Charles Twagira, condamné à perpétuité pour participation au génocide, vient de se faire engagé par les Hôpitaux publics en France

La Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) a condamné le recrutement du génocidaire fugitif condamné (Charles Twagira), par les Hôpitaux Paul Doumer, un établissement gériatrique géré par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) à Labruyère, en France.

Un ancien Directeur Régional de la Santé dans l’actuelle province de l’Ouest, Charles Twagira a été jugé et reconnu coupable de crimes de génocide par les tribunaux rwandais.

Il est l’un des planificateurs du Génocide dans l’ancienne préfecture de Kibuye, où il a utilisé sa position pour inciter la population locale à participer au Génocide de 1994 contre les Tutsis, selon la commission.

Les autorités françaises ont un acte d’accusation détaillant les crimes dont Twagira est accusé chez lui.

Dans un communiqué publié lundi, Monsieur Jean-Damascène Bizimana, Secrétaire Exécutif du CNLG, a déclaré que Twagira devrait être poursuivi ou expulsé vers le Rwanda où il a été reconnu coupable de crimes de génocide et condamné à la réclusion à perpétuité.

Le jugement a été rendu le 1er septembre 2009 par le tribunal Gacaca de Bwishyura

« Il a été reconnu responsable du massacre de la femme et des enfants de son collègue, le Dr Camille Karibwende, ancien chef de l’hôpital de Kibuye. Il a également entravé les secours médicaux pour des milliers de réfugiés tutsis au stade de Gatwaro, proche de l’hôpital de Kibuye « , explique Bizimana dans le communiqué.

« Il a envoyé des tueurs dans le même stade pour massacrer les Tutsis qui s’étaient réfugiés là-bas, et ils ont enterré vivants plusieurs réfugiés. Il a également établi des points de contrôle devant et à l’intérieur de l’hôpital afin de faciliter la tâche des miliciens Interahamwe qui empêchaient les Tutsis de fuir et de les assassiner », a-t-il ajouté.
Charles Twagira est arrivé en France en 2006 depuis la République Démocratique du Congo via le Bénin

Il a été brièvement arrêté en mars 2014 à Vire, où il avait trouvé refuge dans le Calvados, suite à une plainte déposée par le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR), une organisation qui s’efforce de traduire en justice les suspects de génocide vivant sur le sol français.

Il a été libéré sous caution par les tribunaux français le 22 mai 2015 puis placé sous contrôle judiciaire.

Le Rwanda a émis un mandat d’arrêt international contre lui le 9 juin 2014, mais la France n’en a donné aucune suite.

Au contraire, Charles Twagira vit librement et a même été recruté depuis le 10 janvier 2018 par un hôpital public français.

Toutefois, selon le Code Pénal français, dans son article 138, paragraphe 12, une personne placée sous contrôle judiciaire, ne peut exercer une activité à caractère professionnel ou social, en l’occurrence la médecine.

La commission note que le recrutement de Charles Twagira est une violation par la France de sa propre loi pénale et de l’obligation internationale de prévenir et de punir le crime de génocide.

« Le CNLG considère ce recrutement comme une banalisation du Génocide, et appelle le gouvernement français à suspendre ce recrutement conformément à la loi pénale française« , lit-on dans une partie de la déclaration.

Le Rwanda a émis 42 mandats d’arrêt internationaux contre des auteurs présumés du Génocide qui vivraient en France, mais trois seulement ont été exécutés depuis.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a demandé à la France, lors de sa 29ème session qui s’est tenue du 15 au 26 janvier 2018, de juger tous les génocidaires sur son territoire ou de les extrader vers le Rwanda.

En 2009, le Dr Eugène Rwamucyo, un médecin rwandais, a été suspendu de ses fonctions dans l’hôpital de Maubeuge en France pour sa participation présumée au Génocide de 1994 contre les Tutsis.

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Posté le 06/02/2018 par rwandaises.com