Clare Akamanzi, la directrice générale de l’Office rwandais du développement (RDB)

Le Rwanda élit ce vendredi son président de la République. Le chef de l’Etat sortant Paul Kagame brigue un troisième mandat. En économie, son équipe a récemment parié sur le développement des services. Aéroport, centre de conférences… le gouvernement de Kigali a massivement investi dans les infrastructures. Objectif : passer du statut d’Etat à faible revenu et majoritairement rural, à celui de pays à revenu élevé avec une économie centrée sur les services. Un pari ambitieux que certains qualifient de risqué, dans un pays où la classe moyenne est embryonnaire et où 39% de la population vit toujours avec moins de deux dollars par jour.

Pour les autorités, miser sur les services et transformer l’économie du Rwanda est crucial. D’ici 2030, la population de ce petit pays enclavé des Grands Lacs et doté de peu de ressources naturelles devrait en effet passer de 12 millions d’habitants à environ 16 millions. Clare Akamanzi est la directrice générale de l’Office rwandais du développement (RDB) :

« La superficie du Rwanda est de 26 000 km2. Nous sommes parmi les pays les plus densément peuplés, nous ne voyons donc pas l’agriculture comme un élément clé pour notre avenir. De fait, nous voulons développer d’autres ressources, qui sont nos compétences, notre population. »

Inauguré en 2016, le Kigali Convention Center (KCC), un centre de conférence de 2 600 places a été notamment financé par un emprunt obligataire. Dans la même ligne, Kigali a massivement investi dans sa compagnie aérienne Rwandair et, d’ici fin 2018, un second aéroport international, financé via un partenariat public privé, devrait voir le jour. Exsangue au lendemain du génocide, le Rwanda s’est depuis taillé une réputation de pays sûr, peu corrompu et où il est facile de faire des affaires, des atouts selon Alun Thomas, le représentant du FMI au Rwanda :

« Je pense que c’est la bonne stratégie, elle présente des risques, mais c’est la bonne. Le Rwanda mise sur son avantage comparatif. Le gouvernement met en place ses actifs, mais le secteur privé doit prendre le relais ».

http://www.rfi.fr/emission/20170803-le-rwanda-mise-services-developpement

Posté le 04/08/2017 par rwandaises.com