L’arène politique rwandaise diverse a levé différemment ses boucliers ce 21 septembre 2016, Journée internationale de la Paix. Une façon de dire que cette journée a été fêtée différemment dans les Etats-Majors de différents partis politiques rwandais ; les uns agréés au Rwanda, les autres cogitant dans la diaspora.
S’adressant à des centaines de jeunes adolescents venus ce 21 septembre 2016 de tous les coins du pays pour fêter cette journée internationale de la paix et rassemblés dans la salle des plénières du Parlement rwandais, la présidente de la Chambre des Députés Donatille Mukabalisa a pris très au sérieux l’importance de cette journée :
« Les Rwandais, nous avons une expérience particulière à partager avec la Communauté internationale en matière de protection de la paix. Nous construisons un Rwanda sécurisé au point que nous franchissons nos frontières pour aller prester dans les activités de maintien de la paix dans des pays où la paix est dangereusement menacée. Nous avons des raisons sérieuses de veiller à notre paix et à notre sécurité. Le Rwanda a recouvré la paix longtemps après deux premiers régimes [de Kayibanda Grégoire (1962-1973) et de Habyarimana Juvénal (1973-1994)] qui ont longtemps été caractérisés par la mauvaise gouvernance exempte de toute préoccupation de la paix. Ils enseignaient à la jeunesse la haine ethnique. Celle-ci a fini par basculer dans le génocide en 1994 où un million de tutsi ont péri », a dit l’honorable Donathile n’oubliant pas de recommander à cette jeunesse :
« Si au cours de votre évolution vous affichez des attitudes et sentiments d’honnête homme, vous construirez un pays prospère et serein où votre postérité pourra être fière de vivre ».
Son discours a vite été pris à partie par des contradicteurs du régime, eux-mêmes anciens dignitaires du régime dont un certain Anastase Gasana, ancien Ministre des Affaires Etrangères puis Ambassadeur du Rwanda au Nations Unies avant de s’exiler aux USA et de fonder un parti dit PRM-Abasangizi.
Ce dernier développe un discours de rupture dans une sorte de réponse du Berger à la Bergère. Pour lui, la lutte pour l’unité et la Réconciliation entreprise par l’actuel régime rwandais n’est pas une entreprise de la paix. Pour lui, viscéralement ethnocentriste hutu qu’il a été et qu’il reste, la guerre de guérilla entreprise par le FPR de 1990 à 1994 est un gros crime. Dans son raisonnement, il a le loisir de sauter l’étape de génocide des Tutsi perpétré par les Interahamwe et aux militaires ex-FAR acquis à cette idéologie.
« Depuis le 1er octobre 1990, date du début de la guérilla du FPR, la guerre ne s’est jamais arrêtée », lit-on dans le communiqué de ce parti publié le 21 septembre 16 montrant que la guerre du FPR, « il l’a continué au Congo Kinshasa depuis 1996 et au Burundi depuis l’an passé 2015 jusqu’à ce jour ». Ah ! Intéressant de savoir comment ce politicien rwandais voyage à travers l’espace Grands Lacs pour porter secours aux régimes qui portent son idéologie !!!
Julienne Uwacu, Ministre Sport et Culture
On ne peut que comprendre la logique de ce politicien qui traficote des idées tentant de leur donner un sens surtout qu’à la fin, il dévoile sa nature idéologique pro génocidaire en se targuant d’appartenir au CFCR –IMVEJURU (Coalition des Forces pour le Changement au Rwanda composée de ces FDLR, PRM et bien d’autres partis) dirigée par un Général Dr Mupenzi Jean de la Paix qui, sur le portail de ce mouvement politique, promet la lutte armée contre l’actuel régime rwandais. « … il n’y a que le langage des armes que comprend Kagame qui entend massacrer les Hutu et les Tutsi félons… », signe-t-il.
Curieux discours de la rupture décrivant parfaitement l’idéologie de l’extrémisme ethnique qu’il ne cache même pas.
Pourtant, la Communauté internationale fait des déclarations contraires à ceux de ces sinistres politiciens qui, visiblement seraient bien aise de voir rééditer le génocide contre les Tutsi au Rwanda et dans l’Afrique des Grands Lacs.
Le Représentant résidant du PNUD au Rwanda connaît les rouages du régime rwandais mieux que quiconque. Ce 21 septembre, au Parlement rwandais, lui aussi s’adressant aux jeunes élèves venus de partout dans le pays, a loué le long et fastidieux chemin poursuivi par le Rwanda dans la reconstruction des infrastructures socioéconomiques et structures de veille de la paix.
Les politiciens rwandais ethnocentristes croient qu’avec leurs discours séparatistes et délibérément mensongers, ils pourront affaiblir les efforts en cours pour éradiquer à jamais ce virus idéologique destructeur qu’est l’ethnocentrisme hutu.
Les programmes nationaux de culture de la paix tels qu’entrepris par l’actuel régime rwandais à travers la Commission de l’Unité et Réconciliation, la Commission Itorero, la Commission Rwandaise des Droits de la Personne et bien d’autres menés conjointement avec le renforcement de capacité des jeunes gens et des femmes avec apprentissage des métiers compétitifs et l’accès aux sources de financement ; ce foisonnement d’actions positives aura vite fait d’être une arme efficace contre les politiciens du nombre ethnique qui ne promettent que de pires choses pour leurs citoyens pourvu qu’ils accèdent au trône.
Ceci est bien traduit dans un article du Représentant résident du PNUD au Rwanda. M. Lamine Manneh, intitulé ‘The Sustainable Development Goals : Building Blocks for Peace’, paru dans the New Times de ce 21 septembre 2016 :
“La Paix et la Sécurité, tout autant qu’une croissance économique continue ; voilà un témoignage qui montre que même pour les objectifs spécifiques de développement’ si nous avons un leadership visionnaire et une population fermement engagée (dans la transformation de sa vie), le tout couplé d’un contrôle et d’une gestion responsable du bien public à votre charge, vous pouvez accéder ainsi à une paix durable et à des sociétés homogénéisées. Tout au long de ces 22 ans de régime, le Rwanda a adopté une approche de gouvernance sociale fort appréciable marchant sur l’unité et la Réconciliation pour devenir l’un des pays du monde ayant réussi leur décollage économique alors qu’il était au bord de la faillite totale en 1994 », lit-on dans ce quotidien kigalois.