Ce 10 septembre 2018, il est prévu la comparution en appel du détenu artiste Kizito Mihigo devant une chambre de la Cour Suprême. Le détenu s’est présenté devant la barre pour déclarer son appel annulé autant qu’il l’avait annoncé dans une correspondance adressée à la cour le 26 juin dernier. Quelles sont les raisons de ce désistement ?
Lui autant que son coaccusé Jean Paul Dukuzumuremyi ont préféré abandonner la demande d’appel de leur procès. L’opinion publique s’interroge sur cette soudaine démarche tout de même bizarre y compris l’avocat du détenu Me Antoinette Mukamusoni.
« Quand moi aussi j’ai lu la lettre annonçant le désistement de l’appel de mon client. Je lui ai demandé pourquoi il fait cela après que nous ayons rédigé l’exposé des motifs de son appel. Son explication a été plausible », a dit l’avocate avant de donner textuellement les raisons avancées par son client :
« Tu sais bien que j’ai plaidé coupable tout au long de mon procès. Jamais je n’ai nié ce dont j’ai été accusé. Le Juge pour statuer sur ma peine, il s’est basé sur le prescrit de la loi. Il n’y a aucun élément nouveau que j’emmène dans mon procès d’appel à la Cour Suprême. Qu’est-ce que je vais y apporter ? Ma récusation va porter sur quel manquement de la Haute Cour au moment de mon procès », a dit Me Mukamusoni citant les confidences de son client.
Vers une libération anticipée ?
A ce jour, Kizito Mihigo qui s’est comporté régulièrement bien et a affiché une grande discipline, pourrait bénéficier d’une libération anticipée autant que le prévoit la loi qui prévoit une telle libération pour un détenu qui vient de purger les 2/3 de sa peine.
En effet, il vient de purger 4.5 ans de sa peine de dix ans. C’est dire que d’ici deux ans il pourra être relâcher s’il continue à se montrer discipliné autant qu’il l’est à ce jour.
« Il reste qu’il écrive en demandant cette libération anticipée pour bonne conduite ou alors les instances habilitées pourront le faire si elles sont intéressées », a dit l’avocate disant ne pas avoir su les intentions de son client allant dans ce sens.
Dans la prison de Mageragere, en ville de Kigali où il séjourne, il a toujours été vu officiant comme maître de cérémonies dans des événements y organisés comme les différentes cérémonies de commémoration du génocide des Tutsis de 1994 y compris celle de ce 13 avril dernier.
Il est bien mentionné par les autorités pénitentiaires qui trouvent qu’il se conforme en tout point à toutes les instructions de la prison, qu’il vit en bons termes avec ses colocataires.
« Il se comporte comme il faut autant qu’il l’était avant son emprisonnement. Nous, de notre côté, voulons un signe montrant qu’il peut avoir changé pour avoir renié les crimes qu’il a reconnus devant le tribunal », a dit Hillary Sengabo, Porte-parole de la Direction Nationale des Prisons faisant allusion au détenu Artiste Kizito Mihigo qui passe son temps à enseigner à ses camarades l’art musical.
Kizito a été reconnu par le tribunal des crimes de former un groupe terroriste, de trahison contre le régime en place et de complot pour attentat contre le Chef de l’Etat.
Ayant plaidé coupable et pour avoir parfaitement coopéré avec le Ministère Public, il a vu écoper une peine moins sévère de 10 ans de prison ferme.
http://fr.igihe.com/droits-humains/justice/les-raisons-du-desistement-a-l-interjection-d.html
Posté le 14/09/2018 pa rwandaises.com