La Créatrice Alice Gahunga Durand d’origine rwandaise a été mise à l’honneur lors de la Première édition de l’African Diaspora Enterpreneurship Gala (AfDEG2016) organisée par African Diaspora Network in Europe (ADNE) fondée et dirigée par Marie-Chantal Uwitonze.
Cette fête a eu lieu à Bruxelles/Belgique, le 22 avril 2016 au Château du Lac à Genval, dans une salle où étaient exposés des tableaux inspirés de l’art ancestral rwandais appelé « imigongo »
Cette AfDEG2016 avait pour thème : L’entreprenariat féminin de la diaspora africaine
Le Gala était rehaussé de la présence de SE Ajay Bramdeo, Ambassadeur de l’Union africaine auprès de l’Union européenne, de S.E Olivier Nduhungirehe, Ambassadeur du Rwanda, de Mme Isabelle Kibassa-Maliba – Députée de la Province du Brabant-Wallon, de Mr. Christophe Yvetot, Directeur de l’Agence des Nations Unies pour le développement industriel et de Mme Patricia Veringa-Gieskes, Directrice de l’Agence « The Job Factory Recruitment » basée en RDC.
Entreprenariat des Femmes : Une success story rwandaise
Dans son allocution pour la circonstance, l’Ambassadeur du Rwanda en Belgique, M. Olivier Nduhungirehe a brossé la volonté politique rwandaise d’inclusion de toutes les couches de la société dans le développement du pays et de discrimination positive envers les femmes comme l’un des piliers du système participatif et démocratique du Rwanda. Pour redresser le pays tant au niveau social qu’économique, toutes les forces actives du pays ont dû être mobilisées.
« Au delà du rôle mondialement connu des femmes rwandaises dans le système politique de leur pays, c’est dans l’entreprenariat que les femmes se distinguent de plus en plus, par leur sens de l’innovation et par leur capacité à créer de la valeur, et à générer des emplois », a noté l’Ambassadeur.
Mode associatif ; stratégie imparable de renforcement mutuelle de capacité
« Les femmes entrepreneures rwandaises tirent leur ténacité des incroyables défis auxquels elles ont dû faire face au lendemain du génocide de 1994, se retrouvant souvent seules et sans ressources pour élever leurs familles. Une politique volontariste de mise en place de coopératives ont permis à beaucoup d’entre elles de mettre ensemble leurs ressources et de s’imposer dans le monde des affaires », a ajouté l’Ambassadeur Nduhungirehe.
Success story : Une nouvelle génération de femmes entrepreneures
Aujourd’hui une nouvelle génération de femmes d’affaires se démarque au Rwanda. Elles sont jeunes, hautement qualifiées, et conscientes de leurs capacités.
Elles lancent des entreprises dans des domaines aussi variées que les technologies de l’information, l’édition ou la mode.
Lydie Hakizimana, a fondé en 2006 Drakkar Ltd, un distributeur et revendeur de matériel éducationnel. Depuis son siège de Kigali, elle fournit de nombreux livres et publications destinés à toute la jeunesse du pays. Elle emploi aujourd’hui 45 personnes et 30 distributeurs. Elle est également à la tête de la jeune chambre de commerce rwandaise.
Clarisse Iribagiza, 27 ans est à la tête de Hehe Limited, une entreprise florissante spécialisée dans la création d’applications web et mobile. Elle a crée entre autres la plateforme Nuntu, qui héberge du contenu multimédia venant de toute l’Afrique.
L’année dernière, Forbes l’a classé parmi les entrepreneurs les plus prometteuses du continent.
Teta Isibo, 31 ans, a quitté en 2011 son travail à la mairie de Kigali pour se consacrer à sa passion la création de bijoux. Aujourd’hui son entreprise Inzuki Designs fait le bonheur de fans à travers toute l’Afrique et au delà.
Elle travaille avec de nombreuses coopératives de femmes. Teta fait partie du programme Mandela Washington Fellowship.
