Le Président rwandais Paul Kagame n’aura pas fini de surprendre l’opinion publique. Il réagit longtemps après qu’il ait encaissé un coup médiatique porté à son encontre. A première vue, il a des contradicteurs de la carrure du Caligula romain. Il les a vite compris et il concentre ses énergies sur l’amélioration de la qualité de la jeunesse rwandaise comme une arme imparable.

Tout autant qu’il fonce dans ses réalisations économiques comme la construction de la Ville tentaculaire de Kigali qui attire touristes, conférenciers et autres rencontres de haut niveau ; tout autant qu’il tente une électrification rurale et autres infrastructures attirant les investisseurs qui impactent immédiatement sur le changement qualitatif mental du citoyen rwandais, il y a tout un essaim d’opposants connus et autres qui naissent comme des mouches avec une espérance de vie certes éphémère mais qui auront fait des dégâts dans des consciences encore fragiles des jeunes rwandais.

Il sait bien prendre ces opposants à contre pied. La Commission de l’Ecole idéologique traditionnelle ITORERO qu’il a créé sous la direction de l’ancien Député Rucagu Boniface et ancien Gouverneur de la Région Nord Ruhengeri et Byumba flanqué d’un Général de brigade Emmanuel Bayingana, un cadre militaire intellectuel rompu dans les techniques de mobilisation de la masse de jeunes rwandais. Ce Cadre ITORERO semble se démarquer de l’ancienne structure du MRND de propagande ethnocentrisante de la jeunesse rwandaise.

« Au cours de cette session de camp de solidarité destinée à 2.500 jeunes dont 664 jeunes filles qui a commencé le lundi 4 pour se terminer dimanche 11 septembre 16. Nous les avons sensibilisés à la formation de Clubs d’entreprenariat et aux nouvelles dispositions d’épargne et d’investissement », a dit le général mais aussi le Vice recteur académique près l’Université du Rwanda au micro du reporteur de la Télévision nationale du Rwanda insistant sur le fait que le leitmotiv de la session est « Job création and using opportunities »

Des partenaires et adversaires qui se tolèrent

Le Rwanda manque décidément de structure politique permettant un jeu démocratique basé sur le commerce d’idées constructives mais néanmoins éliminatives selon les tendances des opinions populaires et citoyennes.

Dans l’arène politique, les efforts de construction d’un capitalisme créateur de richesses sociales sont hypothéquées par l’existence de lobbies néocolonialistes belgo-franco-romains qui prolongent des idéologies ethnocentristes qu’ils ont toujours promues du temps de la puissance tutélaire belge mais aussi durant la période 1973-1994 au cours de laquelle la France officielle a été autorisée à mettre le Rwanda dans le giron France-Afrique et la Francophonie qui a resserré davantage les liens entre la puissance régnante et le projet de protection de l’espace francophone africain.

Depuis lors, toute tentative de construction d’une plate forme générale commune entre tous les ambitieux politiciens a été vouée à l’échec. On le verra pour la première fois avec les déclarations fermes du Général- Président Juvénal Habyarimana (1973-1994) tôt en 1988 parlant d’un Rwanda archi plein ne pouvant pas accueillir ses enfants réfugiés en 1959 et en 1973.
Une échancrure pas du tout difficile à recoudre

Il a toujours cherché en vain une classe politique rwandaise qui joue franc jeu ; celle qui est nationalo centrée. Pour Kagame, « Nous parlons d’unité. Les Rwandais vivons ensemble dans une maison Rwanda. Nous sommes entrain de la réhabiliter, de la rendre belle, soignée et même de l’agrandir. Elle avait une chambre. Modifions-la pour qu’elle en ait trois. Meublons-la avec de bonnes chaises, soignons-la. Nous sommes venus ici dans une session d’émulation pour contrats de diverses performances. Dites-vous bien que cette maison que nous embellissons est nôtre, que nous sommes entrain de la réhabiliter pour qu’elle satisfasse à ses propriétaires qu’elle héberge ».

