Avec une population estimée à 80 millions d’habitants et le développement des villes comme Kinshasa et ses 10 millions d’habitants, le secteur congolais de l’habitat a besoin de se développer davantage. Une banque spécialisée dans les crédits immobiliers pourrait l’y aider.

Le secteur de l’habitat a démontré par le monde sa forte capacité d’entraînement, notamment, en matière d’industrie et services, de systèmes financiers, de logistique et d’infrastructures. Eût égard à son rôle économique et social, il se positionne en levier important de l’économie nationale. 

En RDC, le secteur du Bâtiment et des travaux publics a participé à hauteur de 2,7 % du PIB national en 2016, mais le pays reste en marge de son développement, malgré les efforts entrepris par l’État congolais, les sociétés privées et les particuliers. L’absence d’une Banque spécialisée dans les crédits immobiliers en est me semble-t-il un des facteurs.

Le marché financier congolais est constitué de 18 banques commerciales, 34 institutions des micro-finance et deux fonds étatiques. Aucune de ses institutions n’octroie des crédits à plus de sept ans, ni n’est spécialisée dans les crédits immobiliers : les banques commerciales octroyant la majeure partie des prêts du système financier congolais se limitent pour la plupart à des maturités de cinq ans.

Un champ propice aussi bien pour l’État que pour le secteur privé

Or le contexte économique – notamment le fait que les prêts en monnaie étrangère soient acceptés pour les crédits à moyen et long terme –  est propice au lancement d’une institution financière spécialisée, d’autant que la demande est réelle : la RDC compte désormais 80 millions d’habitants, et les villes, notamment Kinshasa, se développent à vitesse grand V (la capitale a dépassé les 10 millions d’habitants).

Cette Banque de l’habitat aurait pour rôle de financer le secteur du logement en vue d’accroître son offre, d’offrir des produits financiers spécialisés, d’améliorer le bien-être de la population par un habitat adéquat et de pousser la croissance économique.

Si toutefois le gouvernement congolais et ses partenaires traditionnels financiers ne pouvaient mettre sur pied cette institution, le champ est aussi propice au secteur privé, qui pourrait, avec le soutien des mêmes bailleurs de fonds, mettre en place un Fond d’investissement pour l’habitat. Les privés sont en effet les plus aptes à démarrer des petits projets et à les faire aboutir.

Climat des affaires à améliorer

Ce problème réglé, il restera les questions pour lesquelles l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi) milite dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires : celles de la sécurisation des titres immobiliers et des permis de construire, car la législation doit sécuriser les différents intervenants. Sans oublier les taxes et impôts immobiliers, dont les taux sont en éternelle discussion, et qui sont payés par certains et pas toujours par tous. Par rapport à l’habitat locatif par exemple, l’État tente d’uniformiser les baux et de les contrôler, sans pour autant inciter les parties par des taux plus réalistes : le taux de la taxe sur le loyer est aujourd’hui fixé à 22 % !

L’autre question majeure est d’inciter les entreprises à construire à meilleur coût : l’État doit jouer son rôle en facilitant l’accès aux matériaux à des prix concurrentiels dans la sous région, les entreprises pourraient quant à elles trouver des techniques de construction plus rapides.

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Posté le 19/09/2018 par rwandaisescom