Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) chargés du dossier de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son bras droit Charles Blé Goudé ont reporté au 12 novembre les audiences en vue de l’examen de la demande d’acquittement introduite par la défense.

Au troisième jour d’audience, ce mercredi 3 octobre, le juge Cuno Tarfusser a fait droit aux demandes des avocats de la défense, qui ont réclamé un délai supplémentaire pour examiner les arguments déployés depuis lundi par le bureau de la procureure Fatou Bensouda et par les parties civiles.

Emmanuel Altit et Claver N’Dri, les avocats de la défense, demandent à la Cour de prononcer un « non-lieu total », un « jugement d’acquittement pour toutes les charges et pour tous les modes de responsabilité », ainsi que la « libération immédiate » des deux accusés.


Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo bientôt libre ?


L’accusation mène la charge

Lundi et mardi, les représentants du bureau de la procureure Fatou Bensouda était longuement revenus sur la « responsabilité » des accusés, dans plusieurs massacres perpétrés par des forces qui leur étaient loyales, lors de la crise postélectorale.

« M. Gbagbo a demandé à ses troupes de poursuivre les combats et de renforcer les barrages routiers. Il était conscient que des crimes allaient être commis par ses subordonnés et autres mercenaires. Il a donc participé à l’élaboration du plan commun » visant à se maintenir au pouvoir, a accusé Éric McDonald, adjoint de la procureure Fatou Bensouda.

Quant à Blé Goudé, il « était parfaitement conscient du fait que ses propos incendiaires [avec] lesquels il stigmatisait les étrangers aboutiraient à des actes de violence. »

Peter Dejong/AP/SIPA