là-bas. Dès 7 heures du matin, les urnes, les listes d’émargement, les tablettes biométriques, tout était en place. Et malgré une pluie régulière à Abidjan, les gens faisaient la queue sous les préaux pour aller accomplir leur devoir civique.
Un peu plus tard à Yopougon, un autre quartier populaire, au bureau de vote de Ficgayo, l’atmosphère était un peu différente : moins de monde dans les centres de vote et surtout une absence totale des tablettes numériques qui sont censées garantir l’absence de fraude. De nouveaux moyens technologiques ont en effet été déployés pour assurer la fiabilité du scrutin. Chacun des 19 000 bureaux de vote est doté d’une tablette dans laquelle sont inscrites les données spécifiques à chaque électeur. Celui-ci, avant le vote, doit poser son index sur la tablette et si son empreinte digitale correspond, il peut alors glisser son bulletin dans l’urne.
Les listes d’émargement étaient bien là, mais pas ces fameux systèmes biométriques. Il était en outre impossible de joindre le superviseur pour tenter d’obtenir une explication sur ce dysfonctionnement. A noter aussi des problèmes dans l’usage des tablettes visiblement dans plusieurs bureaux de vote d’Abidjan, à Abobo, à Koumassi et à Yopougon. Souvent, les assesseurs découvraient le système en même temps que les électeurs.
Globalement, selon les observateurs neutres de la société civile ou même les scrutateurs dépêchés par les différents partis politiques, il n’y a pas eu d’incidents majeurs à relever à Abidjan. Tout au plus des lenteurs dans le lancement des opérations de vote.
Vote dans le calme à Daloa
A Daloa, grande ville du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, le vote se déroule dans le calme. Tous les bureaux de vote visités par RFI ont effectivement démarré. Pour certain avec un peu de retard ce matin.
En revanche, tous les candidats ne sont pas représentés dans les bureaux de vote. Le correspondant de RFI sur place a pu voir des représentants notamment du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) en majorité, les représentants aussi de Pascal Affi N’Guessan du Front populaire ivoirien (FPI) et ceux de Kouadio Konan Bertin, dit KKB, candidat indépendant.
Parfois, les électeurs qui sont fatigués d’attendre sous le soleil, montrent des signes d’impatience. En effet, comme à Abidjan, il y avait un peu de lenteur dans certains bureaux de vote, certainement due au nouveau matériel que des agents de la CEI ont encore un peu de mal à maîtriser.
Il y a encore de l’affluence dans la majorité des bureaux de vote, mais certains centres sont encore presque vides. Les agents de la CEI espèrent donc que les populations sortiront nombreuses, après le culte chrétien du dimanche. D’autant plus que cette élection est la première depuis la crise post-électorale de 2010-2011 qui a beaucoup affecté l’ouest du pays. Du coup, une partie de la population a montré un désintérêt vis-à-vis de ce scrutin. Le taux de participation reste donc un enjeu majeur pour cette région.
Un vote prolongé
A Abidjan et en province, plusieurs bureaux de vote ont donc ouvert avec un certain retard et le scrutin s’est poursuivi sous certaines conditions après l’heure de clôture prévue. La Commission électorale indépendante (CEI) a indiqué que les bureaux ayant ouvert à l’heure (7 heures, heure locale) fermeraient comme prévu à 17 heures alors que ceux qui ont ouvert avec du retard fermeraient finalement à 19 heures, heure d’Abidjan.
La Commission électorale indépendante, et son président Youssouf Bakayoko, a fait en point en fin d’après-midi et a annoncé que les dysfonctionnements relevés dans certains bureaux de vote n’étaient pas rédhibitoires, car les assesseurs disposaient aussi des listings papier des électeurs. La CEI n’a pas donné encore d’indication sur le taux de participation. Mais selon, les scrutateurs et des membres de la société civile présents sur le terrain et qui relèvent le nombre de votants bureau par bureau, il serait de 40% à 14 heures. En 2010, au premier tour de l’élection présidentielle, ce taux était de 83% à la fermeture des bureaux de vote.
http://www.rfi.fr/afrique/2min/20151025-direct-premier-tour-presidentielle-cote-ivoire-successeur-ouattara
Posté le 26/10/2015 par rwandaises.com