Environnement propice
Cela ne serait pas possible sans l’existence d’un environnement propice aux affaires. Au Rwanda, il est possible d’enregistrer son entreprise en moins de 6h, ou d’obtenir un permis de construire en 21jours. Cela vient s’ajouter à un ensemble de mesures qui permettent aux femmes de disposer de leurs propres ressources :
L’option de la séparation des biens au sein du mariage, les mêmes droits d’héritage que pour les hommes, ou l’accès au crédit sans requérir la permission de leurs conjoints, pour n’en citer que quelques-unes.
Cet environnent attire par ailleurs de nombreuses femmes entrepreneurs venant d’autres pays africains. Nul besoin de visa à l’arrivée au Rwanda, et la compagnie nationale rwandaise dessert la plupart des grandes capitales africaines.
Appel :
Toutes les femmes africaines sont les bienvenues au Rwanda.
Ce qui caractérise la femme entrepreneure rwandaise c’est avant tout l’audace et la persévérance. Et si bien même les avancées au point de vue légal et représentatif sont remarquables, les femmes sont encore trop peu représentées dans un certain nombre de secteurs économiques.
« Défis »
Les hommes sont prompts à dépasser les activités économiques du secteur agricole pour embrasser d’autres secteurs plus prometteurs. Les femmes déplorent également le manque de formations adaptées à leurs profils.
Ainsi les statistiques récentes sont plus parlantes. Mais grâce au BDF (Business Development Fund) mis en place par le Gouvernement Rwandais et la Banque Rwandaise de Développement pour faciliter l’accès aux finances et offrir des formations en entreprise, il est observé que 42% des entreprises rwandaises sont dirigées par des femmes, qui contribuent pour 30% du PIB(2012). Il en ressort aussi que 82% de ces entreprises sont impliquées dans le commerce de détail.
Au cours de cette soirée de Gala, des voix féminines se sont élevées pour appeler leurs compatriotes à plus d’affirmation de soi et de réussite malgré le lourd passé du génocide des Tutsi de 1994 avec tout son lot d’impact négatif.
Pour la Créatrice Alice Gahunga Durand ; « Nous sommes dans la période de la 22éme commémoration du Génocide des Tutsi au Rwanda ! Nous ne pourrons jamais oublier. Nous tenons à honorer la mémoire des Nôtres, Victimes innocents et rendre la dignité aux rescapés de ce génocide.
Nous voulons crier encore haut et fort, que » plus jamais ca » .Ni au Rwanda ni Ailleurs. Mais nous choisissons d’avancer, de construire dans la Tolérance
Dans ce but d’avancer, de tirer les leçons du passé, les femmes rwandaises restons exemplaires courageuses, battantes, porteuses d’espérances, et de Visions… »
Sangwa Rwabuhihi, un de membre fondateur de l’African Diaspora Network in Europe (ADNE) a, lui aussi, tenu à encourager les femmes rwandaises à se professionnaliser dans les secteurs économiques de leur choix et de réussir dans leurs affaires :
Sangwa Rwabuhihi (à droite) et à gauche, l’Ambassadeur Olivier Nduhungirehe
« Nous voulons montrer une autre image, l’image d’une diaspora et par extension d’une Afrique qui innove, qui avance, qui gagne. Nous mettons en commun d’abord nos ressources, le mouvement part de nous-mêmes. Nous ne sommes pas condamnés à organiser des événements dans des salles de gymnase ou des salles d’église que nous avons empruntées.
Si nous changeons le regard que nous portons par rapport à nous-mêmes, le regard des autres changera, du moins le regard de ceux qui veulent avancer avec nous. L’important est de garder à l’esprit ce que nous voulons atteindre comme objectif et où nous voulons aller », a-t-il déclaré témoignant sa profonde gratitude à Marie Chantal Uwitonze et à toute l’équipe de l’ADNE (African Diaspora Network Europ) qui continuent d’incarner cet esprit.
La soirée de clôture de l’African Belgium Business Week a été honorée par la présence de plusieurs ambassadeurs, officiels belges, représentants d’organisations internationales, et de nombreux hommes et femmes d’affaires.
