Dans un rapport remis aux ministres de la recherche et de l’éducation nationale, ainsi qu’au président de la République, des universitaires recommandent de « renforcer les savoirs et les projets scientifiques » sur les génocides et les crimes de masse.

Exposition au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkernau, en Pologne.

Il est des chercheurs en sciences humaines qui considèrent que la lutte vaut d’être menée collectivement pour défendre leur discipline. C’est ainsi que soixante-quatre spécialistes français et étrangers (sociologues, philosophes, historiens, politistes, anthropologues et juristes) ont rejoint, en 2016, la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse. Leur objectif : valoriser les recherches comparatives développées en France depuis une vingtaine d’années. Présidée par l’historien Vincent Duclert, auteur de La France face aux génocides des Arméniens (Fayard, 2015), cette équipe a rendu, le 15 février, un rapport aux ministres de la recherche et de l’éducation nationale, ainsi qu’au président de la République.

Refus d’une parole publiqueLe rapport, que Le Monde a pu consulter, recommande de « renforcer les savoirs et les projets scientifiques ». De fait, pendant longtemps, la France s’est tenue à l’écart des genocide studies, ce courant de recherches interdisciplinaires né aux Etats-Unis et en Israël dans les années 1970-1980. « Les chercheurs français ne se reconnaissaient pas complètement dans ce mouvement au sein duquel il y avait une forte propension à considérer que, dès lors qu’on étudiait les génocides, on pouvait les prévenir », analyse Vincent Duclert. « L’idée, voire parfois l’idéologie, d’une “singularité radicale” ou d’une “unicité” de la Shoah a longtemps freiné les recherches comparées, soupçonnées a priori de vouloir “banaliser” l’événement », explique, dans le rapport, l’historien Henry Rousso, vice-président de la mission.

Si la France a pris du retard dans le domaine de l’étude des génocides, c’est aussi parce que l’Etat a longtemps occulté son rôle dans les différents génocides, notamment la Shoah. « En dépit des travaux de l’Institut d’histoire du temps présent, les possibilités d’étendre les recherches étaient restreintes…

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Posté le 08/04/2018 par rwandaises.com