Le Rwanda est ma maison, notre maison. Nous devons la rendre belle. Au besoin l’agrandir. A-t-elle une chambre nous pouvons en faire trois », a dit Kagame au cours de cette cérémonie de présentation des réalisations des contrats de performance des maires de district de ce vendredi 9 septembre 16 au KCC/Kigali Convention Centre Hall montrant que toute divergence d’opinion devrait faire émerger des leaders nationalistes soucieux d’aller dans la logique de reconstruction du Rwanda ancien. Il a tout dit montrant que l’idée et le souhait du Rwanda de recouvrer ses frontières d’antan devrait hanter les politiciens rwandais au lieu de rester dans les mesquineries et dans les coups bas de palais.

Aux 2500 jeunes universitaires finalistes du camp de solidarité de ce dimanche 11 septembre, la harangue de Kagame a failli les électriser. Ils buvaient pratiquement ses paroles. Il a redit la chose mais d’une façon subtile. Le propos du jour étant le fait que ces jeunes doivent s’ouvrir de grands horizons…

« Pensez plus grand. Pensez au-delà du Rwanda. Envahissez les marchés vous offerts avec de grandes armes intellectuelles et des savoir-faire sérieusement compétitifs », leur a-t-il lancé avant de donner une mise en garde musclée aux pourfendeurs de son régime qu’il entend être le leur :

« Il faut se battre pour ce qui vous appartient, pour ce qui est important pour vous, on entend dire que des gens peuvent saboter ce que les autres ont construit, cet édifice par exemple, si tu penses que tu peux le raser… non ! Je te tue avant que tu y parviennes ! ».

Cet enchaînement de circonstances cache quoi ? Maires de districts ne sont-ils des garants du régime ? Ne doivent-ils veiller à la bonne santé politique des jeunes gens qui de nos temps sont presque tous passés sur

Ici Kagame est entrain de remporter ses lauriers. Des années de lutte patiente pour faire émerger un Rwandais de type nouveau ayant fréquenté le 9 puis le 12 YBE (éducation de base obligatoire pour tous jusqu’à fin Humanités), un programme intensif d’apprentissage de savoir-faire variés avec WDA, l’Agence de Développement des Programmes de Formation Professionnelle. Il y va avec assurance.

Il pose un jalon, Education, avant de poser un autre corrélatif consistant à renforcer la capacité de production de ces millions de jeunes qui n’attendent que des pistes et des infrastructures de travail, de créativité et d’initiative donnant droit à l’amélioration nette des conditions de vie et de profonds changements de mentalités ?

Ce nouveau jalon, il l’étudie. Pour ce faire il encourage des institutions bancaires à être plus nombreuses dans le pays afin d’accumuler une certaine épargne publique. A un échelon supérieur, il crée des institutions d’épargne publique par le biais de l’autorité CMAC (Capital Market Authority of Rwanda), puis RNIT (Rwanda National Investment Fund).

Du stratège militaire, Kagame montre ses talents de planificateur en économie. Il est sûr que les Rwandais, tous sans exception, peuvent gagner des conditions de vie excellentes s’ils peuvent nager dans un espace physique qui n’étouffe pas et où ils déploient leurs savoir-faire compétitifs sur le marché du travail et des investissements.

En cela, il affiche un souverain dédain face à des politiciens rwandais qui sont soit ethnocentrés ou européocentrés subissant des influences négatives de toutes parts, les empêchant de bien poursuivre des critiques constructives de par les lignes idéologiques de leurs partis et pouvoir ainsi sans chicanes et digressions inutiles continuer la marche vers la reconstruction d’un Etat rwandais puissant et offrant d’immenses opportunités de vie décente et de travail à ses enfants.

http://fr.igihe.com/politique/kagame-readopte-le-langage-du-rebel-touche-pas-a.html

Posté le 13/09/2016 par rwandaises.com