Le député libéral belge Gilles Forêt, élu en 2014, attend la prise en considération, lors de la session parlementaire qui s’ouvre le 21 septembre à Bruxelles, d’une proposition de loi qu’il a déposée à la fin de la dernière session, le 24 juillet, en vue de réprimer la négation du “génocide des Tutsis et des Hutus modérés”, qui fit un million de morts au Rwanda en 1994. Par Marie-France Cros*

« J’y travaille depuis deux ans”, a indiqué à La Libre Afrique le député libéral, qui dit s’être inspiré pour son mécanisme de la loi belge de 1995 punissant quiconque “nie, minimise grossièrement, cherche à justifier ou approuve le génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale”. La loi de 1995, qui ne nomme pas les victimes afin de ne pas les mettre en concurrence les unes avec les autres, avait été adoptée à l’unanimité et sans abstention.
« J’ai voulu un travail de mémoire sur le génocide des Tutsis”, ajoute le député, qui précise ne pas avoir voulu d’un “alinéa” sur le Rwanda « dans la loi de 1995, afin de souligner l’importance spécifique” du génocide africain.
De 26 à 5000 euros d’amende
Pourquoi Gilles Forêt s’est-il intéressé spécifiquement à celui-ci et non au génocide des Arméniens par les autorités turques, perpétré en 1915 ?
« Je ne suis pas membre de la commission Relations internationales, mais de la commission Justice”, répond-il. “Et je suis président de l’Union interparlementaire, section Rwanda”.Sa proposition
( https://www.dekamer.be/flwb/pdf/54/2634/54K2634001.pdf )
vise à punir “d’un emprisonnement de huit jours à un an et d’une amende de vingt-six à cinq mille euros quiconque, dans l’une des circonstances indiquées à l’article 444 du Code pénal, nie, minimise grossièrement, cherche à justifier ou approuve le génocide commis par le régime hutu power rwandais en 1994”.
Elle précise que “le Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations […] ainsi que toute association jouissant de la personnalité juridique depuis au moins cinq ans à la date des faits et qui se propose, par ses statuts, de défendre les intérêts moraux et l’honneur des victimes du génocide visé à l’article 2, peuvent ester en justice”. Mais seul le procureur fédéral déciderait s’il y a lieu de poursuivre ou de classer sans suite.

*Le titre de cet article commence par les deux mots « génocide rwandais » que nous avons corrigé en génocide contre les Tutsi. Il est dommage qu’une journaliste professionnelle comme Marie-France Cros puisse continuer à parler du génocide rwandais alors qu’elle sait bien que ces mots ne décrivent pas ce qui s’est passé au Rwanda et qu’ils visent plutôt à camoufler la réalité. Ces mots conviennent très bien aux négationnistes et aux révisionnistes.

https://afrique.lalibre.be/7956/7956/

Posté le 31/08/2017 par rwandaises.com