Après avoir parlé à 200 personnes qui reconnaissent avoir commis des crimes atroces au Rwanda, au Burundi, au Bangladesh ou au Cambodge, Kjell Anderson soutient que des actes de génocide sont commis par des personnes ordinaires.

Photographies de victimes offertes par des survivants au Mémorial du génocide de Kigali, au Rwanda. Le Mémorial du génocide de Kigali est le dernier lieu de repos pour plus de 250 000 victimes du génocide au Rwanda. Photo : Reuters/Radu Sigheti (Photo de l’année 2004)

Après avoir parlé à 200 personnes qui reconnaissent avoir commis des crimes atroces au Rwanda, au Burundi, au Bangladesh ou au Cambodge, Kjell Anderson soutient que des actes de génocide sont commis par des personnes ordinaires. Le plus récent ouvrage de celui qui s’intéresse aux génocides depuis des années, Perpetrating Genocide, rend compte de sa démarche.
Le juriste et chercheur en sciences sociales s’est toujours intéressé à ce qui poussait les gens à faire « de mauvaises choses ». Les fruits de ses entretiens l’ont surpris.

Il y a une contradiction entre ces deux choses : les auteurs des crimes étaient ordinaires, mais la brutalité des actes qu’ils ont commis est extraordinaire.
Kjell Anderson, auteur de « Perpetrating Genocide »
Kjell Anderson donne en exemple une entrevue qu’il a faite avec un bourreau des Khmers rouges, au Cambodge, qui était personnellement responsable du meurtre de 2000 personnes. Tout le temps de leur entretien dans sa maison à la campagne, l’homme faisait sauter un bébé sur ses genoux, assure M. Anderson.

Kjell Anderson
Kjell Anderson est l’auteur de nombreuses chroniques sur le génocide. Photo : CBC
Les explications des auteurs d’atrocités varient, selon M. Anderson. Certains ont eu la sensation de ne pas avoir le choix, alors que d’autres affirment avoir été ivres au moment de leurs actes.

Ils essaient de faire ce qu’ils croient qu’on attend d’eux à ce moment, dans cette période historique, dans cette situation politique.
Kjell Anderson, auteur de « Perpetrating Genocide »
Selon M. Anderson il est fort possible que certaines personnes responsables de génocide dans d’autres régions du monde aient pu échapper au système et qu’elles vivent maintenant au Canada.

« Elles sont probablement très bien intégrées et je ne veux pas les savoir ici », affirme-t-il, ajoutant que ce qui importe pour lui, c’est que les victimes obtiennent justice.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1056956/kjell-anderson-rencontre-criminels

Posté le 21/09/2017 par rwandaises.com