Qui aurait parié sur le Rwanda après l’épouvantable drame qu’il a vécu en 1994 ? À ce moment-là, les banques sont vides, les récoltes pourrissent sur pieds et les cadavres d’environ 800 000 victimes, essentiellement des Tutsi, minoritaires dans la population, jonchent les rues de toutes les localités ainsi que les champs éparpillés dans le pays. Une partie de la population hutu, ayant largement pris part aux massacres, fuit vers le Zaïre devenu depuis République démocratique du Congo. Les survivants découvrent leurs proches massacrés, leur maison pillée et leur bétail volé ou tué. Vingt ans plus tard, le spectacle est tout autre. Des Rwandais aisés paressent aux terrasses des artères bitumées de Kigali. Dans la capitale, une armée de balayeuses se relaie. Tout paraît en ordre. Est-ce là que réside le germe du « nouvel homme » que le Rwanda veut faire émerger. En tout cas, les économistes sont unanimes pour décrire les « progrès spectaculaires » accomplis par les autorités rwandaises. Issues de la rébellion qui a mis fin au génocide en juillet 1994, elles avaient récupéré un pays exsangue.
Posté le 13/10/2017 par rwandaises.com