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Dans les milieux négationnistes du génocide des batutsi du Rwanda de 1994, la date du 7 avril sonne comme un tocsin dans leurs consciences. Les négationnistes se doivent de tout faire pour montrer qu’il y a eu pire que le génocide des batutsi, que les grandes victimes ce sont eux, que toutes ces cérémonies ne sont qu’un fond de commerce pour le régime en place qu’ils qualifient de « mututsi ».

A l’annonce de ce qualificatif, ils s’offrent l’occasion de faire un cocktail, mieux un ramassis d’accusations à son encontre. Pourvu que ça tienne un peu ! Dans tous les cas, on sent une quantité de haine contre les bautsi qui doit leur être difficile à porter.

Toutes les fois, il faut reconnaître que cette haine, ils l’entretiennent à coups d’écritures mal rendues mais tout de même, ils ont su le pouvoir des médias.

Dans son texte, ‘‘Rwanda « génocide » : à quand la fin du mensonge et du chantage’’, l’ex-major ex-FAR Emmanuel Neretse trouve que l’organisation annuelle de la commémoration du génocide des bautsi est…

« … ce régime revient chaque année sur sa propagande et ses mensonges sur ce « génocide » qui, depuis 1994, lui assure l’impunité totale. Tout lui est permis pourvu qu’il évoque le « génocide » comme justification ».

Tout pour éviter des mécanismes de la mémoire du génocide des batutsi

Pour le négationniste qu’il est, « ce « génocide » est devenu le prétexte pour légitimer un régime impopulaire, minoritaire et dictatorial et où la clique au pouvoir (à savoir les batutsi venus d’Ouganda) jouit d’une impunité totale pour les crimes qu’elle a commis et commet encore envers la composante majoritaire de la population (à savoir tous les hutu) et les quelques tutsi qui n’étaient pas réfugiés avant 1994 et contre également les batutsis qui osent rejoindre les rangs de l’opposition pour réclamer le changement et mettre fin à ce régime d’apartheid. Ce « génocide » est aussi pris comme prétexte pour exclure les bahutu du pouvoir et de tous les domaines d’influence politique, militaire, économique, policière et des renseignements dans le pays ».

Ce major qui est dans tous ses états face au régime de Kigali sait bien qu’il doit tempêter pour qu’une oreille disposée à lui emboiter le pas dans ses errements vienne à sa rescousse. Dans tous les cas il continue à penser comme dans le temps où il était un zélé serviteur d’un régime qui marchait à l’équilibre ethnique et régional promu en politique et idéologie officielles.

Mais ce négationniste du génocide des batutsi et qui ne le cache pas sait bien que tous les sept avril, les Rwandais se remémorent des crimes contre l’humanité que les Neretse n’ont pas su ni prévenir ni arrêter ou réprimer, reste à savoir s’ils avaient de la volonté ou la motivation de le faire au moment de leur commission.

Dans tous les cas, il est tout à fait déplacé de réagir aux propos et accusations insensés du sieur car ses schémas mentaux ne sont que des idées haineuses avec une invitation à la confrontation idéologique contre l’autre camp.

Cependant il sait qu’il ne doit que le faire ainsi car le temps n’est pas de son côté. Il fulmine contre l’idéologie du nationalisme rwandais dite « Ndi Umunyarwanda ». Il a peur que celle-ci s’enracine parfaitement dans la conscience nationale en lieu et place de son ségrégationnisme ethnique et régional qui a toujours été des préceptes quasi bibliques des deux régimes précédents : celui de Grégoire Kayibanda (1962-1973) et celui du Général Juvénal Habyarimana (1973-1994).

Il sait bien que les tenants du pouvoir actuel ont assis des stratégies pragmatiques parfaites de lutte contre cet ethnisme idéologique dévastateur. Et cela l‘inquiète. En effet, les bases pratiques et les masques de cet ethnocentrisme sont entrain de tomber. Comment ? Néretse parle de l’écartement du pouvoir des éléments hutu ? Ah ? Et s’il en est ainsi, l’école primaire, secondaire puis universitaire pour tous pépinière des dirigeants de demain, existait-elle sous le régime Habyarimana ? Prenons cette question ethnique dans le sens où il entraîne le lecteur, pense-t-il qu’on donne à ses jeunes gens des outils de connaissances et de savoir-faire pour les priver de telle ou telle fonction sociale et ne la réserver qu’à certains d’entre eux ?

