A Kinshasa, le président Kabila a confirmé, si besoin en était, qu’il était bien le « maître du temps » et n’était pas disposé à se laisser dicter son agenda par qui que ce soit.
C’est ainsi que cette semaine, trois rendez vous importants ont été décommandés : avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui, se trouvant en Ethiopie, avait prévu de se rendre à Kinshasa en compagnie de l’envoyé spécial de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, et avec l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Hailey.
Ces visites étaient inspirées par l’inquiétude que suscite la situation en RDC, où les intentions exactes du président ne sont toujours pas connues, où tant l’utilisation de la « machine à voter » que le financement du prochain scrutin toujours prévu pour le 23 décembre, suscitent de nombreuses questions tandis que le Comité des laïcs chrétiens annonce une prochaine reprise des manifestations.
La tension monte à mesure que les délais s’amenuisent : les candidatures pour les élections présidentielles doivent être déposées entre le 25 juillet et le 8 août prochains. On devrait savoir d’ici là si le chef de l’Etat, dont le mandat a expiré en décembre 2016, renonce réellement à se présenter ou s’il entend se porter candidat, sous le prétexte très contesté qu’après le premier mandat la constitution avait été modifiée, autorisant un scrutin présidentiel à un tour.
« Nul ne connaît ses intentions réelles » nous explique l’un de ses proches, « mais ce qui est sûr, c’est que le président juge inopportun d’informer des personnalités étrangères avant de s’adresser aux parlementaires congolais eux-mêmes. » Et de rappeler que, avant le 22 juillet, sera convoquée une session extraordinaire de l’Assemblée et du Sénat. Les deux chambres ainsi réunies auront pour tâche d’examiner la question du statut à accorder à un ancien chef de l’Etat (en termes de sécurité, de protection juridique, de garantie sur ses avoirs…) et surtout elles auront à entendre un « discours à la Nation » que le président Kabila est d’ores et déjà en train de préparer.
Le ministre congolais des affaires étrangères She Okitundu a par ailleurs fait savoir que tant le secrétaire général de l’ONU que l’émissaire de l’Union africaine demeuraient les bienvenus à Kinshasa « dans un délai qui conviendra à toutes les parties… »

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Porté le 12/07/2018 par rwandaises.com