Les relations entre l’ancien ministre français des Affaires étrangères au moment du génocide et le chef de l’État rwandais sont exécrables. Ce dernier nous l’a confirmé et augure mal de la relation franco-rwandaise si Alain Juppé remportait son pari de devenir président de la République.

En marge de l’entretien qu’il nous a accordé le 28 mars, Paul Kagame s’est exprimé sur l’échéance présidentielle française de 2017. À ses yeux, une arrivée d’Alain Juppé au pouvoir « risquerait fort de signifier la fin de toutes relations entre la France et le Rwanda ».

Le 1er avril, comme pour lui donner raison, l’ancien ministre français des Affaires étrangères à l’époque du génocide twittait ces quelques lignes : « Faire procès à la France de porter une part de responsabilité dans le génocide au Rwanda est une honte et une falsification historique. » Ces propos, qui visent directement Kagame, ont suscité à Kigali de très vives réactions.

 

L’ancien ministre français s’exprimait dans le cadre d’une interview accordée à France Culture. Il réagissait avec agacement à une question relative au livre Lapins et merveilles (en kiosque le 5 avril), une enquête de la journaliste Gaël Tchakaloff qui a suivi le maire de Bordeaux pendant dix-huit mois.

Cet ouvrage, qui décrit Alain Juppé comme un homme froid et sans émotion, remet notamment en cause son action au ministère des Affaires étrangères entre 1993 et 1995, et donc lors du génocide rwandais. Pour celui dont l’ambition présidentielle n’est un secret pour personne, l’auteure du livre « est plus nuancée que cela, et parle presque plus d’elle que de moi ».

François Soudan

Publié le 04 avril 2016 à 18h32

Posté le 05/04/2016 par rwandaises.com