Discours plat évidé de tout matérialisme

L’ex-militaire fait un discours décousu, sans argument persuasif. Il ne peut que brandir la violation des droits politiques d’une femme Victoire Ingabire Umuhoza, une femme qui est rentrée au pays avec dans sa tête une politique de l’opposition radicale tablant sur l’ethnocentrisme au lieu d’offrir aux citoyens rwandais l’expérience démocratique occidentale cartésienne où il n’y a que des intérêts de classes qui comptent dans leurs jeux démocratiques.

En tous cas voilà un Néretsé aveuglé par des sentiments ethnocentristes vivant dans un Occident mû par le nationalisme dans ses faits et gestes quotidiens.
Mais il sait finalement attaquer en règle un régime de Kigali qui lui rappelle des crimes graves de génocide et des crimes contre l’humanité que le régime qu’il a défendu a commis.

En effet, ce régime de Kigali agit calmement et sans crier gare dans des affaires judiciaires qui risqueraient, si les milieux négationnistes cessent de tempêter, de réveiller les métropoles occidentales à l’idée de poursuivre les personnes soupçonnées de crimes de génocide des batutsi. Néretsé s’étonne de voir comment la liste des présumés génocidaires ne cesse de s’accroître au lieu de faire le sens inverse :

Peur dans le ventre, la justice rattrape le criminel

« Dans une interview dans la presse locale, le procureur rwandais chargé de poursuivre les génocidaires présumés, a indiqué que le nombre des personnes recherchées ne cesse d’augmenter. Il a ainsi indiqué que ce nombre était de 399 l’an dernier mais que cette année il s’élève à 522. Une chose étonnante et incompréhensible quand on sait que normalement ce nombre devrait baisser année après année après la fermeture des Gacaca qui ont jugé plus d’un million d’affaires et le TPIR qui en a connu près d’une centaine. C’est en détaillant les pays où ces suspects se trouveraient que l’on peut tenter une explication. Il dit par exemple qu’en RDC il ne recherchait que 46 personnes en 2015, mais qu’actuellement il y en aurait 119 ! Pourquoi cette augmentation exponentielle ? Il semble qu’au fur et à mesure que les services de renseignement remplissent l’organigramme du commandement des FDLR, les nouveaux noms sont automatiquement ajoutés aux noms des génocidaires à rechercher », lit-on dans son brûlot.

Comme on le voit toute la logique du militaire Néretsé est d’attirer l’attention des protecteurs des Fdlr sur une possible victoire complète du FPR sur ces derniers. Le militaire Nérétsé en faisant des circonvolutions passant des droits bafoués de la Dame Victoire Ingabire écrouée, sur la soi disant immixtion du Rwanda dans les affaires burundaises, montre que finalement le terrain de lutte revient à la confrontation entre le FPR et les FDLR à protéger.

Peut-on signifier à cet auteur que les choses changent très rapidement au Rwanda ? Faut-il porter à son attention que sa lutte risque d’être un coup d’épée dans l’eau si d’après le rythme de rattrapage des citoyens rwandais dans l’amélioration des conditions de leurs vies, l’an 2025 trouvera un nouveau type de citoyen rwandais imperméable à ses idéologies tribalistiques ? En effet, si monsieur est dialecticien, il comprendra que la qualité des moyens de production matérielle façonnent la conception de l’univers de tout homme.

Formation intellectuelle suffisante, métiers et professions réguliers pour tous, Electricité et eau dans chaque ménage, loisirs intellectuels, santé et au delà de tout ceci le travail acharné pour la production de plus de richesses sociales ; voilà ce qui fera qu’en cette année là avec un PNB/habitant de plus de 800 $, Kagame qu’il hait aura vite fait d’être cité en hauts lieux de la conscience nationale.

Publié le 29-03-2016 -‘ par Jovin Ndayishimiye

http://fr.igihe.com/politique/genocide-des-tutsi-neretse-un-negationniste.html

Posté le30/03/2016 par rwandaises.com