Alors que les Rwandais s’apprêtent à entamer la 24ème commémoration du Génocide contre les [Ba]Tutsis, des responsables ont appelé jeudi les professionnels des médias locaux à jouer leur rôle légitime pendant cette période en s’opposant à tout message susceptible de nuire à la société.
Le message a été livré au siège de la Police à Kigali au cours d’une séance interactive réunissant différents hauts responsables du Gouvernement, ainsi que les hauts responsables de la Police Nationale Rwandaise et des journalistes rwandais.
Madame Julienne Uwacu, Ministre des Sports et de la Culture, et Monsieur Jean-Damascène Bizimana Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), étaient également présents.
La semaine prochaine, à partir du 7 avril, les Rwandais entameront une semaine de commémoration du 24e anniversaire du Génocide de 1994 contre les [Ba]Tutsis, qui a fait plus d’un million de morts en trois mois.
La Ministre Uwacu a déclaré aux journalistes que tout ce qu’ils disent est repris par le reste de la population et utilisé comme exemple à suivre, d’où la nécessité d’être des communicateurs exemplaires pendant la période de commémoration du Génocide et de promouvoir l’unité des Rwandais.
« Nous devrions travailler ensemble pour préparer les Rwandais à cette période car c’est toujours une période difficile et nous ne nous y habituons jamais. Les médias devraient travailler plus dur pendant cette période de commémoration parce que nos détracteurs utilisent aussi les médias pour nous détruire », a-t-elle dit.
Elle a ajouté : « Il est temps d’utiliser nos compétences et capacités médiatiques pour raconter notre propre histoire et comment nous reconstruisons nos vies ».
Elle a notamment averti que les journalistes de divertissement devront changer de ton pendant la semaine de commémoration parce que c’est le moment de deuil pour les morts et que les gens ne sont généralement pas prêts pour certains des talk-shows de divertissement.
« Il est temps d’être plus proches les uns des autres en tant que Rwandais, nous devrions savoir comment nous comporter pendant cette période. Des choses comme le divertissement devraient être limitées pendant cette période et les journalistes de showbiz devraient comprendre qu’ils devront patienter pendant ce temps », a-t-elle dit.
L’Inspecteur Général de la Police, Emmanuel Gasana, a appelé à la poursuite du partenariat entre l’association des médias et la Police et a déclaré que les deux devraient travailler ensemble pour garder les Rwandais en sécurité pendant la semaine de commémoration.
« Continuons le partenariat car en tant que Police, nous devons travailler avec d’autres parties prenantes pour accomplir notre mission. Il est important que nous travaillions ensemble pour détecter les cas d’actes répréhensibles pendant cette période », a-t-il dit
Les journalistes ont été particulièrement avertis de l’abus possible des plates-formes médiatiques en ligne pendant la semaine de deuil et ont été mis en garde contre tout message pouvant être provocateur.
Monsieur Cleophas Barore, Président de la Commission des Médias du Rwanda (RMC), l’organe d’autorégulation des médias, a mis en garde les journalistes contre l’utilisation abusive des plateformes en ligne par les utilisateurs de médias, en particulier les commentateurs.
« Il y a des commentaires qui sont faits par des lecteurs sur des histoires publiées en ligne et c’est là que les gens ont tendance à envoyer des messages enflammés », a-t-il dit, invitant les journalistes à vérifier les informations qu’ils reçoivent.
« Nous ne devrions pas utiliser les médias sociaux pour diffuser des informations dangereuses », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire Exécutif du CNLG a déclaré que les commentaires en ligne dans les médias sont souvent source de préoccupation, en particulier lorsqu’ils proviennent de négationnistes du Génocide et de ceux qui sapent les efforts du Gouvernement actuel du Rwanda pour unir les Rwandais.
« Méfiez-vous de ces commentaires, car ils sont souvent envoyés par des personnes qui vivent à l’étranger afin d’attaquer de manière malveillante les plus hauts dirigeants du Rwanda », a déclaré Monsieur Bizimana.
Il a dit que les événements liés à la semaine de commémoration du Génocide se dérouleront au niveau du village, les Rwandais prendront le temps pour discuter de trois sujets, notamment la différence entre le Génocide et d’autres atrocités, les preuves majeures du Génocide contre les Tutsis et le caractère unique du Rwanda pour surmonter les conséquences du Génocide.
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Posté le 02/04/2018 par rwandaises.com