Le Conseil des Ministres de ce mercredi 24 octobre a, parmi ses conclusions, pris la décision de « se commettre au renforcement de l’usage de la langue française dans ’éducation, les conférences et séminaires et dans le commerce ».

Le Ministre de la Justice et principal mandataire de l’Etat a tenu à donner une conférence de presse ce jeudi 25 octobre pour faire le point sur la nouvelle situation de l’aménagement linguistique dans le pays.

Rien qui sort de l’ordinaire ne sera fait, a-t-il dit faisant allusion au fait qu’il n’y a qu’une volonté politique de promotion de l’usage de cette langue qui, au moment de la déclaration de l’envenimement des relations franco rwandaises de 2002-2003, était qualifiée de « politiquement incorrecte » par certains officiels rwandais.

« Qu’il soit bien compris que l’usage de la langue française est resté inchangé. Il n’a jamais été découragé. Par contre, il y a eu une promotion soutenue de l’Anglais qui est parti de zéro au moment où le français était à 60-70%. L’usage de l’anglais devait être renforcé », a déclaré le Ministre Johnston Businge montrant l’impérieuse nécessité d’alors d’encourager la pratique de l’Anglais utilisé par les pays de la région avec lesquels le Rwanda entretient des relations commerciales.

Des explications assez plausibles pour faire honneur à la Dame Louise Mushikiwabo élue au Secrétariat Général de la Francophonie ? Est-ce un signe de sympathie des nouveaux et jeunes dirigeants français à la tête desquels Emmanuel Macron fait figure de révolutionnaire dans le contentieux franco rwandais du parcours présumé criminel de certains officiels français durant le génocide contre les Batusi en 1994 ?

Toujours est-il que la nouvelle France officielle multiplie beaucoup de gestes de bonne volonté en faveur d’un dégel bien affiché des relations franco rwandaises. Aussi la France a-t-elle décidé d’annuler des mandats d’arrêt qui pendaient sur les hauts officiels rwandais pour leur présumée participation à l’explosion du Falcon 50 de l’ancien Président Juvénal Habyarimana (1973-1994).

Il faut également dire que les présumés génocidaires qui avaient élu domicile sur le territoire français où ils tempêtent médiatiquement et écrivent des livres propageant le négationnisme du génocide contre les Batutsi de 1994 ne vont plus être tranquilles comme avant. « Ils vont être tous déférés devant la justice soit française, soit rwandaise. C’est le signe évident et très parlant qu’attend la partie gouvernementale rwandaise pour qu’elle soit rassurée de la volonté d’apaisement de la France », a dit un observateur politique rwandais montrant que ce que le Rwanda importe beaucoup pour la nouvelle France avec sa pénétration commerciale en Afrique et dans le monde.

Pour le Ministre de l’Education, le Français est une langue enseignée à partir de la quatrième année primaire, qu’il figure sur la grille des examens sanctionnant la fin des Humanités générales pour les lauréats qui entrent dans les universités.

Le Ministre Businge a parlé de la nécessité d’initier des programmes particuliers d’enseignement de la langue française dont ceux pour « des troupes et autres agents de police en mission de maintien de la paix dans des pays parlant français »

Le Français et le Kinyarwanda étaient autrefois des langues d’enseignement. Le français a été supplanté à ce rôle par l’anglais en 2003 pour faire du français une langue uniquement enseignée. Une enquête effectuée en 2012 montre néanmoins que 11.4% de Rwandais agés de plus de 15 ans parlent français. Une autre étude menée par l’OIF en 2014 a montré que seuls 6% de Rwandais parlent cette langue

http://fr.igihe.com/politique/la-question-du-renforcement-de-l-usage-du.html

Posté le 26/2018 par rwandaises.com