Après la rencontre des Candidats présidentiels et les représentants de SADC avec le président de la Céni, ce dernier a confirmé les élections auraient bien lieu dimanche. Par RFI
A moins de 48 heures des élections générales en RDC, une réunion s’est achevée vendredi après-midi dans la capitale Kinshasa, à l’initiative de la Communauté de développement des Etats de l’Afrique australe (SADC) et de la Commission électorale. Elle a rassemblé des candidats à la présidentielle ou leurs représentants. A l’issue de la rencontre, le président de la Céni, Corneille Nangaa, a confirmé que l’élection aurait bien lieu dimanche.
Cette réunion a duré près de quatre heures et c’est Corneille Nangaa, le président de la Céni, qui a parlé le premier à la sortie pour dire ce que tout le monde attendait : « Nous allons tous voter le 30 décembre », a-t-il déclaré. Tous, sauf les électeurs de Beni, Butembo et Yumbi car la Commission électorale maintient son report partiel dans ces circonscriptions.
Ces réunions étaient des concertations, a expliqué Corneille Nangaa. L’objectif de la Céni était de faire signer aux trois principaux candidats à la présidentielle un pacte pour la paix afin que « l’élection se déroule paisiblement ».
Mais cet acte d’engagement n’a pas encore été signé a ensuite expliqué Martin Fayulu, car les candidats d’opposition ont demandé à ce qu’il soit amendé et notamment à ce que la Céni le signe également et pas seulement les candidats, mais aussi que les autres candidats à la présidentielle qui n’étaient pas présents y soient associés.
Une nouvelle réunion à 13h samedi
Un nouveau rendez-vous a donc été fixé samedi 29 décembre au même endroit à 13h, le temps pour chaque candidat de se concerter avec ses équipes, le temps aussi, selon Vital Kamerhe, d’évaluer la réalité des assurances qu’a tentées de donner Corneille Nangaa ce vendredi après-midi. Des assurances sur l’état du déploiement électoral qui inquiète, des assurances sur la transmission des résultats, car Corneille Nangaa a une nouvelle fois promis que les bulletins papiers feraient foi.
Quelques obstacles à surmenter
Bien que la Céni s’est voulue rassurante, les sujets de méfiance et de désaccords restent encore nombreux. A commencer par cette question de Beni, Butembo et Yumbi. La Céni reste sur sa position mais l’opposition continue de réclamer que le vote n’exclue pas 1,2 million de Congolais pour la présidentielle. Rendez-vous donc demain pour connaître l’issue de ces concertations.
Le candidat d’opposition à la présidentielle, Théodore Ngoy, a déposé ce vendredi 28 décembre une requête devant la Cour constitutionnelle de RDC pour tenter de faire invalider la dernière décision de la Commission électorale qui prévoit un report partiel du scrutin pour les circonscriptions de Beni, Butembo et Yumbi, privant du même coup plus d’1,2 million d’électeurs de la présidentielle. Il estime que cette décision est anticonstitutionnelle et met la nation en « péril ». Il demande donc à la Cour constitutionnelle de siéger en urgence pour examiner sa requête afin que le vote ait lieu ce dimanche 30 décembre dans tout le pays. La loi ne prévoit a priori pas de délai pour l’examen d’une telle requête.
La Céni prévoit aussi de supprimer plus d’un millier de bureaux de vote à Kinshasa. L’opposition dénonce une stratégie coordonnée pour empêcher ses partisans de voter. La société civile, elle, craint que plus de bureaux de vote encore restent fermés au moment où plusieurs partis rapportent des difficultés à pouvoir accréditer leurs témoins.
D’autre part selon plusieurs recoupements d’information, on se mande si tous les bureaux de vote seront ouverts dimanche ? Dans ce qui ressort des rapports de terrain, des experts électoraux, des sources diplomatiques en contact avec la Céni et même de sources internes à la centrale électorale, les estimations varient. De 60% des bureaux ouverts, avec tout le matériel, pour les observateurs les plus durs, à 75% pour les plus optimistes. La Céni dit officiellement viser le 95%, sans Beni, Butembo, Yumbi et le millier de bureaux supprimés à Kinshasa.
Il y a aussi des retards dans l’acheminement des PV et fiches de résultats qui, sans empêcher l’ouverture de milliers de bureaux de vote, pourraient remettre en cause la compilation manuelle des résultats. Il s’y ajoute les retards dans la distribution des badges d’accréditation des témoins, mais aussi des observateurs, ce qui risque de nuire à la crédibilité du contentieux électoral.
60% du matériel électorale acheminé
Il y a également des retards dans la livraison des clefs USB et cartes SD. Le 23 décembre, selon un expert électoral, 60% de ce matériel sensible était arrivé dans les sites de formation. « Ce matériel n’est déployé qu’à la toute dernière minute dans les centres de vote pour des raisons de sécurité », rétorque un membre du bureau de la Céni. Des retards enfin dans le paiement des salaires des plus de 500 000 agents de la Céni. « On a toujours eu des retards là-dessus, ce n’est pas ça qui empêchera les électeurs de voter dimanche », rassure encore ce membre du bureau de la Commission électorale
En attendant, la Céni a clôturé la réception des demandes d’accréditation des témoins (Ndlr: c’est le nom donné aux représentants des candidats dans les bureaux de vote) des candidats indépendants, des partis et regroupements politiques, depuis samedi 22 décembre. Mais plusieurs partis, particulièrement ceux de l’opposition, rapportent des difficultés à pouvoir accréditer l
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Posté le 30/12/2018 par rwandaises.com