De plus en plus présent et puissant, l’empire du Milieu se déploie sur le continent noir et concurrence les anciens tuteurs néocoloniaux.

Entre la Chine et l’Afrique, les prochaines années seront « un âge d ‘or », ni plus ni moins. Cette vision aux accents prophétiques a du poids, tout le poids d’une relation qui a pris une importance égale – mais pas forcément égalitaire – pour les deux géants, l’un de plus en plus dominant et l’autre cherchant tant bien que mal à ne plus être dominé. On la doit à Macky Sall, le président du Sénégal, présent comme la quasi-totalité des chefs d’Etat et de gouvernement des 54 pays africains lors du dernier Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), qui s’est tenu à Pékin au début du mois de septembre. Créée en 2000, la manifestation avait, cette année, le rang de « sommet », détail rien moins qu’anecdotique dans la sémantique choisie du PCC, destinée à confirmer, s’il en était besoin, à quel point le partenariat ainsi célébré est devenu stratégique. Les annonces faites à l’issue des deux jours de réunion vont apparemment dans ce sens : comme en 2015, lors du précédent Focac organisé à Johannesburg, les autorités chinoises se sont engagées à débloquer une nouvelle manne de 60 milliards de dollars (52 milliards d’euros) pour leurs grands amis africains, dont, entre autres, 15 milliards de dollars de prêts sans intérêt, 20 milliards en ligne de crédit, 10 milliards injectés dans un fonds de financement des projets de développement et 5 autres milliards pour soutenir les exportations africaines. De quoi potentiellement alourdir la dette déjà considérable du continent (112 milliards de dollars) et donc sa dépendance accrue à l’égard du « donateur » prodigue.

Afin de mieux séduire les prétendants et distancer la concurrence, Pékin a, il est vrai, pour habitude de promettre monts et merveilles, avant quelquefois de réviser à la baisse ses annonces initiales. Surtout, comme le font remarquer de nombreux experts, l’aide au développement telle que la conçoivent les dirigeants chinois est rarement désintéressée, et s’accompagne souvent pour le pays bénéficiaire d’une forte incitation d’accorder à des entreprises chinoises la réalisation des projets.

Par Mariane

Posté le 01/09/2018 par rwandaises.com