Un accueil chaleureux à Kigali et merci à tous d’être ici aujourd’hui.
Je remercie le Président Moussa Faki Mahamat d’avoir convoqué cet événement, et je félicite également le Commissaire au commerce et à l’industrie, Albert Muchanga, et tout le personnel de la Commission de l’Union africaine pour leur travail acharné et leur dévouement.
Demain, nous signerons un accord historique créant une zone de libre-échange continentale. La route jusqu’à ce point a été longue en effet. Cela peut être mesuré en plusieurs décennies. Et nous avons encore quelques étapes à suivre. Mais nous persistons et un nouveau chapitre de l’histoire de l’unité africaine doit commencer.
Le dernier kilomètre d’une course est souvent le plus ardu. Je tiens donc à féliciter le chef du processus de la zone de libre-échange continentale, Son Excellence le Président Mahamadou Issoufou, de nous avoir tenus sur la bonne voie.
Les enjeux sont énormes pour l’Afrique, mais aussi pour l’ensemble de l’économie mondiale, à laquelle l’Afrique apportera une part toujours plus grande dans les décennies à venir.
La création d’un marché africain implique nécessairement une métamorphose dans notre façon de penser et d’agir. La pleine participation du secteur privé est plus nécessaire que jamais. Le but du forum d’aujourd’hui est de discuter comment tirer le meilleur parti des nouvelles opportunités que nous créons pour nous-mêmes.
Désormais, le souhait clair de tous est que la concertation entre le monde des affaires et la direction politique, à tous les niveaux, devienne un trait permanent des délibérations continentales.
Il faut comprendre que le profit et le pouvoir ne sont pas une fin en soi. Ils sont des outils pour créer la prospérité pour chaque Africain.
La zone de libre-échange continentale symbolise nos progrès vers l’idéal de l’unité africaine, mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle elle est si historique. Cet accord concerne le commerce des biens et services. Ce sont les types de produits complexes qui stimulent les économies à revenu élevé.
Les travailleurs africains ajoutent de la valeur en Afrique. Services offerts par des professionnels africains utilisant les dernières technologies. Les produits manufacturés « Made in Africa ».
Moins de 20% du commerce africain est interne, c’est-à-dire d’un pays africain à l’autre. Cependant, dans les blocs commerciaux régionaux les plus riches du monde, le niveau du commerce intérieur est trois ou quatre fois plus élevé.
Toutefois, l’augmentation du commerce intra-africain ne signifie pas faire moins d’affaires avec le reste du monde. Au contraire, alors que nous négocions davantage entre nous, les entreprises africaines deviendront plus grandes, plus spécialisées et plus compétitives au niveau international.
Soyons aussi réalistes. Nous ne pouvons pas considérer la zone de libre-échange continentale comme acquise. Après sa signature, il y aura toujours des défis. Toute préoccupation ou problème technique qui subsiste doit être traité de manière équitable, mais aussi rapidement. Le travail sur certains protocoles et annexes supplémentaires se poursuivra également. Une fois de plus, le plein engagement du secteur privé sera absolument essentiel.
Permettez-moi de souligner trois des tâches qui nous attendent.
Premièrement, élevons maintenant nos ambitions encore plus hautes. Le succès du libre-échange montre que nous sommes capables de réaliser beaucoup plus ensemble. Ce n’est pas le moment de s’asseoir et de se détendre.
Le bon endroit pour commencer est de progresser rapidement pour accomplir les autres projets phares du premier plan de mise en œuvre décennal de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Deuxièmement, l’accord doit être ratifié par les États membres. La vitesse à laquelle cela se produit dépend de nous. Faisons notre part pour communiquer la raison d’être et l’urgence de la Zone de libre-échange continentale à nos parlementaires, aux organisations de la société civile et aux chambres de commerce, ainsi qu’aux médias.
Troisièmement, la mise en œuvre impliquera une réforme des procédures et des règles au niveau national. Cela n’arrivera pas du jour au lendemain. Ce sera un processus exigeant dialogue et flexibilité.
Mais il est essentiel d’obtenir ces détails correctement. Ce faisant, cela ancre le cas pour les prochaines étapes de l’intégration africaine dans les résultats concrets que les citoyens ressentent dans leur vie quotidienne.
En résumé: Élever notre ambition. Ratifier. Réformer.
L’Afrique que nous voulons est clairement visible à l’horizon. Et aujourd’hui, plus que jamais auparavant, la route que nous allons parcourir ensemble nous amènera aussi à cette destination.
Permettez-moi de conclure en vous souhaitant à nouveau la bienvenue et en vous souhaitant des délibérations productives et un séjour très heureux et agréable dans notre pays.
J’attends nos interactions avec impatience à la prochaine session, et je vous remercie beaucoup de votre aimable attention.
Posté le 21/03/2018 par rwandaises.com