Recevant hier au Vatican le président rwandais Paul Kagamé, le pape a partiellement accédé à sa demande de repentance pour le génocide des Tutsi, sans toutefois évoquer la responsabilité du Vatican jusqu’ici réclamée par son hôte
Rome
C’est une repentance inattendue que le pape François a exprimée, hier, en recevant au Vatican le président rwandais Paul Kagamé.
Alors que, en novembre dernier, le gouvernement rwandais jugeait « inadéquates » les excuses présentées par les évêques du pays pour la participation de certains catholiques au génocide de 1994, estimant que, « au vu de l’échelle à laquelle ces crimes ont été commis, des excuses de la part du Vatican seraient, amplement, justifiées », le pape a, en effet, fait lui-même acte de repentance. En renvoyant toutefois le président rwandais au texte publié il y a 4 mois par les évêques du pays.
Le pardon de Dieu pour le génocide
« Le pape a exprimé sa profonde tristesse, celle du Saint-Siège et de l’Église, pour le génocide contre les Tutsis, et a exprimé sa solidarité avec les victimes et ceux qui continuent à subir les conséquences de ces événements tragiques », note le communiqué publié hier midi par le Vatican.
Mais alors que le pouvoir rwandais réclamait depuis plusieurs années des excuses pour le soutien que le Saint-Siège aurait, selon lui, apporté au pouvoir hutu jusqu’au moment du génocide, le pape s’est borné à demander « le pardon de Dieu pour les péchés et les échecs de l’Église et de ses membres, y compris les prêtres, les religieux et les femmes qui ont succombé à la haine et à la violence, trahissant leur mission évangélique ».