Monsieur Emmanuel Macron Président français et son homologue rwandais Monsieur Paul Kagame ont convenu de mettre en place un comité commun d’historiens afin de faire des recherches qui pourraient établir le rôle de la France lors du Génocide de 1994 contre les [Ba] Tutsis au Rwanda.
Les deux dirigeants se sont rencontrés à Paris où le Président Kagame a conclu jeudi une visite de travail de deux jours.
Ils ont discuté de plusieurs sujets allant de la candidature de la Ministre des Affaires Etrangères du Rwanda au poste de Secrétaire Général de la francophonie « OIF » et de la plus grande question entre le Rwanda et la France.
Il s’agit du rôle joué par la France lors du Génocide de 1994 contre les [Ba]Tutsis au Rwanda, où plus d’un million de [Ba] Tutsi ont péri en trois mois.
Le Rwanda accuse la France d’avoir entraînées les milices armées qui ont commis le Génocide, alors que plusieurs dirigeants du gouvernement génocidaire sont accusés d’avoir participé à la planification du Génocide contre les [Ba] Tutsi.
La France rejette toujours les allégations malgré la présentation de faits accablants par le Rwanda.
Selon Madame Louise Mushikiwabo, Ministre des Affaires Etrangères du Rwanda, une commission d’historiens a été accueillie favorablement par le Rwanda, qui a rappelé que les relations entre les deux pays ont été difficiles, parce que la France était restée catégorique.
« Je pense qu’une commission conjointe d’historiens n’est pas une mauvaise idée. Elle avait été suggérée sous le Président Nicolas Sarkozy, mais elle n’avait pas encore été réalisée », a déclaré Madame Mushikiwabo sur France 24.
La Ministre a déclaré que le rétablissement de relations cordiales entre le Rwanda et la France ne peut pas être une tâche du jour au lendemain et qu’il est hors de question « d’essayer de trouver une solution rapide à un problème compliqué ».
Elle a toutefois déclaré que des pourparlers francs entre les deux chefs d’État étaient le signe qu’un nouveau chemin était en train d’être établi.
Madame Mushikiwabo a déclaré que le Rwanda et la France se rencontraient et travaillaient ensemble sur plusieurs autres plateformes, y compris, dans le contexte de l’organisation de l’Union Africaine et des Nations Unies.
Cela justifie donc la raison pour laquelle leurs relations bilatérales devraient également être revues et améliorées.
En France, il existe plusieurs dossiers classifiés relatifs au rôle du pays dans le Génocide contre les Tutsis.
Monsieur Macron a déclaré qu’il travaillerait à les déclassifier.
Les médias en France ont également demandé à Madame Louise Mushikiwabo si le Rwanda envisagerait de demander à Monsieur Macron de fermer les affaires judiciaires contre les autorités rwandaises, mais la Ministre a répondu que « c’est une affaire politisée qui n’a aucune raison d’être ».
Elle a toutefois déclaré : «Le Rwanda veut que le dossier soit clos, mais ce n’est peut-être pas au Président Macron de le fermer, parce que c’est une affaire judiciaire.
Cependant le Rwanda apprécie l’honnêteté de Monsieur Macron à ce sujet.
Entre temps, les médias en France posent toujours la question de savoir pourquoi le Rwanda est en lice pour le poste de Secrétaire Général de l’OIF, alors qu’il a rejoint le Commonwealth ».
La réponse est que le Rwanda n’a pas quitté l’organisation de la Francophonie depuis son adhésion en 1970, et rejoindre d’autres organisations n’a pas empêché le pays de maintenir son engagement et sa contribution à l’OIF.
« Je pense que la Francophonie n’est pas en guerre contre le Commonwealth et que le Français n’est pas contre l’Anglais, au contraire, » Madame Mushikiwabo a ajouté que le Rwanda avait ajouté deux autres langues nationales, dont l’anglais et le kiswahili, mais le français était le plus parlé parmi les langues étrangères.
Madame Mushikiwabo a déclaré que le récent cas de la République Démocratique du Congo (RDC) accusant le Rwanda de « planifier un coup d’Etat contre le Président Joseph Kabila » est seulement infondé.
Le Président Kagame a invité Monsieur Macron au Rwanda, et Madame Mushikiwabo pense qu’il ne refusera pas l’invitation, ajoutant « qu’il était le bienvenu au Rwanda»