Ces pays qui vont remonter dans le classement de Transparency International en 2018, notamment ùe Rwanda et le Bénin, mais aussi le Kenya et le Nigéria. Par Daniel Tognandan
Sur le continent africain, certains pays ont choisi de s’inscrire dans la dynamique de la bonne gouvernance. Le Bénin, le Nigéria, le Kenya mais aussi le Rwanda, ont engagé une lutte farouche contre la corruption. Tous positionnés dans la première moitié du classement de Transparency International 2017, ces pays ont décidé de bannir le premier fléau qui arrière le développement des pays africains.
De Nairobi à Abuja en passant par Cotonou, de hautes personnalités aussi bien politiques que du monde des affaires, sont aux prises avec la justice. Entre dénonciations et indignations, l’opposition politique dans ces différents pays, assiste immobile à la plus grande traque contre la pègre jamais lancée.
Si le Bostwana, les Seychelles, le Cap Vert et le Rwanda caracolent en tête de ce classement en Afrique, et brillent par la transparence dans la gestion des affaires publiques, certains pays continuent d’ajuster leur politique nationale en la matière.
Mahamadu Buhari après de nombreuses actions, a décidé par exemple d’interdire récemment à plusieurs personnalités politiques, de quitter le territoire nigérian. La présidence a ordonné à ses agences de sécurité, d’inscrire une cinquantaine de personnalités soupçonnées de corruption, sur une liste de suspects à surveiller.
Le président Buhari, arrivé au pouvoir en 2015 sur la promesse de lutter contre la corruption, avait accusé le régime de l’ex-président Goodluck Jonathan d’avoir pillé le pays à grande échelle. De nombreuses figures de l’opposition sont poursuivies en justice pour corruption, même si peu de condamnations importantes ont été prononcées.
Scénario identique au Bénin. Logé à la 95ème position en 2017, le pays devrait remonter dans ce classement de Transparency International. A Cotonou, un peu comme à Abuja, c’est l’argument de la lutte ciblée qui est aussi développé. Pourtant, plusieurs organismes de la société civile, confirment que Patrice Talon est en train de suivre à la lettre son programme politique. Ce dernier, lors de son investiture à Porto Novo en Avril 2016, a annoncé une lutte sans merci contre la corruption. Loin des slogans, il s’est mis au travail, ce qui suscite aujourd’hui beaucoup de remous au sein de la classe politique. Plusieurs députés ont vu leur immunité levée, et de hauts fonctionnaires sont poursuivis pour corruption.
Plusieurs anciens ministres proches de l’ancien président Boni Yayi sont d’ailleurs impliqués dans un scandale de plusieurs centaines de milliards. Mais attention, au Bénin, de grandes réformes ont été opérées dans plusieurs secteurs notamment l’armée, la police, la santé et bien d’autres secteurs afin d’étouffer toute poche de corruption. « Aujourd’hui les fonctionnaires ont peur d’assumer des postes de responsabilités dans l’administration » confie un conseiller du ministre de la fonction publique. Ces efforts ont permis au Bénin d’améliorer son environnement des affaires, et de remonter dans nombre de classements. La Banque Mondiale qui apprécie ses efforts espère un taux de croissance de 6%.
A côtés de ceux qui vont à l’école de la bonne gouvernance, il y a les pays qui ont fait du chemin. Le Rwanda et le Kenya devraient aussi faire des bonds qualitatifs dans le prochain rapport selon une source proche de Transparency International.
Le 29 août dernier, Philomena Mbete Mwilu, vice-présidente de la Cour suprême kényane, s’est retrouvée sur le banc des accusés pour abus de pouvoir et non-paiement d’impôts. C’est la dernière et la plus haut-placée d’une longue liste de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires épinglés pour corruption ces derniers mois. Parmi eux, Evans Kidero, ancien gouverneur de Nairobi, ainsi que le président de la compagnie ferroviaire nationale Kenya Railways, ou encore le directeur de la compagnie nationale d’électricité. Du jamais vu au Kenya, où désormais la guerre contre la corruption a officiellement été déclarée par le président Uhuru Kenyatta.
Au Rwanda, le pari est presque gagné. Le pays a été cité en exemple par la Banque mondiale et l’organisation Transparency International comme un pays africain ayant adopté une attitude particulièrement intransigeante vis-à-vis de la corruption. En effet, Au Rwanda, les dirigeants sont particulièrement déterminés à progresser dans la lutte contre la corruption, et à agir de façon très ferme en cas de comportements.
Ces différents pays devraient donc avancer dans le prochain rapport sur L’Indice de perception de la corruption, publication phare de Transparency International, qui reste le premier indicateur mondial des niveaux de corruption au sein du secteur public.
Par Podium
Posté le18/10/2018 par rwandaises.com