Ministre de la Justice et Procureur Général Johnston Busingye

Monsieur Johnston Busingye, Ministre de la Justice, est optimiste sur le fait que le Rwanda puisse suivre l’exemple des Pays-Bas à maintenir un taux de criminalité à un niveau très bas.

Il est rapporté que les prisons néerlandaises se vident rapidement avec le nombre de prisonniers qui est passé de 20 463 en 2006 à 10 102 en 2016. Les établissements pénitenciers sont ainsi réaffectés en écoles, hôtels, stades ou maisons d’accueil pour les réfugiés.

Le Ministre Busingye a envoyé un message de Pâques aux responsables des institutions du secteur de la justice, dans lequel il dévoile sa vision et la manière dont elle pourrait être réalisée en une seule génération.

Le secteur de la justice regroupe des institutions dont la mission converge vers la justice. Ils comprennent le Pouvoir Judiciaire, le Parquet, la Police Nationale Rwandaise, le Bureau d’Investigation Rwandais, le Service Correctionnel du Rwanda, le Médiateur, la Commission Nationale des Droits de l’Homme, la Commission Nationale pour l’Unité et la Réconciliation, l’Institut de Pratique Juridique et de Développement, la Commission de la Réforme du Droit, un certain nombre d’Organisations de la Société Civile participantes et de Partenaires de Développement.

Dans le texte que Sunday Times a obtenu de l’un des destinataires, le Minsitre Busingye, se référant à la situation des Pays-Bas, a déclaré : « Je rêve de ce genre de situation. Je rêve de pouvoir l’atteindre dès cette génération ou, au plus tard lors de la prochaine génération. Je trouve que les graines sont déjà semées dans notre approche sectorielle de prévention du crime, dans notre courage de repenser les systèmes en place, dans notre police communautaire, dans nos clubs de lutte contre la criminalité, dans nos activités de sensibilisation à la sécurité humaine, dans nos organisations de la société civile et dans l’engagement des médias.  »

«Nous devons encadrer notre campagne intergénérationnelle sur la réussite de la culture de la primauté du Droit, et de l’adhésion massive des citoyens, au niveau individuel et collectif, à l’idée que l’absence de crime est bien plus avantageux que son contraire ».

Le Rwanda réalise toujours ce qu’il trouve être dans son intérêt stratégique et bénéfique pour la population, a noté le Ministre, ajoutant que le temps et les coûts n’ont jamais été des obstacles.

« Si d’autres l’ont atteint, nous pouvons également le faire. Notre éducation formelle et civique, notre mobilisation de la communauté, nos partenariats avec les Organisations de la Société Civile dans la recherche, les enquêtes, etc., devraient donner la priorité à cela.  »

L’acte du crime, a-t-il expliqué, est une option délibérée prise par une personne saine et sensée. Si les gens ne commettent pas d’infractions massives, a-t-il déclaré : « Notre marque sociale de paix, de sécurité et de sûreté se concrétisera et nos prisons deviendront des écoles, des hôtels, des stades et des foyers pour les réfugiés en une génération. »

Il a ajouté : «Je rêve que ceux qui restent déterminés à vivre de la criminalité puissent être davantage isolés et réduits à une frange insignifiante que notre système de justice pénale peut gérer très facilement. »

Selon le CIP Hillary Sengabo, porte-parole du Service Correctionnel du Rwanda (RCS), le pays compte 13 prisons, y compris un centre de détention pour mineurs situé dans le district de Nyagatare. Elles abritent plus de 65 000 détenus.

Alternative à l’incarcération

S’adressant aux sénateurs plus tôt cette semaine, le Ministre Busingye a déclaré que même si le nombre de personnes dans les établissements correctionnels du pays avait considérablement diminué au fil des ans, le Gouvernement travaillait sur d’autres moyens de traduire en justice ceux qui commettent des crimes, sans nécessairement les mettre en prison.

Le Ministre Busingye a déclaré au Sénat que, dans le cadre d’un plan plus vaste visant à réduire le nombre de détenus, le Gouvernement allait bientôt introduire les bracelets électroniques comme solution de rechange à l’incarcération.

Toute tentative pour l’enlever déclenche une alarme aux forces de l’ordre.

Le Ministre Busingye rêve de suivre l’exemple des Pays-Bas où la population carcérale a diminué de 50 % en dix ans

Posté le 03/04/2018 par rwandaises.com